Entretien exclusif avec Marc Lewandowski : repartir de la Serie D pour retrouver la Serie B
Entretien exclusif avec Marc Lewandowski : repartir de la Serie D pour retrouver la Serie B
Calciomio continue son tour d’horizon des français d’Italie. C’est au tour de Marc Lewandowski de raconter son parcours. S’il évolue aujourd’hui avec le club d’Asti en Serie D, il était encore en Serie B il y a quelques années. Le milieu de terrain nous fait part de ses expériences et nous fait découvrir l’envers du décor du football italien.
Quel est ton parcours en France ?
Je suis marseillais et j’ai commencé à l’ASPTT Marseille où je jouais notamment avec Laurent Lanteri, je suis ensuite parti à Sochaux en 14 ans fédéraux, mais j’étais jeune, ça ne s’est pas très bien passé, du coup je suis revenu à l’ASPTT.
Mais alors comment te retrouves-tu en Italie, et si jeune ?
Tout part d’une détection organisée par le frère de Djibril Cissé, il y avait les meilleurs joueurs de la région et des observateurs de nombreux clubs, c’est comme ça que la Fiorentina me repère à l’age de 14 ans. On part quatre jeunes français pour un stage de trois jours et je suis pris. Je dois intégrer le centre de formation mais entre-temps il y a un changement de direction et du coup ce que je devais signer n’avait plus de valeur. C’est comme ça que j’atterris à Montichiari en Serie C2 (à côté de Brescia ndlr), c’était un peu compliqué parce que les règles concernant les jeunes des centres de formation avaient changé. Administrativement c’était pas clair, mais j’accepte quand même.
Comment réagissent tes parents à un départ si précoce ?
Ma mère était contente pour moi mais elle avait clairement peur, pareil pour mon père, il craignait que j’ai du mal à m’adapter mais il m’a toujours dit que si je voulais devenir joueur de foot, je devais faire des sacrifices.
Tu es allé à l’école en Italie ?
Jusqu’à 16 ans parce que c’était obligatoire, après j’ai arrêté car je m’entrainais le matin et l’après-midi.
Avais-tu une attirance particulière pour le football italien ?
Quand tu es de Marseille, tu ne penses qu’à l’OM ! Après bien évidemment je regardais quand je pouvais les matches de la Juve, du Milan…
Et l’impact avec l’Italie ?
L’adaptation au pays a été un peu lente, en Italie avant les matches, tu manges les pâtes avec du jambon cru, c’est pas comme en France où tu bois du coca et tu manges ce que tu veux. La façon de vivre le foot est beaucoup plus professionnelle. Après pour la langue, j’avais la chance d’être très jeune, on sortait beaucoup ensemble, on rencontrait des italiens, on parlait avec eux, ça a été facile.
Tu étais le seul français ?
Non on était quatre, mais un an après il ne restait plus que moi et j’étais le seul lors des deux saisons suivantes.
Tu effectues tes débuts pros avec Montichiari en 2007 en Serie D, à l’âge de 17 ans.
Je me suis entrainé petit à petit avec les Seniors et en équipe une je retrouve le coach que j’avais avec les jeunes, je joue quelques matches en Serie D, on accroche les play-off et on est ensuite promu grâce aux repêchages.
A ce moment là Padova s’intéresse à toi, comment tu atterris là bas ?
Ça passe par mes agents, les deux premières années c’était Alessandro Altobelli (champion du monde 82) sauf qu’il était pas mal occupé, j’ai pas continué avec lui, mais c’était une personne vraiment gentille, quand tu avais besoin d’un coup de main il était là. Il avait un rôle de grand frère. Ensuite j’ai changé d’agent via un coéquipier, et il y avait Parma, Bologna, la Sampdoria qui étaient intéressés. Mais j’ai choisi Padova car ils me faisaient un contrat de quatre ans et m’intégraient à l’équipe première et pas la Primavera, ce qui aurait été un pas en arrière après avoir joué avec l’équipe une à Montichiari.
D’ailleurs tes débuts en pros se passent plutôt bien.
L’entraineur Sabatini m’a utilisé tout de suite, je joue une vingtaine de matches alors que je n’ai que 19 ans et ça se finit par une promotion en Serie B, il y avait du beau monde, la Cremonese, l’Hellas… C’est ma plus belle année footballistique, clairement, ça faisait plus de dix ans que Padova n’était plus allé en Serie B, même si ce n’était “que” une promotion de la C1 à la B, c’était un rêve.
Une fois promu, tu es ensuite envoyé à l’autre bout de l’Italie à Siracusa en Serie C2
Déjà, mes coéquipiers à Padova qui étaient du sud de l’Italie m’en avaient parlé. Là-bas j’arrive, le premier match contre l’Atletico Roma on joue devant 5.000 spectateurs ! On est au 4ème niveau, jamais tu verras ça en France. J’ai été très apprécié par les supporters surtout parce que j’étais le joueur le plus technique de l’équipe, d’ailleurs je marque 4 buts, 3 coup-francs et une frappe des 30 mètres, tous dans la lucarne, ça a marqué les esprits.
Du coup après ta bonne saison tu rentres à Padova et tu es prêté de nouveau, cette fois à l’Ascoli en Serie B.
Ça se fait le dernier jour du mercato, j’avais des offres mais j’avais un gros salaire donc c’était pas facile. L’Ascoli m’appelle, je signe et je commence avec une pubalgie. Je me reprends et on affronte l’Atalanta, je devais entrer en jeu mais le match était fini, l’entraineur n’a pas voulu me faire jouer pour une minute. La semaine suivante Castori remplace Gustinetti et le nouveau coach veut me faire jouer arrière-gauche. Il m’essaye plusieurs fois à l’entrainement mais moi je lui ai fait comprendre que je pouvais essayer de faire mon mieux mais c’est un poste que je connaissais pas. On a eu une discussion, je lui ai dit qu’il ne comprenait rien du tout car si tu prétends beaucoup d’un joueur, tu le fais jouer à son poste. Et du coup on m’écarte du groupe pro, en janvier je dois partir mais mon salaire bloquait tout, c’est le moment où la crise commençait à se faire sentir. Au final, je reste un an sans jouer.
Tu as l’impression d’avoir perdu une année ?
C’est pas qu’une impression, j’ai perdu une année à cause d’un entraineur qui voulait me faire jouer à un rôle qui n’était pas le mien et sans aucune explication.
Tu essayes de te relancer l’année suivante, cette fois en Serie C1 à Como puis à Monza.
A Como, on avait une bonne équipe, le club visait le maintien et jusqu’en décembre on est troisième à 4 points du premier. A ce moment-là, des nouveaux investisseurs achètent des parts du club sans les payer, ils prennent les joueurs qui les intéressent, ils virent l’entraineur et EN engage un qui faisait ce que eux voulaient. Moi et d’autres joueurs on avait un bon rapport avec l’ancien coach et eux n’ont pas toléré ça…
C’est l’envers du décors du football que tu nous racontes là…
Quand tu es gamin et tu rêves d’être footballeur, tu ne t’attends pas à ça. C’est bien, tu peux gagner des sous, mais c’est vraiment un monde à part.
Et Monza alors ? Avec Seedorf propriétaire.
Oui oui, mais on l’a vu deux, trois fois. Quand j’arrive, on est avant-dernier, on aurait pu se sauver jusqu’à la dernière journée mais la différence de niveau avec les autres équipes était trop importante.
Ainsi se termine ton contrat avec Padova, tu regrettes de ne pas avoir eu une deuxième chance ?
L’été après la promotion en Serie B, on est 6,7 joueurs à partir, j’aurais aimé rester et au moins jouer les six premiers mois. Mais bon sans rancune.
On est l’été 2012, tu t’engages avec le club sicilien de Milazzo en Serie C2, et tu t’embarques dans une sacrée histoire.
Le directeur insistait pour que je vienne et il m’offrait un bon contrat donc j’ai signé. Au début ça allait bien mais au bout de deux semaines, ça commençait déjà à mal se passer. Le club ne nous payait pas, pas de matériel pour s’entrainer, pas de survêtements. Ils devait aussi nous payer les appartements où on logeait et les propriétaires ont dû nous virer, pareil où on mangeait. On devait faire des voyages pour aller jouer dans le Nord, on y allait en train ou en bus. On gagne pas un match dans la saison, mais on fait quand même deux nuls contre les deux premiers du groupe, niveau personnel je marque 4 buts et distribue 5 passes décisives. Je reste jusqu’en janvier mais après j’ai décidé de partir parce que c’était plus possible et je rentre à Asti la ville de ma femme.
Où tu signes finalement cet été après six mois sans club.
C’est avant tout un choix de vie, mais j’ai décidé de repartir de la Serie D pour démontrer à ceux qui me croient fini que je retournerai dans le football pro.
C’est amateur ?
Non non c’est comme-ci c’était pro, avec une paye régulière, ils sont très bien organisés pour un club de Serie D.
Et c’est quoi le projet ?
Au début c’était de se sauver, mi-novembre, d’autres investisseurs sont arrivés. Selon beaucoup on est une des équipes qui jouent le mieux dans toute la Serie D et donc le club aimerait viser les play-off. C’est un club calme, le dimanche il y a 200 personnes, on bosse dans la sérénité, mais s’il pouvait y avoir un peu plus de monde au stade, ce serait encore mieux !
Tu n’as jamais pensé à rentrer en France durant toutes ces années ?
Non je n’ai jamais eu l’opportunité de rentrer, mais j’y ai pensé dans le sens où ici en Italie je me suis confronté à l’entrainement à des joueurs de Serie B ou d’anciens de Serie A. Je pense que je pourrais jouer en Ligue 2 et après si tu marches en Ligue 2, tu peux aller en Ligue 1…
Parlons également de ton poste sur le terrain.
Je me sens mieux devant la défense en playmaker, au début j’ai joué numéro 10 et après je suis redescendu, je peux jouer dans un milieu à 2 ou à 3. A la Pirlo, c’est ma place.
Et durant tes dix années passées en Italie, quel coéquipier t’as le plus marqué ?
J’ai appris beaucoup avec Vincenzo Italiano qui joue au même poste que moi, c’est le joueur qui m’a fait la plus grosse impression.
T’en as pas marre des vannes sur Robert Lewandowski ?
Quand j’ai signé à Asti, sur les journaux ou sur Sky, ils ont titré “Lewandowski signe à Asti” avec sa photo ! C’était marrant ! Le plus beau ce serait que lui signe dans un club et qu’on fasse l’annonce avec ma photo !
Valentin Pauluzzi @CalcioBilly
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