Gabriel Heinze incarne à lui tout seul les valeurs du défenseur argentin typique. Dur sur l’homme, aboyeur et roublard, le natif de Crespo a toujours fait l’unanimité au sein de ses différents clubs. Véritable leader sur et en dehors du terrain, Heinze a su compenser son déclin physique par un placement judicieux et un mental hors-pair. Il a longtemps évolué soit dans l’axe soit sur le côté gauche de la défense, la défense centrale étant malgré tout sa position privilégiée du fait de ses qualités. C’est d’ailleurs ce poste qu’il occupe depuis son arrivée à la Roma.

Gabriel Heinze a posé ses valises en Europe à la fin des années 90 (Valladolid puis le Sporting Protugal), après avoir été formé dans le mythique club argentin des Newell’s Old Boys. Considéré comme un bon défenseur en Espagne, il a cependant dû attendre son arrivée au PSG pour enfin exploser. Recruté par un certain Luis Fernandez, le fougueux gaucher a sûrement vécu là les plus belles années de sa carrière. Adulé par les supporters, il laissera un grand vide lors de son départ. “Gabi”, tout juste vainqueur des J.O. avec l’Argentine, va ensuite connaitre deux des plus grands clubs d’Europe, Manchester United puis le Real Madrid. Malheureusement pour lui, Manchester United ne connait pas d’années fastes à cette période, son palmarès se réduisant ainsi à une Coupe de la Ligue et un championnat en trois saisons. Après avoir voulu rejoindre Liverpool (l’ennemi héréditaire de United) il signe finalement au Real Madrid. Utilisé avec parcimonie pendant deux ans, Heinze s’envole pour le France et rejoint…l’Olympique de Marseille entrainé par un certain Didier Deschamps. Une fois encore son professionnalisme et son envie de vaincre sont unanimement salués, menant l’OM à la conquête de ses premiers titres depuis 18 ans. À 33 ans il décide alors de découvrir un nouveau championnat et s’engage gratuitement avec une AS Roma en pleine reconstruction, après une saison tout à fait acceptable et un contrat automatiquement renouvelé, il quitte finalement les giallorossi car n’entrant pas dans les plans de Zeman et décide de renter dans son club formateur des Newell’s Old Boys. Sa carrière en club fut donc riche, bien plus riche en tout cas qu’en sélection. Les J.O. de 2004 resteront ainsi la seule ligne à son palmarès, lui qui a pourtant disputé deux finales de Copa America (perdues face au Brésil) et deux quarts de finale de Coupe du Monde (perdues face à l’Allemagne).