L’Italie et la Coupe du Monde 2002
Vice championne d’Europe en titre, l’Italie est l’une des favorites de cette 16ème coupe du monde organisée pour la première fois en Asie. Un parcours stoppé en 8èmes par un arbitrage désastreux mais aussi un potentiel offensif en grande partie inexploité.
Pour la première fois une coupe du monde est co-organisée, ce sera aussi la dernière vu les nombreux problèmes que cela a causé. Il faut dire que la Japon et la Corée du Sud ne sont pas les meilleurs amis du monde, d’ailleurs chaque pays avait initialement proposé sa candidature individuellement. Mais avec cette alliance inattendue, il n’y a même pas eu besoin de voter, le Mexique (ayant déjà organisé deux éditions depuis 1970) étant le seul adversaire. Ainsi, la Coupe du Monde débarque en Asie pour la première fois. Pas moins de 20 villes et stades (10 par pays) accueillent les rencontres dont 18 construits pour l’occasion !
Qualifications
Battu en finale de l’Euro par le but en or de Trezeguet, Dino Zoff a posé sa démission suite aux trop nombreuses critiques venant de toutes parts et pas seulement du monde du sport. Le mythique Giovanni Trapattoni lui succède et il n’a pas grand chose à faire si ce n’est récupérer une génération extraordinaire. Une défense cinq étoiles avec le trio Cannavaro, Maldini, Nesta devant Buffon et une attaque Del Piero, Totti, Inzaghi, Vieri. Seul le milieu manque de créativité. Petit à petit Gattuso, Zanetti, Tommasi sont intégrés au groupe. Coco est une des seules nouveautés car durant ces qualifications, le Trap essaie très peu d’alternatives.
Les qualifications sont une balade de santé en Europe de l’Est, Hongrie, Roumanie, Géorgie, Lituanie, 6 victoires, 2 nuls, à peine 3 buts encaissés. Il fallait terminer premier pour éviter les barrages et c’est chose faite. Après le nul inaugural 2-2 en Hongrie, suivent 5 victoires de rang en encaissant un petit but qui valident la qualification. La Roumanie adversaire le plus à craindre est battue 3-0 à San Siro, ces qualifs portent le nom de Del Piero et Inzaghi, 5 buts pour le premier, 7 pour le second soit 12 des 16 réalisations totales, d’ailleurs il n’y a que quatre buteurs en tout et pour tout (deux réalisations pour les romanisti Totti et Delvecchio).
03.09.2000 (Budapest) Hongrie-Italie 2-2 (Horvath x2 / Inzaghi x2)
07.10.2000 (Milan) Italie-Roumanie 3-0 (Inzaghi, Delvecchio, Totti)
11.10.2000 (Ancone) Italie-Géorgie 2-0 (Del Piero x2 s.p)
24.03.2001 (Bucarest) Roumanie-Italie 0-2 (Inzaghi x2)
28.03.2001 (Trieste) Italie-Lituanie 4-0 (Inzaghi x2, Del Piero x2)
02.06.2001 (Tbilisi) Géorgie-Italie 1-2 (Gakhokidze / Delvecchio, Totti)
01.09.2001 (Kaunas) Lituanie-Italie 0-0
06.10.2001 (Parme) Italie-Hongrie 1-0 (Del Piero)
Groupe 8
Phase finale
Formule identique avec les 32 équipes, deux qualifiés par poule et matches à élimination directe. Les Pays-Bas sont les grands absents (4èmes en 1998), ils n’ont même pas accédé aux barrages devancés par l’Irlande et le Portugal qui fait son retour pour la première fois depuis 1986. L’Uruguay se qualifie également après 12 ans d’absence. Trois nations débutent : la Slovénie, le Sénégal et la Chine. Après s’être baladée durant les éliminatoires, l’Italie dispute 5 matches avant le Mondial. Le premier au Japon (1-1) pour faire un peu de reconnaissance. Puis une victoire 1-0 contre les USA signée Del Piero, un joli 2-1 en Angleterre signé Montella, enfin un nul 1-1 conte l’Uruguay et une défaite 1-0 en République Tchèque.
Si le Trap a son équipe-type, il essaye de nombreux joueurs pour les solutions de remplacements : Bonera, Adani, Asta, Pancaro, Di Vaio, Sartor, Marazzina, etc… Tout le monde y passe ou presque? sauf Roberto Baggio ! Remis à vitesse grand V d’une blessure, il est soutenu par tout un peuple mais le Trap ne craque pas, il a déjà Del Piero et Totti, ça ferait triplon. S’invite à la dernière minute Doni qui gagne le ballottage avec Fiore. Les listes de convoqués étant désormais de 23, ce poste de joker revient à Angelo Di Livio qui va sur ses 36 ans. Enfin deux forfaits importants sur blessure, ceux d’Albertini et de Pessotto.
L’Italie joue sa phase de poule au Japon contre le Mexique, l’Équateur et la Croatie et prend ses quartiers à Sendai. Avec le Brésil, elle est une des deux grandes favorites de la compétition, et c’est logique vu l’équipe sur le papier. De la qualité certes, mais aussi de la concurrence qui obligent à envoyer sur le banc des Montella, Inzaghi, Del Piero ou Toldo. Les débuts sont contre l’Équateur dans un stade de Sapporo complètement couvert, le Trap aligne un 442 transformable en 352. Buffon dans la boite, Cannavaro-Nesta dans l’axe, Maldini et Doni à gauche, Panucci et Zambrotta à droite, Di Biagio-Tomassi pour ratisser au milieu et Totti en soutien de Vieri devant. Ce dernier fait parler la foudre deux fois en première mi-temps et c’est une victoire sans forcer
Face à une Croatie lointaine cousine de celle qui a terminé troisième quatre ans plus tôt. Le Trap aligne la même formation à l’exception de Zanetti qui remplace Di Biagio. Vieri inscrit un but de la tête refusé pour un hors-jeu inexistant, ce n’est que partie remise, ce même Bobo marque (toujours de la tête) à la 55′ sur un centre de Doni. Mais la Nazionale a un moment d’absence, en trois minutes, Olic égalise et Rapaic marque le but de sa vie sur une volée en retourné. Il reste 10 minutes Totti touche d’abord le poteau puis Materazzi (qui a remplacé Nesta blessé en début de match) marque un but casquette en relançant du milieu de terrain, but refusé une prétendue et surtout inexistante faute du néo-entrant Inzaghi. Ce n’est que le prélude d’une incroyable série d’erreurs d’arbitrage. La Nazionale s’incline ainsi sur le score de 2-1.
L’Italie a 3 points comme la Croatie, tout le monde peut encore se qualifier ou être éliminé, même l’équateur et son 0 pointé et le Mexique et ses 6 points. Le Trap adapte sa tactique en 4312 avec la titularisation d’Inzaghi en attaque et Totti qui descend en 10. Pour changer, le juge de ligne annule un but de SuperPippo tout à fait valable et après plusieurs offensives italiennes, Borgetti ouvre le score d’une tête improbable dos au but. A la mi-temps, l’Italie est éliminée. Elle gâche ensuite plusieurs occasions d’égaliser, le Trap tente d’y remédier et fait entrer successivement Montella et Del Piero à la place d’Inzaghi et Totti. Coaching gagnant puisque le premier centre dans le tas pour le second qui égalise de la tête à la 85ème un peu après que l’aeroplanino ait marqué un énième but refusé (cette fois la décision semblait juste). Un but finalement inutile puisque l’Équateur avait battu la Croatie et l’Italie serait passée à la différence de but malgrè la défaite !
Cette deuxième place est en apparence une bonne nouvelle car elle permet de croiser le fer avec la Corée du Sud, nation hôte certes mais largement inférieure à l’Italie. Le match se joue à Daejon, dans les tribunes on peut lire un énorme tifo à la gloire de la Corée du Nord de 1966 qui élimina la Nazionale ! Le Trap doit faire sans Nesta blessé et Cannavaro suspendu, la paire d’axiaux est composée de Maldini et Iuliano, Coco est à gauche, devant Del Piero est titulaire aux côtés de Totti pour un genre de 4321, modulable en 3421 quand Coco monte et Panucci se colle aux centraux. Après 4 minutes, l’arbitre assigne un penalty à la Corée pour une faute de Panucci qui retient son adversaire par le maillot. L’homme en noir est équatorien et s’appelle Byron Moreno, il sera le protagoniste de la rencontre. Buffon sort le péno d’Ahn Jung-hwan et quelques minutes plus tard, Vieri ouvre le score sur corner, c’est plutôt bien engagé ! Mais la Corée du sorcier Hiddink est pimpante et fait entrer l’artillerie en seconde mi-temps. Le Trap répond avec Gattuso et Di Livio à la place de Del Piero et Zambrotta pour tenir le score. Moreno commence alors son show, Coco finit en sang, Maldini se prend un latte, Zambrotta subit un attentat, Del Piero mange un coup de coude. Le Trap enrage sur le banc de touche et ce qui devait arriver arriva Seol égalise à la 88ème sur une erreur de renvoi de Panucci. On va aux prolongations avec la règle du but en or.
L’Italie est éreintée, l’arbitre aussi. Totti subit une faute dans la surface, Moreno à 50 mètres de l’action réussit à voir une simulation inexistante, deuxième jaune synonyme de carton rouge, l’Italie est à 10. Ce n’est pas fini, lancé au but, Tommasi dribble le gardien et marque mais le juge de touche signale un hors-jeu inexistant. Malgré tout, Gattuso obtient l’occasion de marquer le but en or mais tire sur le gardien. L’attaquant de Perugia Ahn Jung-hwan ne se loupe pas cette fois et marque de la tête à la 117ème en battant Maldini au duel aérien. Ce dernier salue la Nazionale et le Mondial après trois éditions perdues aux penaltys et une sur le but en or… Un an plus tard Moreno est suspendu par la Fifa, sept ans plus tard, il écope de deux ans de prison après avoir été arrêté à l’aéroport New-York avec 6 kg d’héroïne attachés autour du corps. Ces faits pour le moins particulier ne doivent cependant pas masquer les erreurs de Trapattoni qui n’a pas su exploiter l’incroyable potentiel offensif de sa sélection.
Les matches
1er Tour : 03.06.2002 (Sapporo) Italie-Équateur 2-0 (Vieri x2)
1er Tour : 08.06.2002 (Ibaraki) Italie-Croatie 1-2 (Vieri / Olic, Rapaic)
1er Tour : 13.06.2002 (Oita) Italie-Mexique 1-1 (Borgetti / Del Piero)
Groupe G
8èmes : 18.06.2002 (Daejeon) Italie-Corée du Sud 1-2 a.p (Vieri / Seol K.H, Ahn J.H)
L’effectif
Gardiens : 1 Buffon (Juventus) · 12 Abbiati (Milan) · 22 Toldo (Inter)
Défenseurs : 2 Panucci (Roma) · 3 Maldini (Milan) · 4 Coco (Barcelone) · 5 Cannavaro (Parma) · 13 Nesta (Lazio) · 15 Iuliano (Juventus) · 23 Materazzi (Inter)
Milieux : 6 Zanetti (Inter) · 8 Gattuso (Milan) · 11 Doni (Atalanta) · 14 Di Biagio (Inter) · 19 Zambrotta (Juventus) · 16 Di Livio (Fiorentina) · 17 Tommasi (Roma)
Attaquants : 7 Del Piero (Juventus) · 9 Inzaghi (Milan) · 10 Totti (Roma) · 18 Delvecchio (Roma) · 20 Montella (Roma) · 21 Vieri (Inter)
Sélectionneur : Trapattoni
Trois clubs se partagent la part du lion, l’Inter et la Roma avec 5 éléments et la Juve suit avec 4, si on ajoute les 3 joueurs du Milan, ces 4 clubs représentent 17 des 23 convoqués. Parma, la Lazio, l’Atalanta, la Fiorentina et le Barca ont chacun un seul convoqué. Selon de nombreux observateurs, ce groupe est le plus talentueux que la Nazionale ait jamais possédé, articulé autour de la génération 73-76 soit Cannavaro, Montella, Nesta, Vieri, Inzaghi, Totti et Del Piero !
Equipe-type
Le Trap part sur ce 442, qui a parfois des airs de 352 quand Coco ou Di Livio sont également alignés. C’est une tactique extrêmement défensive avec à peine deux éléments offensifs dont un seul vrai attaquant en la personne de Vieri, lequel inscrira 4 des 5 buts de la Nazionale. Malgrè la force de frappe offensive, le sélectionneur azzurro reste frileux, titularisant une seule fois Del Piero et Inzaghi pour un 4321 ou un 4312.
Et le vainqueur est…
Le Brésil brode sa 5ème étoile et décroche l’Italie et l’Allemagne au palmarès. C’est justement cette dernière qui est battue en finale. La Corée tombeuse de l’Italie est une surprenante 4ème, battue par une non moins surprenante Turquie. Comme pour France 98, c’est un trophée qui sent bon la Serie A. Cafu joue alors à la Roma (on le verra ensuite au Milan), Roque Junior au Milan, Ronaldo à l’Inter (ensuite au Milan également) et Junior à Parma (puis à Siena). Sont passés ou passeront par l’Italie, Lucio (Inter & Juventus), Roberto Carlos (Inter), Rivaldo, Dida, Kakà & Ronaldinho (Milan) et Vampeta (Inter) !
Valentin Pauluzzi @CalcioBilly
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