Après-match : Israël-Italie

Par Christophe Malcangi publié le 05 Sep 2016
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Italie-Nazionale

Le film du match

Le Sammy Ofer d’Haïfa est prêt à accueillir l’Italie dans son bel antre, 30.000 spectateurs bouillants sont au rendez-vous et espèrent assister à une belle sensation. Au coup d’envoi, les Azzurri sont timorés et grossiers dans leurs transmissions, l’occasion pour les bleus et blancs de trouver une première fois la surface de Buffon. Une incapacité à construire proprement et à se faire plaisir se fait ressentir, ce qui donne des ailes aux Israéliens qui tentent de loin par à-coups, sans pour le moment inquiéter quiconque. Paradoxalement, l’Italie va mener au score à la 15ème minute lorsque Verratti va joliment trouver Antonelli, la passe forte pour Pellè est parfaite et l’attaquant de Shandong n’a plus qu’à la pousser au fond.

Menés au score, Israël ne lâche pas le morceau et profite en partie des largesses techniques de la Squadra Azzurra dans ses six mètres. Rien de grave pour Ventura et ses hommes qui laissent quelques coups de tonnerre défiler avant d’assumer le contrôle du jeu, le deuxième coup d’éclat est signé Bonaventura qui obtient le pénalty à la demi-heure de jeu, Antonio Candreva se charge enfin d’aggraver la marque sans broncher. On croit se diriger vers un succès tranquille, il faut toutefois compter sur l’abandon psychique de Chiellini (déjà averti) pour coûter un but qui n’a pas lieu d’être, car Ben Chaim va tromper Buffon après le cadeau formidable offert par le gaucher, qui tente comme des jongles à la relance. Le coup sur la tête reçu, on en reste là-dessus à la mi-temps.

Dès la reprise, Eder se met en évidence avec une louche qui passe près du but d’Israele, le ton est donné mais la Squadra va continuer à peiner, Capitaine Chiellini relance désormais de sa main gauche et Buffon se détend de belle manière pour sauver la mise. A la 55ème minute, le défenseur bianconero trouve un second carton jaune en empêchant son vis-à-vis de partir au but, sans qu’il n’y ait grand danger pour autant. Un soir sans. En conséquence, Giampiero Ventura sacrifie Bonaventura et lance Angelo Ogbonna, sa formation est reconvertie en 3-4-1-1 (décision à discuter certes) et les Azzurri vont finalement être persécutés un sacré bout de temps, sans respirer. Dès lors, c’est Buffon qui va être brillantissime devant sa ligne pour retarder la punition et encourager ses camarades à tenir bon, jusqu’au bout.

Tandis que l’étreinte se resserre et que l’on s’attend à la lourde désillusion de la grande soirée européenne, Immobile trouve une ouverture inespérée qu’il ne galvaude pas, l’attaquant laziale ouvre superbement son pied et cloue la rencontre à la 83ème minute. Gros soupir de soulagement pour tous et énorme joie pour le staff qui a sué plus d’une goutte ce soir, les trois points sont alors accueillis à bras ouvert pour des Italiens qui n’ont pas démérité dans l’ensemble mais qui ont craint le pire, en sachant que le projet technique de Ventura parait encore loin de faire ses preuves à l’heure qu’il est.

Les enseignements

Devant sa ligne Gianluigi Buffon a sauvé la Nazionale tandis qu’Israël avait enfin trouvé la voie pour arracher l’égalisation, un coup du chapeau donc pour celui que l’on voudrait encore enterrer sous une « tombe », mais Gigi est éternel.

En revanche et une fois encore, on peut trouver à redire du trio défensif qui a peiné à sortir proprement les ballons en début de partie, et parait peut-être également sur les rotules en ce mois de rentrée. Des pertes et une première biscotte stupide pour Chiellini, en manque de concentration absolu et à côté de ses pompes depuis la reprise des hostilités. Il décide de distribuer un cadeau à Israël ce qui relance de manière folle la partie, et puis obstrue un attaquant qui part au but avec l’exclusion au bout, un zéro pointé. Pour une fois Barzagli fait amplement mieux que son compère et joue propre, sans fantaisie. Bonucci va légèrement mieux également et n’a pas démérité à son poste, sa présence après l’expulsion a apaisé au cours de dernières minutes pourtant intenses.

Sur les couloirs, l’entame de Luca Antonelli a été idéale, le latéral gauche du Milan AC est rapidement un passeur décisif déterminant, ses descentes et montées sont pertinentes et suffisamment équilibrées. Au-delà du pénalty transformé, Antonio Candreva a paru en jambes sur son couloir sans cesser les activités, ce que l’on saluera comme toujours. Son centre pour Pellè avant la mi-temps aurait pu faire mouche, un délice. Certainement carbonisé après le rouge, il est remplacé aussitôt. Entrés en jeu, Angelo Ogbonna et Alessandro Florenzi ont su satisfaire et maintenir le cadenas verrouillé, et plus encore puisque le latéral a bien failli inscrire une passe décisive grâce à sa patte droite.

Au milieu du terrain, il fallait jeter un œil à ce trio inédit qui n’a pas démérité loin de là. Marco Verratti fournit son premier caviar sous l’ère Ventura, sur le premier but, et confirme tout le bien que l’on peut écrire sur lui. Giacomo Bonaventura se refait une santé après des débuts difficiles à Bari, cette fois le milieu de terrain du Milan AC a grandement joué le coup pour obtenir un pénalty précieux. Du grand Giak comme on l’aime ! Marco Parolo ne s’est cependant pas nécessairement montré agressif et a pêché dans ce cadre, la dépense d’énergie est toutefois à relever et compense la prestation générale du milieu laziale.

Devant, une nouvelle réalisation pour Pellè qui ne dit finalement sûrement pas adieu à la sélection, à ce rythme là on ne voit pas pourquoi Ventura s’en priverait, même s’il faut aller le récupérer auprès de l’Empire Céleste. Il est bel et bien un pivot de valeur et a encore sollicité le gardien grâce à ses sorties aériennes, sa déviation décisive en fin de rencontre est primordiale. En revanche, même si Eder est toujours très actif comme à l’accoutumée, on pourra tout de même reprocher le manque de tranchant près de la surface d’Israël. Mais on devrait le retrouver au mois d’octobre pour reformer le duo et le revoir exercer ses courses folles. Enfin Immobile a été brillant, tout simplement, un but et une occasion en or pour sa pomme alors qu’on le lance seul devant sur la fin de match. Respect.

En conclusion, des choix très contestables pour Ventura particulièrement naïf sur le cas Chiellini, sans fureur aucune lorsque son défenseur empile les ouvrages bâclés et se retrouve plusieurs fois sur le point de rejoindre le tunnel. Une fois les pots cassés, le technicien a sûrement raison de sacrifier un milieu de terrain offensif, mais le 5-2-2 a montré d’énormes carences avant qu’Immobile ne se montre (heureusement) aussi chirurgicale. A méditer longuement pour celui que l’on attend à la hauteur de sa responsabilité, et prochainement face à des adversaires d’un tout autre calibre.

La feuille de match

Israël-Italie 1-3 (1-2)

Buteur(s) : Pellè 14′, Candreva sp 31′, Ben Chaim 35′, Immobile 83′

Italie (3-5-2): Buffon; Barzagli, Bonucci, Chiellini; Candreva (67′ Florenzi), Parolo, Verratti, Bonaventura (62′ Ogbonna), Antonelli; Pellè, Eder (70′ Immobile).

Israël (4-3-3): Israele: Goresh; Bitton (Atzily 57′), Tibi (50′ Gershon), Tzedek, Davidzada; Kayal, Bitton, Yeini; Ben Chaim (62′ Kehat), Hemed, Zahavi.

Arbitre : Sergei Korasev (RUS)




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Christophe Malcangi

Rédacteur référent pôle news



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