Adieu Vigor Lamezia!
La Vigor a su porter son nom
Cette épée de Damoclès pendait au dessus de la tête des Calabrais depuis quelques temps, le club trempant dans des scandales de matchs truqués depuis 2015. Mais avant cette sombre période, le club a eu le temps en 98 ans d’existence de connaître quelques moments de gloire. Gloire, tout est relatif, puisque le club n’a jamais joué plus haut que la Lega Pro, c’est-à-dire la troisième division nationale. Mais la gloire se trouve à tous les étages. Surtout pas les Lametini, en 1947, lorsque leur club réalise l’exploit d’accéder à la troisième division. Encore moins l’année suivante où ils font encore mieux : arracher le maintien à la dernière journée, en allant battre le club véronais de l’Audace Calcio chez eux. Malgré tout cela, la réforme de la constitution des championnats de l’époque, dans un concours de circonstance, les renvoie en sixième division ! Ce coup de poignard, le club du Vigor Lamezia va mettre presque trente ans à s’en remettre, et à ré-accéder au niveau professionnel. Puis, vient la première faillite du club en 1993, accélérée par la dernière place obtenue dans le championnat de Serie C2. Mais, et c’est là un motif d’espoir pour les fans du club : le club va renaître 2 ans plus tard. Et en 2014, c’est la consécration pour le club: ils arrachent la montée en Lega Pro, accomplissant ainsi le pus gros exploit du club depuis 1947.
Vigor…Vigor…
Mais c’est ici que les choses se gâtent. La saison en Lega Pro est un cuisant échec, le club déjà mathématiquement relégué est également accusé d’avoir pris part activement à des match truqués, et est donc relégué en Serie D. Et c’est bien le début de la descente aux enfers, puisqu’en 2016, le club n’ayant pas renfloué les caisses se trouve relégué en Eccellenza, pour enfin finir par être totalement rayé des listes aujourd’hui. Triste nouvelle pour tout fan de football, qui sait ce que signifie aimer un club. Car oui, bien qu’elle n’ait jamais atteint le très haut niveau, la Vigor possédait un bon noyau de supporters. Et parmi les 70 000 habitants de la ville de Lamezia Terme, on trouvait facilement des fans de foot n’ayant pas cédé à l’attrait des gros clubs comme l’Inter, la Juve ou le Milan AC, préférant supporter les biancoverdi. Et il n’était pas rare de voir le stade Guido d’Ippolito remplit de ses 5800 places, notamment lors de matchs bouillants contre le rival Catanzaro. Pour toutes ces personnes ayant occupé ce stade, il est sûr que la décision prise par la FIGC jeudi dernier leur a mis un petit coup sur la tête. Certains aimant rappeler que José Ignacio Castillo, mondialement connu à Lamezia, est passé par le club avant de disputer un match de tour préliminaire de Champions League avec la Fiorentina… D’autres, ou les mêmes, se souvenant avec fierté, que la Vigor Lamezia fût le premier club entraîné par Claudio Ranieri… Et d’autres encore, n’ont pas connu toutes ces choses, mais leurs parents ou grand-parents se sont chargés de leur transmettre ce qu’ils devaient savoir. Peut-être que c’est à cause de tout cela, qu’aucun fan de football ne peut être indifférent à la mort d’un club. La Vigor Lamezia est morte, mais ceux qui l’aimaient sauront conserver ses cendres comme elles le méritent.
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