Antonio Conte et sa philosophie peuvent-ils aller au bout de l’Euro ?

Par Matthias Bertoncelli publié le 09 Juin 2016
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La cattiveria et l’esprit d’équipe seront ses atouts

Une cattiveria, littéralement la méchanceté, la rudesse, qui se retrouveront sur le terrain. Les Italiens, déjà considérés comme manipulateurs et simulateurs, ne vont pas encore se faire des amis sur le territoire. Il n’y a qu’à se pencher sur la liste des 23. Out les Jorginho et Benassi, playmaker et regista dans l’âme pour des Sturaro et De Rossi, récupérateurs aguerris et premiers soldats à envoyer au front, sans sourciller. Un choix qui fait grincer quelques dents (surtout vue les statistiques du milieu de Napoli) mais complètement compréhensible. L’impact physique va prendre le pas sur la technique, c’est une quasi certitude. Quoi de plus normal suite aux forfaits de Verratti et Marchisio ? En somme, Conte a fait avec ce qu’il lui restait sous la main…mais toujours en suivant fermement ses idéaux. En outre, l’attaque sera du même acabit. Zaza, Pellè et Eder (malgré son petit gabarit) sont des attaquants physiques, hargneux, excellents dans le jeu dos au but et rompus au jeu de coude. Le tout sera bien évidemment scellé par la certitude défensive da Juve qui représente la valeur sûre de l’équipe d’Italie pour cet Euro. « Notre atout principal sera l’esprit d’équipe« , dixit Conte. Attendez-vous donc à voir un bloc équipe attaquer et défendre ensemble, uni dans l’adversité.

L’importance des « ailiers défenseurs » dans son 3-5-2

En plus de l’aspect purement mental de son jeu, le rôle des « ailiers défenseurs » dans son 3-5-2 (qui devrait être mis en place) est un rouage essentiel de son dispositif tactique. C’est d’ailleurs pour cela que des Giaccherini (qui a joué dans sa Juve) et Florenzi, réputés couteaux suisse, ont été préférés à des joueurs aux caractéristiques plus offensives comme Berardi (injustement écarté des 30 ?) ou Bonaventura. Des éléments qui savent apporter le sur-nombre aux avants postes mais aussi se replier rapidement et jouer en vrais défenseurs en cas de monopole du ballon adverse ou de perte de balle au milieu. Un rôle 4 étoiles qui justifie un travail de fond important et la greffe d’un troisième poumon. Même si au final, sur le papier, Darmian et Candreva devraient partir titulaires, le fait d’avoir doublé ces postes avec des joueurs si semblables prouve à quel point ce positionnement sera le fer de lance des attaques azzurre comme la solidité de son regroupement défensif.

Une rigidité et des choix qui pourraient aussi lui coûter cher

« L’erreur de Conte est d’entraîner la Nazionale comme si c’était un club ; les entraînements et tests physiques sont d’ailleurs trop coûteux en énergie. » Des paroles signées Moggi qui fustige la méthode Conte. À la différence d’un championnat marathonien, l’Euro est un long sprint, un 400 mètres où il faut savoir partir vite mais aussi finir bien. Or, Antonio semble vouloir s’assurer du rythme de ses troupes, quitte à trop leur en demander. Une philosophie d’avant compétition qui pourrait lui coûter cher (le spectre de la finale face à l’Espagne en 2012 est toujours dans toutes les têtes). De plus, on pointera aussi du doigt son manque de créativité tactique. Alors que le vivier choisi permettrait de jouer en 4-3-3 ou 3-4-3, lui semble surtout se concentrer sur son fameux 3-5-2, qu’il permute -rarement- en 4-4-2. Un état d’esprit plutôt défensif, qui déçoit les puristes et amateurs de jeu.




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Matthias Bertoncelli

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