Cagliari, une identité nourrie de symboles forts (1/3)
A l’heure où bon nombre d’activités économiques, sociales et culturelles connaissent (subissent ?) les effets de la mondialisation, le football ne semble pas échapper à la règle. Les passionnés de ballon rond du monde entier sont traversés par toute une série de questionnements sur l’avenir et le sens de leur sport favori. Sur l’identification à un club, à ses couleurs, à son maillot. En Italie, le club de Cagliari a toujours nourri une identité forte, certainement favorisée et accrue par la situation insulaire. A l’époque où certaines rêves (de moins en moins cachés) de « ligues fermées » et considèreraient des clubs comme Cagliari au second plan, comment ce jeune centenaire cultive sa place dans le football italien, européen et mondial. Fait-il de son identité un point fort ? A contrario, l’empêche-t-il de se développer dans un monde sans frontières?
Marketing territorial au service d’une identité
Si lors de sa fondation en 1920, le club de Cagliari était l’aboutissement d’une passion commune d’hommes de la ville pour le sport venu d’Angleterre, il est indéniablement aujourd’hui le club de toute une région. Certes, des società ont éclos bien avant lui, quelques rivalités persistent, comme celle avec la Sassari Torres basée sur un antagonisme historique séculaire, mais le Cagliari est bel et bien le club des Sardes qui affluent de toutes les provinces de l’île les jours de matchs. Il est, à ce jour, le seul à avoir joué en Serie A et Serie B. Conscientes de cet état de fait (rien à voir par exemple avec la densité de clubs en Lombardie, en Emilie-Romagne ou en Sicile, les directions successives ont toujours misé sur cette identité forte. L’actuelle, avec à sa tête Tommaso Giulini, un industriel milanais ayant installé en Sardaigne son Groupe Fluorsid, poursuit la tradition en usant les outils de communication et de marketing du moment.
En plus de 100 ans, les écussons brodés sur le maillot rossoblù ont évolué. Mais jamais les 4 Maures ne les ont désertés. Symboles de la Sardaigne, ils sont devenus ceux du club. Pas de présence, en revanche de la croix rouge sur fond blanc présente sur le drapeau régional. Le rouge et bleu, couleurs de la ville, tient bon (une exception toutefois pour le maillot du Centenaire dessiné par le styliste sarde Antonio Marras). En termes de sponsoring aussi, la Sardaigne a toujours été présente sur les casaques des joueurs : Formaggi Ovidi Sardi (FOS), Pecorino Sardo, Tiscali par le passé et, aujourd’hui, la célèbre bière locale Ichnusa. Le club, affilié avec Adidas depuis deux saisons, n’a pas encore franchi le pas de trouver un partenariat avec l’équipementier local Eye Sport, contrairement à l’Olbia Calcio, à l’équipe natzionale de Sardaigne ou aux basketteurs de la Dinamo Sassari. Qui sait un jour…
Le stade, lieu de rassemblement
Autre symbole participant de l’identité d’un club : son stade. Depuis plusieurs saisons, et la tombée eb désuétude du Sant’Elia, Cagliari évolue sur un stade provisoire en structures métalliques. Baptisé Sardegna Arena, il vient de basculer dans le syndrome du naming après que le Groupe d’assurance Unipol a mis l’argent sur la table. La Unipol Domus est ainsi née. Une nouvelle dénomination en phase avec la tendance conjuguant business (Unipol) avec les racines locales (le vocable sarde Domus pourrait se traduire en français « maison », « foyer », « toit »).
Au cœur du stade, un slogan est omniprésent, comme témoin de la volonté de la direction d’identifier le club à la population : « Una terra, un popolo, una squadra » (« Una terra, unu pòpulu, un’iscuadra » en langue sarde). Le « Forza Casteddu » a également remplacé le classique « Forza Cagliari » dans la bouche des tifosi ou des joueurs qui l’accolent à un # dans leurs messages sur les réseaux sociaux. Et oui, la volonté de marquer son identité n’a jamais empêché de vivre avec son temps…
A suivre :
2 – Cagliari, une identité portée par ses tifosi d’ici et d’ailleurs
3 – Cagliari, une identité à forger sur le terrain
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