Réforme Tavecchio : des équipes plus italiennes ?
Pour ceux qui ne connaissent pas le fameux 4+4, petit rappel. Cette réforme était proposée par le président de la fédération italienne de football, Carlo Tavecchio en 2014. Elle impose aux clubs de Serie A d’inscrire au maximum 25 joueurs de plus de 21 ans dont 4 formés au club et 4 autres formés en Italie. Le nombre de joueurs de moins de 21 ans reste, quant à lui, illimité. Il existe d’autres aspects pour cette réforme mais le principal et ce qui nous intéresse ici, c’est ça. Résultat immédiat ? Le nombre de jeunes joueurs a nettement augmenté dans le championnat italien. Et de toute évidence, le nombre de jeunes italiens va lui aussi augmenter puisque les Transalpins constituent la grande majorité des joueurs formés dans la botte. Résultats à long terme ? Plus de chances pour les jeunes talents italiens et donc plus de joueurs sélectionnables en équipe nationale italienne.
Sur seulement 7 mois… c’est magnifique !
En 2014/2015, l’année de l’annonce du 4+4, seulement 7 clubs sur les 20 de la Serie A respectaient déjà cette réforme: Juventus, AS Roma, Milan AC, Genoa, Atalanta, Cagliari et Empoli. Les joueurs étrangers envahissaient l’Italie d’ailleurs. Parfois, sans une vraie valeur ajoutée pendant que plusieurs jeunes pépites italiennes enchaînaient les prêts interminables dans les divisions inférieures. Aujourd’hui, cette pratique commence à diminuer. Tous les clubs cherchent désormais à « remplir leurs quotas » de joueurs pour être en règle avec le 4+4. Cela a donc permis de découvrir plusieurs belles surprises. Sans cette réforme, des joueurs comme Donnarumma , Caldara, Gagliardini, Barella, ou encore Chiesa n’auraient peut être pas pu évoluer sitôt dans le haut niveau. Dans un passé proche, plusieurs clubs ne possédaient parfois aucun joueur italien dans leur 11 de départ. Aujourd’hui ce n’est plus le cas, la réforme ayant participé à ce renouveau. Le 4+4 aura sans doute été moteur dans la politique des clubs de la Serie A qui penche désormais de plus en plus vers « l’Italianisation » des effectifs.
L’effet sur la Nazionale
Avant de proposer son projet, Tavecchio a sans aucun doute pensé à l’équipe nationale d’Italie. Le grand nombre de joueurs étrangers évoluant dans le Serie A était la raison principale de la pénurie de talents italiens ces dernières années. Et ceci avait forcément une mauvaise influence sur le niveau et les résultats de la Nazionale. Le recours aux Oriundi était une solution parmi d’autres mais elle n’a eu ni un grand succès sur le terrain ni dans la société italienne qui a toujours contesté ce choix. Aujourd’hui et dans les années à venir, l’augmentation du nombre d’Italiens dans la Serie A permettra sans doute de découvrir beaucoup de talents et donnera donc plus de choix pour le sélectionneur national. Cette réforme serait peut être la fondation sur-laquelle se posera le football italien dans son chemin de retour vers les sommets. Tous ses passionnés l’espèrent en tout cas !
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