AS Roma, l’échec italien de Luis Enrique

Par Romain Simmarano publié le 18 Avr 2017
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Même s’il n’était pas exactement un fuoriclasse, Luis Enrique le joueur a été un joueur espagnol important. Il prend sa retraite en 2004 avec un beau bilan: 62 sélections en équipe nationale, pour près de 500 matches en Championnat d’Espagne. Pour autant, un bon joueur ne fait pas forcément un grand entraîneur. Ce postulat se vérifie d’autant plus avec Luis Enrique l’entraîneur, dont le parcours n’est pas une promenade de santé. Quatre ans après sa retraite, il prend les rênes de l’équipe B du FC Barcelone. Nous sommes en 2008, l’Espagne vient de remporter l’Euro, et sa carrière d’entraîneur débute à peine. Du côté de « sa » Catalogne, dont il n’est pas natif mais qui l’a adopté sans peine, le succès est visible. En effet, en 2011, le Barça B est même en mesure de disputer les barrages pour monter en première division ! Mais Luis Enrique veut voir ailleurs, et le statut d’équipe filiale ne permet de toute façon pas à son équipe de tenter l’impossible. Direction l’AS Roma, où il signe un contrat de deux ans. Pourtant prometteur, son passage constituera une grande déception.

Un échec incontestable

Tout commence mal. Démarrée avec quinze jours de retard, la saison débute par une défaite à l’Olimpico 2-1 face à Cagliari. Elle fait d’ailleurs suite à une piteuse élimination en préliminaires d’Europa League. Pour le coup, Luis Enrique s’inscrit là dans une tradition de lose européenne que l’AS Roma cultive avant et après lui. Il faudra attendre la quatrième journée pour voir une victoire des Giallorossi, mais celle-ci n’augure rien d’exceptionnel. Un but de Pablo Osvaldo vient sécuriser 3 points du côté du Parma, mais le derby approche. Et ce derby va mal se passer: 2-1 pour la Lazio, avec un but de Klose à la dernière minute du temps additionnel. Vogue la galère ! L’AS Roma ne bat pas un seul « gros » dans la phase aller, à l’exception d’un joli succès au San Paolo face au Napoli (3-1). L’apport offensif de Bojan Krkic n’a rien d’évident. Pourtant, Luis Enrique l’avait ramené d’Espagne dans ses bagages avec le statut de prodige en devenir. Le doute s’installe, et le club romain stagne dans le ventre mou de la Serie A. Même après avoir pulverisé l’Inter à domicile (4-0), la Lazio puis le Milan AC renversent le club de la Louve en phase retour. En Coppa, la Juventus écrase les Romains en quarts de finale (3-0). D’ailleurs, les Piémontais leur infligent un 4-0 en fin de championnat, sans forcer. La débâcle est presque totale.

Des enseignements cruels

De long en large, sa gestion aura été contestée à Rome. Son choix d’écarter De Rossi du groupe pour le match face à l’Atalanta (défaite 4-1) n’est pas compris. En effet, pour un léger retard lors d’une réunion technique, on a connu des sanctions plus clémentes. Enrique échoue dans sa stratégie d’alliance entre l’expérience (Totti, De Rossi, Heinze, Taddei) et la jeunesse prometteuse (Lamela, Bojan, Pjanic). L’impression d’une « méthode barcelonaise » dans l’écosystème romain ne prend pas. Au fond, on peut se demander si le natif de Gijon était vraiment le mieux placé pour porter une telle ambition. Il n’est pas inutile de rappeler cet épisode désastreux pour mieux imaginer ce que pourrait être son avenir. Car l’ancien joueur du Real Madrid devrait quitter Barcelone en fin d’année, pour une destination inconnue. En tout cas, face à la Juventus mercredi, Luis Enrique aura à coeur de définitivement laver cet échec italien. Reste à savoir s’il en a les moyens tactiques, au delà de l’effectif à sa disposition.




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Romain Simmarano

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