Quel avenir pour les jeunes de l’AS Roma ?

Par Herman Ahouande publié le 19 Mar 2017
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Antei, Politano, Mazzitelli, Pellegrini, Ricci : des noms qui évoquent des figures différentes mais qui relatent une histoire commune : celle de cinq louveteaux forcés à l’exode. Nés à Rome puis formés à l’AS Roma, ces jeunes joueurs n’ont eu d’autre choix que de s’exporter pour exprimer leur talent. L’histoire, comme un bourreau, leur a tracé un chemin tortueux, souvent contre le court de leur rêve d’enfance. Annoncés comme titulaires à l’Olimpico ce soir, Politano et Pellegrini font la fierté de Sassuolo. C’est pourtant dans la peau d’adversaires qu’ils reviennent au bercail, prêts à prouver que la Roma a eu tort de ne pas avoir misé sur eux.

Trop bons pour être Giallorossi ?

Le centre de formation de l’AS Roma s’est montré particulièrement performant ces dernières années. Les jeunes loups, sous les ordres de De Rossi père, ont conquis l’Italie en remportant des titres importants (2 championnats Primavera en 2010-2011 et 2015-2016, une Coppa Italia en 2011-2012 et deux Supercoppa en 2012 et 2016). Des conquêtes auxquelles ont pris part Antei, Politano et Mazzitelli avant de prendre le chemin de l’exil. Aujourd’hui, d’autres jeunes footballeurs qui les ont vu triompher, sont devenus des valeurs sures, à l’instar de De Sciglio, Zappacosta et Spinizzola (2010-2011), Benassi, Duncan et Gagliardini (2011-2012) ou Locatelli (2015-2016). Force est de constater qu’en dehors de Florenzi (2010-2011), aucun élément de ces générations ne figure dans l’effectif professionnel romain. Parmi les cinq neroverdi attendus ce soir (Antei est indisponible), seuls Ricci (prêté), Mazzitelli et Pellegrini (transférés avec option d’achat) disposent d’une possibilité légale de revenir à Trigoria. Comment ne pas évoquer les départs de Alessio Romagnoli (dont le frère cadet, Andrea, milite encore chez les Louveteaux) ou Andrea Bertolacci, qui donnent un peu plus de matière à l’incompréhension qui entoure la gestion des jeunes issus du vivier romain.

Une ‘’jeuno-phobie’’

De nombreux jeunes footballeurs italiens sont sous les feux de la rampe. La plupart des équipes du haut de tableau se réjouissent d’avoir au moins un U-23 qui attire les convoitises : Donnarumma, Rugani, Caldara, Conti, Diawara, Bernardeschi, Chiesa, Barreca sont des exemples. Pour répondre à la règle des 4+4, instaurée par la Fédération italienne de football, la Louve n’a que Totti (40 ans), De Rossi (33 ans) et Florenzi (26 ans) à présenter. Plus de jeunes issus du centre de formation romain. Pas de jeunes ciblés sur le mercato. La politique vise même à attirer des joueurs en fin de cycle en se débarrassant des espoirs du club. C’est une ligne qui dirige chaque opération de mercato à Trigoria. Pour convaincre Sassuolo (encore lui) de céder Defrel en janvier dernier, les dirigeants romains avaient ainsi proposé Capradossi, Marchizza ou Tumminello comme contrepartie technique. Même Paredes, rare oasis dans le désert romain, a dû essuyer des sueurs froides, attendant impatiemment la fermeture des mercati. Et ce ne sont pas les commentaires de Luciano Spalletti déclarant « l’impossibilité de gagner avec des jeunes » qui vont conforter son rêve de poursuivre l’aventure à Rome. Mais une chose est sure, les Louveteaux déguisés en noir et vert avancent déjà sur la ville éternelle avec une seule conviction : prendre leur revanche sur le sort.




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Herman Ahouande

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