Les Ballons d’Or italiens : Omar Sivori

Par Sebastien Sorrentino publié le 16 Août 2017
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Le Maradona des sixties

D’origine italienne, sa famille venant de Lavagna en Ligurie, le lointain cousin de l’actuel Pape François était pourtant loin d’être un ange. Affublé du surnom El Gran Zurdo (le grand gaucher), c’est surtout celui de El Cabezón qui lui convient le mieux. Trapu (1m63 pour 70kg) et doté d’une large tête, ce surnom permet à la fois de décrire l’un de ses traits physiques que son caractère. Néanmoins, résumer sa carrière aux nombreux accrochages avec ses adversaires… et coéquipiers, serait faire offense au talent d’Omar Sivori. Il était doté de qualités techniques hors normes, d’une vision du jeu et d’une adresse redoutable devant les cages adverses. Sa spécialité ? Le tunnel, la version vintage du petit pont. Transfuge argentin de River Plate avec laquelle il remporta les championnat 1955 et 1956, c’est la Juventus qui vient le chercher de l’autre côté de l’océan Atlantique contre une indemnité de 160 mille lires. De cette arrivée naîtra un trident offensif époustouflant constitué de Boniperti et du gallois John Charles (le trio magique). Sivori marque dès son premier match face à l’Hellas le 8 septembre 1957. Le trio permettra à la Juventus de remporter son dixième scudetto en 1958. Le 24 septembre 1958, il devient le premier buteur bianconero de l’histoire de la C1 en marquant face aux Autrichiens du Wiener Sport-Club (victoire 3-1) en 16e de finale de la Coupe des clubs champions européens. Durant cette période, la Juve remportera deux coupes d’Italie (en 1959 et 1960) ainsi qu’un autre championnat en 1960. Mais c’est en 1961, au terme d’une saison exceptionnelle, que l’italo-argentin réalisera sa meilleure saison, avec à la clé, la distinction ultime individuelle réservée aux meilleurs footballeurs de l’histoire.

Roi d’Italie = Roi d’Europe

Naturalisé italien en 1961, Omar Sivori sera même sélectionné en équipe d’Italie pour participer à la coupe du monde 1962 au Chili. Apres avoir emporté plusieurs championnats et coupes nationales, la Juventus veut voir plus loin et s’imposer en Europe. La Coupe des clubs champions européens ne sera pourtant pas une réussite. Opposés aux Bulgares du CDNA Sofia en 16eme de finale aller, les turinois s’imposent 2 à 0 à Turin (avec un but de Sívori). Le match retour prend des formes de désillusion collective puisque la Juventus s’inclinera par 4 buts à 1. C’est donc une fois de plus en Serie A que la Juve va démontrer tout son talent et les statistiques de Sivori n’y sont pas pour rien. Lors de la première rencontre de la phase retour, la Juve écrase à domicile l’Udinese sur le score de 5 buts à 1 (triplé de Sívori). Les Bianconeri remportent le derby della Mole 1 à 0 grâce à Sívori. Le 21 mai lors de la 32e journée, l’équipe s’impose largement à domicile au Stadio Comunale sur le score de 4-0 contre le Napoli (triplé de Sívori et but de Boniperti). Le dernier match de la saison joué le 10 juin et comptant pour la 28e journée en retard, voit la Juve affronter son rival interiste. La rencontre se termina par une victoire sans appel de 9 buts à 1 pour la Juventus (avec notamment un sextuplé de Sívori pour ce dernier match de la saison). La Juventus est une nouvelle fois championne et les 25 buts d’Omar Sívori lui permirent de terminer pour la 4e saison d’affilée meilleur buteur du championnat. A l’époque être gouverneur en Italie suffisait pour prétendre à la distinction individuelle suprême. Un scénario suffisant pour que son meilleur buteur soit récompensé. Sivori l’emporte par 46 points, juste devant l’espagnol Luis Suárez (Inter Milan, 40 points) et l’anglais Johnny Haynes (Fulham, 22 points).




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