Berardi, la confirmation tarde à venir

Par Jérémie Panizzoli publié le 20 Mar 2018

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Des débuts en fanfare

En débutant en Serie A le 25 septembre 2013 face au Napoli à San Paolo, le jeune Domenico Berardi a tout de suite étonné. Buteur pour son troisième match face à Parma, le gamin de Cariati Marina va très vite enchainer les bonnes performances. Si son triplé face à la Sampdoria et son but au Stadio Olimpico face à l’AS Roma marquent les esprits, c’est surtout son quadruplé face au Milan AC un dimanche soir de janvier qui va le faire connaitre aux yeux du grand public. Auteur de 16 buts et 6 assists en 29 matchs, le gamin fait partie des révélations de la saison. De nouveau en réussite la saison suivante, Berardi enchaine 15 buts et 11 assists en 32 matchs. Sollicité par plusieurs clubs, le numéro 25 de Sassuolo rempile et va même participer à l’historique saison 2015-2016 qui verra le club Neroverde terminer à une historique 6ème place synonyme de coupe d’Europe. Si tout va pour le mieux pour le joueur de 21 ans, la suite va être plus délicate…

Une fin d’année 2016 pourrie

S’il participe activement à la qualification de Sassuolo en Europa League notamment avec 5 buts en 4 matchs face à l’Étoile Rouge de Belgrade et le FC Lucerne, il va être freiné par une blessure au genou face à Pescara en début de saison. Absent durant plus de trois mois, il va manquer les échéances européennes mais surtout il va terriblement manquer à sa formation. 16ème à la trêve, Sassuolo ne parvient pas à se sortir de la zone de relégation au retour de Berardi face au Torino ce 8 janvier 2017. Malgré plusieurs matchs de qualité et des stats honorables (21 matchs, 5 buts et 10 assists), le meilleur joueur de Sassuolo reste sur sa faim. Revenu avec de nouvelles motivations et une volonté de tout emporter sur son passage pour cette nouvelle saison, Berardi attendait beaucoup de cette saison 2017-2018…

Une incompatibilité tactique

En recrutant Cristian Bucchi suite au départ d’Eusebio di Francesco à l’AS Roma, Sassuolo a tenté un pari car le technicien n’a jamais entrainé en Serie A auparavant. Adepte de la défense à 3 et du 3-5-2, le coach n’apprécie guère le 4-3-3 si cher à Berardi. Malgré un match initial face au Genoa en 4-3-3, Bucchi va tenter son schéma face à l’Atalanta, la Juventus, Cagliari, Bologne et la Lazio. Bilan 1 victoire, 4 défaites dont un cinglant 6-1 chez les Biancocelesti, 4 buts inscrits et 12 encaissés. Si Bucchi va vite revenir au 4-3-3 qui offre plus d’équilibre et de repères à sa formation, la saison est déjà tronquée. Revenu pleinement de sa blessure au genou, Berardi semble démotivé voire nonchalant par moments. Moins concerné sur le terrain et au sein d’une équipe en perdition, le numéro 25 a montré quelques limites mentales ces derniers mois. Si le remplacement de Bucchi par Iachini a permis à l’ailier droit aux 45 buts en Serie A de retrouver le sourire et un peu d’envie, il n’en demeure pas moins que la saison de Berardi est médiocre statistiquement parlant. La preuve ? 21 matchs pour seulement 2 buts et 2 assists…

Du retard en Nazionale

Si sa réputation de talent précoce est désormais connue et reconnue en Italie depuis près de 5 ans, Domenico Berardi n’a toujours pas porté une seule seconde le maillot de la Nazionale. Souvent cité dans les pré-selections de Prandelli, Conte ou Ventura, il n’a jamais intégré le groupe majeur. S’il est un pilier de la génération des U21 qui a terminé en demi-finale du dernier Euro U21, Berardi a déçu durant cette compétition. Nerveux, individualiste et brouillon, il est passé à coté de son Euro en dépit d’un but face à la République Tchèque de Shick. Suspendu pour la demi-finale face à l’Espagne, il a de nouveau montré des limites mentales sur un gros événement. Encore perfectible psychologiquement, Berardi a surtout besoin d’un nouveau challenge et de trouver davantage d’exigence que dans son cocon de Sassuolo. L’heure de grandir a sonné et il faut que Berardi se reprenne sous peine de rallonger la longue liste des éternels espoirs déchus…