Bentancur aura-t-il son mot à dire à la Juventus ?

Par Joseph Cocilovo publié le 18 Août 2017

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C’est officiel, Blaise Matuidi vient renforcer l’entrejeu turinois. Il garnit un peu plus un milieu de terrain déjà bien fourni, composé de profils bien différents, mais complémentaires. Et même si une hiérarchie est en place, la saison sera longue, aucun des joueurs n’est à l’abri d’un pépin musculaire, et Allegri fait souvent tourner son effectif. Et c’est là la fonction première de Rodrigo Bentancur. Un joueur de rotation d’effectif, qui est là pour suppléer ses coéquipiers plus expérimentés et installés dans le onze type. Mais son recrutement est surtout dû à une particularité de son jeu qui est le péché mignon des dirigeants de la Juve : la polyvalence. En effet, il est très important pour les hautes instances turinoises, mais également pour le coach, de disposer de joueurs capables de s’adapter à n’importe quel système tactique ou position sur le terrain. Et dans cette exercice-là, Bentancur a montré de belles promesses.

Vif, technique et altruiste

Acheté pour environ 9.5 millions d’euros en provenance de Boca Juniors, le jeune uruguayen de 20 ans comptabilise 55 matches en Primera Division (D1 argentine). Foncièrement, ses statistiques ne donnent pas envie de crier au génie, car dans ces 55 apparitions, il n’a marqué qu’un but, et délivré 3 passes décisives. Cependant, certaines choses sont à prendre en compte. Déjà, à son âge et à son poste, l’envie de faire les choses bien plutôt que de tout miser sur les statistiques individuelles est louable. Il a aussi souvent évolué en tant que milieu récupérateur, à la manière d’un De Rossi, pas très propice au « Goleador » donc. Sa force, et c’est sûrement ce qui a retenu l’attention de la Juve, c’est sa capacité à très vite remonter le ballon, proprement. Il est un vrai détonateur pour créer des contre-attaques supersoniques, ce qui est un atout non-négligeable à Turin quand on connait le coté létal qu’elles peuvent avoir. Il a donc un profil très différent de ses nouveaux coéquipiers du milieu de terrain comme Pjanic, Marchisio, Matuidi ou Khedira, avec un plus gros volume de jeu, indéniablement, mais plus enclin à poser le jeu.

« Supersub » du milieu ?

Forcément, ce qu’il pourra apporter à l’entrejeu turinois est bien différent de ses compères. Quand certains auront à cœur de maitriser le match, donner le ton de la partie, lui pourra l’enflammer, casser les lignes et les codes, et peut-être faire basculer une situation mal embarquée, ou asseoir encore plus la domination de son équipe sur le match. Quoi qu’il en soit, il aura sa chance. Il va donc débuter sa première saison en Serie A, à 20 ans à peine, la prudence et surtout l’indulgence est de mise. Allegri a prouvé, notamment avec Dybala, qu’il sait comment intégrer avec efficacité de jeunes joueurs, et Betancur ne fera sûrement pas exception. Il semble toutefois évident qu’il représente un pari sur l’avenir, mais par chance, il va avoir l’occasion cette année d’apprendre auprès des plus grands, qu’ils soient ses coéquipiers, ou ses adversaires.