Le bilan à la mi-saison : AS Roma
Ce qui a fonctionné
– L’animation offensive. Un Gervinho qui renaît de ses cendres après un transfert avorté, un Pjanic qui a engagé une procédure administrative pour se renommer Pjaninho, et un Salah à l’adaptation aussi rapide que sa vitesse de pointe (mais qui s’essouffle), les trois affreux s’éclatent dans des schémas tactiques taillés sur-mesure. Meilleure attaque de Serie A jusqu’aux blessures (coup sur coup) des deux ailiers, les giallorossi ont été incapables de gagner un seul match sans eux.
– Szczesny. Tout comme Salah, l’adaptation du gardien polonais a été rapide et efficace dès les premières rencontres. Abandonné à de trop nombreuses reprises par sa défense, le joueur prêté par Arsenal s’en sort avec les honneurs grâce à quelques gros arrêts et un jeu au pied impressionnant. Voilà bien longtemps que l’AS Roma n’avait pas eu un gardien aussi rassurant dans les bois.
– La qualification pour les 1/8 de finale de Champions League. Malgré des prestations poussives voir honteuses, la Louve a décroché le Graal dans la plus pure tradition italienne : à l’arrachée et jusqu’au bout du suspense mais l’objectif est bel et bien rempli. Elle devra maintenant battre le Real Madrid si elle veut continuer l’aventure et ne pourra compter que sur elle-même. Barcelona ne sera plus là pour jouer au tennis ni pour l’aider à passer ce tour.
Ce qui n’a pas fonctionné
– Le secteur défensif. Que ce soit dans son propre championnat ou sur la scène européenne, les gladiateurs romains ont affiché une fébrilité physique et mentale inquiétante pour des prétendants au scudetto. Relances imprécises, erreurs de concentration grossières et placements approximatifs, la Louve ne pourra prétendre à rien de concret cette année si elle continue à gérer ses phases défensives de cette façon.
– Dzeko. Il était censé être la nouvelle arme fatale de cette Roma 2015/2016, le fusil d’assaut qui chahute les défenses, le sniper qui dégomme une toile d’araignée d’un bon pointu. Il n’en est rien. Son chargeur semble vide et les balles qui gisent à ses pieds ressemblent de plus en plus à des pétards mouillés. Malgré un apport offensif non négligeable, que ce soit dos au but, dans la conservation ou dans la construction, Dzeko a laissé la finition à l’aéroport.
– Un banc trop loin du niveau des titulaires. Il n’y avait qu’à voir les prestations de l’équipe quand Gervinho et Salah étaient sur le carreau pour le comprendre. Seuls Torosidis, Castan, Vainqueur et Falqué peuvent prétendre à une place de titulaire sans perdre trop en qualité (et encore). Cette absence de concurrence ne pousse pas les titulaires à se surpasser et les performances s’en ressentent énormément.
– Rudi Garcia. En dehors de quelques matchs, cela fait un an que son équipe n’est plus que l’ombre d’elle-même. Un an qu’elle joue la peur au ventre à chaque sortie et peu importe l’équipe qui se trouve en face. Une éternité pour les tifosi qui se désolidarisent et désertent l’Olimpico peu à peu. Il serait temps qu’un cavalier surgisse hors de la nuit pour lui voler les clefs du camion car le sergent n’est, semble-t-il, plus du tout l’homme de la situation.
Le joueur à retenir
Kostas Manolas, c’est le couvreur et il m’a parlé de toi (c’est monté ?). Trêve de plaisanteries bidons car à l’instar d’un Stallone en pleine bourre, Kostas n’est pas là pour déconner mais pour nettoyer et couvrir ses potos manchots. De la main, du dos, du crâne ou du sabot peu importe, le résultat est toujours le même : à la fin, c’est lui qui gagne. Joueur le plus utilisé par Garcia, le Grec encaisse les matchs sans broncher et recycle les ballons perdus sans rendre la monnaie. Après une année d’adaptation, Manolas est surtout en train de faire oublier le nom d’un certain joueur marocain.
Le joueur à oublier
Juan Iturbe. Vous êtes le maillon faible, au revoir. La faute à une intelligence de jeu proche du néant et d’une pression qu’il n’a pas su gérer. Malgré la seconde chance offerte par le club cet été et un schéma tactique qui aurait dû le mettre en valeur, « Manu » n’a jamais réussi à hisser son niveau de jeu et se retrouve une nouvelle fois poussé vers la sortie. On zappe, place au juste prix.
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