Bilan de la saison 2015-2016 : Fiorentina
Surprenante, enthousiasmante, leader éphémère, puis désespérante, la Fiorentina est passée par bien des états cette saison. Au terme de cet exercice entamé sur les chapeaux de roue mais achevé sur un rythme de relégable, les Florentins finissent ainsi à une cinquième place qui, une nouvelle fois, aura l’amère saveur des regrets. À la lueur des changements opérés en mai dernier après trois années passées sous l’égide de Vincenzo Montella, beaucoup à Florence se seraient certainement contentés de cette cinquième place. Pourtant, aux vues du parcours des ouailles de Paulo Sousa, difficile de ne pas éprouver quelques regrets. Encore bien placés pour la lutte scudetto à la trêve, les gigliati se sont tout simplement effondrés au début du printemps (12 points pris lors des 12 dernières journées). Si le début de saison avait en effet suscité de belles espérances, la phase retour s’est peu à peu établie comme un brusque retour sur terre. Points bêtement laissés en route, éliminations peu glorieuses en coupe, performances sans saveur, les Florentins n’ont tout simplement pas réussi à tenir la cadence, et les tifosi pourront notamment regretter un mercato hivernal particulièrement hasardeux. L’Europa League semble donc la limite que cette équipe peut atteindre. Rien de bien nouveau sous le soleil toscan.
LA SAISON DE LA FIORENTINA
– 5ème de Serie A
– Éliminée en 8ème de finale de Coppa Italia par Carpi (0-1)
– Éliminée en 16ème de finale de l’Europa League par Tottenham (1-1 ; 0-3)
– 47 matchs, 21 victoires, 12 nuls, 14 défaites, 72 buts marqués, 53 encaissés
L’ÉQUIPE TYPE
Meilleur buteur : Josip Ilicic, 15
Meilleur passeur : Borja Valero, 7
Joueur le plus utilisé : Davide Astori, 3 689
LES +
BORJA VALERO
Moins bien l’an passé, il est redevenu l’esthète de ses débuts florentins. Celui qui d’un contrôle, d’une ouverture, d’une feinte de corps, oriente et fluidifie la manoeuvre tout en sobriété. Aux côtés des indispensables Badelj et Vecino, le métronome madrilène s’est montré sous son meilleur jour tout au long de la saison. Un réel plaisir.
FEDERICO BERNARDESCHI
Babacar avait ouvert la voie l’an passé, Federico Bernardeschi s’y est engouffré avec succès. Freiné par une vilaine blessure l’an passé, l’ex prodige de la primavera florentine n’a cessé de rattraper le temps perdu. A coup de prestations surprenantes, il s’est d’abord imposé à Paulo Sousa comme une alternative plus que fiable, avant de découvrir les joies de la Nazionale. Un tour de force qui ne demande qu’à être confirmé l’an prochain, et si le talent de Carrare reste encore à polir, la Viola tient là très certainement un futur très bon.
JOSIP ILICIC
Il reste l’un des joueurs les plus fantasques et irréguliers d’Italie, certes. Mais difficile d’occulter l’apport du Slovène au cours d’une saison qui reste pour l’instant sa plus prolifique depuis son arrivée dans la botte. Les chiffres (15 buts, 6 passes) sont en effet fort convaincants, et ses coups de pattes ainsi que son sang froid sur coup de pied arrêté ont débloqué bon nombre de situations. Reste à confirmer.
LES –
JAKUB BLAZCZYKOWSKI
Il était arrivé dans les derniers instant du mercato pour étoffer l’effectif, mais si ces débuts ont été plutôt encourageants, sa propension chronique à rejoindre l’infirmerie et les choix de Paulo Sousa l’ont peu à peu relégué à un rôle secondaire. Au final, il n’a disputé à peine plus de match qu’il n’y a de consonnes dans son nom et devrait très certainement rentrer à Dortmund.
KHOUMA BABACAR
On attendait la confirmation, force est de constater que le jeune attaquant a plutôt stagné, voire déçu. S’il est à créditer de quelques pions décisifs notamment en débit de saison, il a surtout souffert de la concurrence avec Kalinic qui l’a peu à peu poussé sur le banc. Aura-t-il l’occasion de rebondir sous le maillot florentin ? Rien n’est moins sur à l’heure actuelle.
TINO COSTA
A l’image de l’ensemble des recrues hivernales, il n’a jamais su s’imposer comme une alternative fiable alors que la Viola en aurait bien eu besoin. Loin de ses belles promesses gênoises, son jeu minimaliste et ses pertes de balles ne laisseront pas un souvenir impérissable en Toscane.
LES AUTRES
Ciprian Tatarusanu : Promu titulaire après le départ de Neto, le portier au nom le plus rigolo de Serie A a rapidement donné satisfaction, avant de flancher un peu sur la fin.
Luigi Sepe : Déterminé à jouer davantage qu’un rôle de doublure, il a vite déchanté devant son faible temps de jeu avant que des déclarations malvenues ne le mettent définitivement à l’écart. Une année de perdue.
Luca Lezzerini : Il devait partir s’aguerrir en prêt, il est finalement resté au bercail et a eu droit à deux petites apparitions dont la traditionnelle titularisation de la 38ème journée.
Gonzalo Rodriguez : Les années passent et le néo-capitaine florentin est toujours aussi solide et régulier dans son rôle de leader, même si sa saison a été émaillé par quelques ratés. Son apport offensif reste toujours appréciable.
Davide Astori : Venu à Florence pour se racheter, il a plutôt bien réussi son coup en se fendant d’une saison pleine, faite de prestations sobres aux côtés de Gonzalo. Une belle satisfaction.
Nenad Tomovic : Bon gré mal gré, il continue son petit bout de chemin en viola et constitue toujours une alternative plus ou moins fiable sur le flanc droit.
Facundo Roncaglia : La finesse n’est toujours pas son crédo, la régularité non plus. En fin de contrat, il devrait quitter le navire cet été.
Yohan Benalouane : Arrivé blessé en toute fin de mercato hivernal, il n’a tout simplement jamais foulé les terrains sous le maillot viola. Pas vu, pas pris.
Marcos Alonso : Titulaire sur le flanc gauche, le jeune Madrilène a fait montre de progrès évidents bien qu’il reste encore un peu tendre défensivement.
Manuel Pasqual : Sa onzième et dernière saison sur les bords de l’Arno a été pour le moins chaotique, du fait de son faible temps de jeu mais surtout d’une mise à l’écart peu distinguée de la part des dirigeants malgré sa fidélité remarquable et une attitude toujours irréprochable. Ciao capitano.
Gilberto : Une petite dizaine d’apparition quelconque en viola, pas beaucoup mieux lors de son prêt au Hellas.
Mario Suarez : Il était annoncé comme un élément central au milieu, le Madrilène a pourtant remis au goût du jour la tradition des espagnols décevants dans l’arène florentine. Son départ à Watford n’a pas été plus probant.
Milan Badelj : Véritable pierre angulaire du système florentin, son retour de blessure et ses difficultés à retrouver une forme optimale expliquent en partie la phase retour pour le moins délicate de la Viola.
Matias Vecino : On ne l’attendait pas à pareil fête, mais le jeune uruguayen a surpris son monde en s’imposant rapidement comme titulaire quasi indiscutable.
Joan Verdù : Considéré comme un renfort d’expérience, le milieu catalan n’a jamais apporté l’écho escompté et s’en est allé finir la saison à Levante en compagnie de Giuseppe Rossi.
Matias Fernandez : La perte de sa place de titulaire et un gros coup de moins bien ont semblé lui ôter une confiance qu’il n’a jamais su retrouver.
Panagiotis Kone : Un autre mystère du recrutement hivernal florentin.
Cristian Tello : Le bougre est rapide et talentueux, c’est indéniable, mais ses départs en dribble parfois stéréotypés et son apport défensif douteux font qu’il n’a pas totalement convaincu. Son rachat n’est pas encore acté.
Ante Rebic : En manque de match référence et de temps de jeu, le jeune talent croate peine toujours à éclore définitivement. Et les six mois de prêt compliqués au Hellas n’ont pas joué en sa faveur.
Mauro Zarate : De retour en Italie après son escapade outre-Manche, l’ex-enfant terrible de la Lazio s’est distingué par une belle combativité mais également par sa propension un peu trop importante à tenir le ballon. Rien de bien transcendant en somme.
Giuseppe Rossi : En difficulté pour retrouver le rythme et une place de titulaire, Pepito a fait le choix de s’exiler à Levante où il s’est relancé en plantant quelques (jolis) buts. Aucune certitude en revanche sur son avenir à Florence l’an prochain.
Nikola Kalinic : Précieux par sa combativité et son jeu dos au but, la révélation de l’automne s’est d’abord montré particulièrement efficace avant d’observer une période de disette dommageable. Une vrai bonne surprise malgré tout.
L’ENTRAÎNEUR
À l’image des performances de son équipe, Paulo Sousa a réalisé une première saison finalement contrastée sur le banc florentin. Sa nomination en juin dernier avait fait de nombreux sceptiques, le coach portugais a d’abord rapidement levé bien des doutes en appliquant avec succès un projet de jeu ambitieux. Basé sur l’intensité du pressing et la recherche rapide de la verticalité, son 3-4-2-1 a immédiatement fait ses preuves jusqu’à amener la viola tout en haut du classement. Pour autant, à l’heure où la machine commençait à ralentir, il a semblé manquer de solutions pour renverser la tendance et d’aucuns lui reprochent notamment une gestion d’effectif pas toujours judicieuse. Malgré tout, en dépit de certaines rumeurs l’envoyant tout à tour à Porto ou St Petersbourg, il devrait honorer son contrat et rester ainsi une année de plus en Toscane. De quoi tenter de rééditer les belles choses entrevues à ses débuts.
LA SAISON PROCHAINE
Pour la quatrième fois consécutive, la Fiorentina aura l’occasion d’étrenner ses couleurs sur les pelouses de Ligue Europa l’an prochain. Cependant, si cette régularité est à souligner, on peut légitimement s’interroger sur les réelles ambitions du club florentin pour la saison à venir tant les incertitudes demeurent. Chahutés par la verve populaire et pointés du doigt pour leur prétendue frilosité, les frères Della Valle sont en effet de nouveau à l’heure des choix et ont d’ores et déjà opéré des restructurations en interne avec le retour aux affaires de Pantaleo Corvino en lieu et place de Daniele Pradè. Un changement de directeur sportif qui influencera ainsi très certainement une intersaison qui promet d’être plutôt agitée.
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