Bilan de la saison 2015-2016 : Juventus

Par Nicolas Portais publié le 02 Juin 2016
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Juventus

Après un exercice 2014-2015 quasi-parfait et le départ de plusieurs cadres (Pirlo, Vidal, Tevez), ils étaient nombreux à pronostiquer la chute de la Juventus. Les premiers pas de la formation turinoise n’étaient d’ailleurs pas là pour leur donner tort, puisqu’au bout de 10 journées de championnat, la Vieille Dame pointait à une piteuse 12ème place. Le moment choisi par le coach et les pièces maîtresses du vestiaire pour (re)mobiliser tout le monde. La suite est désormais bien connue, avec une remontée exceptionnelle (la seule défaite n’intervenant ensuite qu’à l’avant-dernière journée) qui permet au club de basculer en tête au sortir du virage le plus serré, à savoir la réception du Napoli (victoire 1-0 à Turin). Nouveau scudetto et nouvelle victoire en Coupe d’Italie également (sans forcément briller lors de chaque rencontre). La déception survient évidemment sur le plan européen, puisque les bianconeri ont été incapables de terminer premiers de leur groupe en ayant pourtant battu à deux reprises Manchester City, cette deuxième place en poule les envoyant directement en enfer pour un 1/8 de finale face au Bayern Münich.

LA SAISON DE LA JUVENTUS

Juventus 2015-2016

– Champion de Serie A

– Vainqueur de la Coppa Italia face au Milan AC

– Vainqueur de la Supercoupe d’Italie face à la Lazio

– Quart de finaliste de la Champions League face au Bayern Münich

–  52 matches,  37 victoires,  7 nuls, 8 défaites,  96 buts marqués,  32 buts encaissés

L’ÉQUIPE-TYPE

Meilleur buteur : Paulo Dybala, 23

Meilleur passeur : Paul Pogba, 16

Joueur le plus utilisé : Gianluigi Buffon, 3 990

LES +

GIANLUIGI BUFFON

Éternel on aimerait qu’il soit. Du haut haut de ses 38 ans, le capitaine de la Juve et de la Nazionale inspire toujours autant le respect, en témoigne cette saison sans le moindre accroc ou presque, et ce record d’invincibilité en Serie A (973 minutes consécutives) récemment acquis. C’est avec une joie non dissimulée que les tifosi ont accueilli la nouvelle de sa prolongation de contrat pour deux années supplémentaires. Les deux dernières probablement, mais les meilleures choses ont une une fin, le plus tard possible pour celle-ci on l’espère.

ANDREA BARZAGLI

Si ce n’est pas nous, qui rendra l’hommage mérité à ce joueur sans fioritures, strass ni paillettes qu’est Andrea Barzagli ? Ses pépins physiques définitivement derrière lui, l’ancien défenseur de Palermo et Champion du Monde 2006 n’a eu de cesse de protéger, avec les succès que l’on sait, la cage de Buffon. Une saison impeccable qui lui a valu, à 35 ans, de prolonger son contrat en même temps que la légende. Tout un symbole. Senatore a vita.

PAULO DYBALA

L’ex-étoile montante du Palermo n’est manifestement pas une étoile filante, les plus grands clubs européens l’ont d’ailleurs remarqué. Aux débuts timides sous le maillot bianconero ont vite succédé de belles prestations qui, agrémentées de ses 23 buts toutes compétitions confondues, ont fait oublier sans mal la perte de Carlos Tevez. Pur gaucher à la frappe limpide et plus gros transfert turinois de l’an passé, le petit argentin a donc passé tous les tests haut la main.

LES –

HERNANES

On l’annonçait comme la fausse bonne idée du mercato, et le terrain a livré une vérité relativement proche. Positionné devant la défense, le Prophète n’a jamais vraiment inspiré confiance en tant que vice-Marchisio, son passé interiste n’invitant pas les tifosi à l’enthousiasme. On notera quand même une fin de saison un peu plus à l’avenant, et une très belle rentrée en Champions League lors du match aller face au Bayern.

ROBERTO PEREYRA

Le carrosse serait-il devenu citrouille à l’inverse du conte ? On en attendait beaucoup plus, notamment dans une position de trequartista qui lui allait comme un gant en 2015. Contrarié par les blessures et peut-être un peu victime des choix tactiques d’Allegri (fini le 4-3-1-2) malgré sa grande polyvalence, l’Argentin aura déçu pour sa seconde saison dans le Piémont (Rappelons qu’il était prêté l’an dernier par l’Udinese). Vivement les vacances.

ALVARO MORATA

On l’imaginait titulaire en puissance, et doit finalement se contenter d’un rôle de joker derrière le duo Dybala-Mandzukic. Assez étonnant au vu du niveau de jeu affiché, notamment lors des matchs couperets (on se souviendra du match retour face au Bayern ou de son but en finale de la Coupe d’Italie). Le péché originel, à savoir l’inclusion dans son transfert d’une clause de rachat éventuel par le Real Madrid, fait planer un doute permanent sur son avenir à court terme.

LES AUTRES

Neto : d’indéniables qualités, mais peu de visibilité par rapport à son prédécesseur Storari, qui s’était lui imposé comme l’un des piliers du vestiaire.

Rubinho : pas même les miettes des miettes pour se mettre en valeur.

Leonardo Bonucci : il sort une saison dans la lignée de la précédente, à savoir beaucoup plus solide qu’il fut un temps. Le Chelsea d’Antonio Conte aurait parait-il un œil sur lui.

Giorgio Chiellini : une blessure l’empêche de vraiment peser sur la fin de saison, ce qui ne remet rien en cause par rapport à son statut.

Daniele Rugani : une première saison relativement intéressante avec plus de temps de jeu que prévu grâce aux nombreuses blessures.

Martin Caceres : une sale blessure vient complètement plomber sa saison, l’empêchant de faire valoir ses chances en vue d’une prolongation.

Stephan Lichtsteiner : il est toujours là quoiqu’on en dise, et malgré un souci au cœur diagnostiqué en septembre, son histoire avec le club s’inscrivant manifestement dans la durée.

Patrice Evra : lui aussi est toujours là quoiqu’on en dise, du côté français des Alpes notamment. Son professionnalisme et sa condition physique toujours honorable devraient lui valoir une prolongation de contrat.

Alex Sandro : une première année qui ne fera sûrement pas regretter aux dirigeants d’avoir cassé la tirelire l’an passé (26 M€) pour le faire venir.

Kwadwo Asamoah : toujours juste physiquement, le Ghanéen n’a jamais fait partie des premiers choix de Max Allegri cette année, ce dernier le cantonnant à un rôle de vice-Pogba.

Simone Padoin : une ou deux prestations indignes en début de saison et puis plus rien pour l’éternel troisième couteau.

Mario Lemina : à la peine en début d’exercice puis blessé, le milieu prêté par l’OM revient en grâce en fin de saison, assez d’ailleurs pour convaincre la Juve de l’enrôler pour de bon.

Stefano Sturaro : un quasi « copier-coller » de la saison précédente. On en attend plus de la part de l’ancien du Genoa.

Claudio Marchisio : précieux comme à son habitude, une grave blessure l’éloigne des terrains au pire moment, le contraignant notamment à renoncer à l’Euro en France.

Sami Khedira : en place tactiquement et rarement décevant, il traîne encore hélas son inconstance physique comme un boulet.

Paul Pogba : il aurait très bien pu figurer dans le top 3 du club, mais il faut bien choisir. Après un début de saison passé à essayer d’assumer son nouveau statut de leader, il (re)trouve finalement ses marques et tire toute l’équipe vers le haut.

Juan Cuadrado : très bonne pige du Colombien prêté par Chelsea, qui a su apporter à la fois fantaisie et polyvalence sur le côté droit.

Mario Mandzukic : le géant croate aura connu un début de saison pour le moins mitigé, avant d’enclencher la seconde vers… Il amène un supplément d’âme à l’équipe, chose manifestement inenvisageable avec son prédécesseur Llorente.

Simone Zaza : une première saison pas évidente pour ses débuts dans un top club, mais de la hargne à revendre. On retiendra surtout son but salvateur face au Napoli qui a fait basculer la saison en championnat.

L’ENTRAÎNEUR

Habitué des secondes saisons compliquées sur le banc et pas aidé avec de nouveau une cascade de blessures dans l’effectif cette saison, Max Allegri a de nouveau cloué le bec aux détracteurs récalcitrants, en rattrapant une situation relativement compromise en Serie A. Acteur et non pas attentiste lors des rencontres à enjeu, son coaching est souvent décisif, comme en finale de la Coppa où il lance Morata dans les prolongations, l’Espagnol délivrant la Juve sur son premier ballon. On ira pas jusqu’à parler de hype, mais on a pourtant bien entendu parler de lui lorsqu’il s’agissait d’évoquer les noms retenus pour s’asseoir sur des bancs aussi prestigieux que ceux du Real Madrid ou de Manchester United. Qu’à cela ne tienne, il sera bien de l’aventure turinoise en 2016-2017, puisque son contrat a récemment été prolongé (et revu à la hausse).

LA SAISON PROCHAINE

La Champions League va susciter énormément d’attentes, c’est évident, mais la possibilité d’enchaîner un sixième succès consécutif en Serie A (chose qui n’a jamais été réalisée) devrait inciter le club à de nouveau mettre le paquet sur le championnat. Il est encore trop tôt pour définir les contours de l’équipe qui se lancera à l’abordage de ces compétitions, car nombre de joueurs suscitent la convoitise (Paul Pogba en tête) et le cas un peu particulier de Morata pourrait lui-aussi redistribuer les cartes en terme de mercato. Rendez-vous bientôt pour les premiers éléments de réponse !




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Nicolas Portais

Rédacteur Juventus



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