Le mercato d’hiver offre une fenêtre aux clubs qui souhaitent se renforcer pour aborder avec plus de sérénité la suite de la saison. Pour ce mercato hivernal 2022/2023, clôturé au soir du 31 janvier 2023 dans la plupart des grands championnats européens, certaines informations ont plus fait parler que d’autres. Le club de Chelsea, à lui seul, a par exemple dépensé plus que les clubs de Bundesliga, Serie A, Ligue 1 et Liga réunis.
Une autre information, suffisamment rare pour être soulignée, passe pourtant quelque peu inaperçue : durant ce mercato hivernal, un seul transfert a eu lieu entre la Ligue 1 et la Serie A.
Les clubs de Ligue 1, et tous les clubs en général, dégraissent peu à la mi-saison
Le mercato hivernal représente une occasion en milieu de saison de se renforcer. Généralement, il n’y a donc pas de grand bouleversement. Un club comme Chelsea s’est permis des folies, en dépensant 370 millions d’euros et en bloquant le transfert d’Hakim Ziyech vers le PSG par l’envoi répétitif de documents erronés, simplement parce qu’il est en reconstruction. Autrement, les clubs sont en général à la quête des bonnes affaires, et se contentent de peu. Surtout, ils sont très réticents à laisser partir trop de joueurs, à plus forte raison quand il s’agit de leurs meilleurs éléments.
La Ligue 1, qui a besoin de se donner une place de choix à l’échelle européenne, n’avait donc aucun intérêt à laisser filer les joueurs phares qui auraient pu intéresser des clubs de Serie A. En explorant les prévisions de la Ligue 1 en France à la mi-saison, il est ainsi aisé de remarquer qu’ils diffèrent peu de celles du début de saison. Les clubs ont globalement été peu modifiés.
Les cadors de la Serie A se renforcent prudemment
S’il était attendu que certains clubs du championnat italien se renforcent à l’inter-saison, ce serait certainement les clubs du haut de tableau, tels que l’AC Milan, l’Inter Milan, la Juventus Turin ou encore le Napoli. Or, ce dernier semble disposer déjà d’un excellent effectif, qui lui a permis de tout écraser en championnat jusque-là (13 points d’avance sur le 2ème, après 21 journées) et de terminer en tête de son groupe de Champions League.
Du côté du Milan AC, quelques mois après le titre de champion d’Italie, le premier après 11 ans, il était sans doute préférable de faire preuve de prudence. L’effectif qui a mené les Rossoneri au sacre est encore presque au complet, et le club traverse, depuis la reprise post-Coupe du monde, certaines difficultés. Il doit essayer d’appréhender ces dernières avant de se lancer sur de gros chantiers de transferts. L’Inter Milan, de son côté, semble globalement satisfait de son effectif, avec notamment le renouvellement de contrat de l’un de ses tauliers, Hakan Çalhanoglu, qui est en bonne marche. Enfin, la Juventus Turin, accusé de malversations financières et de fraudes comptables par la justice sportive italienne, est sous le coup de de sanctions dont elle ne maîtrise pas encore l’étendue. L’heure n’était donc assurément pas aux grosses dépenses.
Enfin, de façon générale, les clubs italiens ne sont pas adeptes des coups de folie.
De la qualité des joueurs de Ligue 1
Le seul départ de la Ligue 1 vers la Serie A a été le prêt au Torino d’Andrew Gravillon, sous contrat avec le Stade de Reims. Si quelques autres départs ont eu lieu, il s’agissait exclusivement de transferts de joueurs de la Ligue 1 vers la Serie B (deuxième division italienne). Cette situation s’explique en partie par la qualité moyenne des joueurs de Ligue 1. Il y a eu peu de révélations depuis le début de saison, en dehors donc des grands noms et valeurs sûres (Mbappé, Messi, Neymar, Lacazette, Ben Yedder, etc.). Il n’y avait donc pas vraiment de joueur au talent suffisamment clinquant et qui soit abordable financièrement, pour sortir les clubs de Serie A de leur habituelle posture prudente.