Supporter du Paris Saint-Germain et avocat au barreau de Paris, Pierre Barthélemy a accompagné le retour des Ultras au Parc des Princes à la suite du Plan Leproux, en 2010. Membre de l’Association Nationale des Supporters, il a également accompagné, à l’échelle nationale, les groupes de supporters dans leurs démarches administratives. Portrait d’un avocat qui ne compte pas ses heures.
« Proche des tribunes et grand supporter du PSG », résume Cyril Dubois, collaborateur de Pierre Barthélemy. Avant d’exercer la profession d’avocat, Pierre a passé quatorze années en tribune G, celle placée à côté du virage Auteuil. En 2010, il est aussi visé par le « Plan Leproux » comme toutes les associations de supporters du PSG. Le plan, décidé par le dirigeant du club de l’époque à la suite du décès d’un supporter, devait à l’origine être provisoire. Il s’est transformé en véritable épuration des virages Boulogne et Auteuil.
L’année suivante, le fonds d’investissement Qatar Sport Investments (QSI) rachète le club parisien, avec l’objectif de devenir un cador européen. Malgré le changement de propriétaire, les groupes de supporters sont maintenus à l’écart et des centaines d’ultras se retrouvent interdits de stade. La préfecture de police de Paris prononce à leur encontre des interdictions administratives de stade (IAS) tandis que le club tient une « liste noire ».
Avocat depuis 2013, Pierre Barthélemy a tout de suite conseillé les supporters parisiens ayant besoin d’une aide juridique. Durant son temps libre, il agit bénévolement aux côtés des associations de supporters pour leur permettre de retrouver leur place au Parc. En tant que supporter, « il a vu les tribunes du Parc des Princes visées par le Plan Leproux donc forcément il s’y est intéressé quand il est devenu avocat par la suite », affirme Cyril Dubois.
Attaché à la justice
Les deux hommes se sont trouvés assez rapidement, rapprochés par leur attachement au PSG. « On s’est connu grâce à cette passion commune », explique-t-il. Cyril a commencé à monter des procédures contre le club pour réintégrer les supporters, mais face au nombre important de dossier, il a cherché un collaborateur. « J’ai vu son nom quelque part, je l’ai appelé pour qu’on discute parce que ça faisait beaucoup pour moi tout seul », se rappelle-t-il. La pression médiatique pesant sur les épaules de l’avocat l’a encouragé à se tourner vers un compère.
Tout est allé très vite entre les deux hommes. « Je lui ai dit que si lui aussi voulait rejoindre cette cause, c’était une bonne chose. Et puis on a commencé à travailler ensemble », souligne l’avocat au barreau de Paris. Il décrit son ami comme quelqu’un de proche du football populaire, qui a vu comme tout le monde la répression s’abattre sur les ultras. « Donc quand tu es avocat et attaché à la justice, c’est forcément une chose qui te touche », estime-t-il.
En quelques années, Pierre se fait un nom dans l’écosystème du football français. Expert en droit public, il s’occupe des contentieux administratifs. Il passe son temps au tribunal à contester les interdictions de stade prononcées contre les supporters.
Travailleur invétéré
Dès 2014, il participe à la création de l’Association Nationale des Supporters (ANS) par plusieurs groupes de supporters français. Désormais, il occupe « un rôle opérationnel au sein de l’ANS car il est membre du bureau », indique Gerby, membre du Red Kaos 1994, groupe ultra du GF38. En charge des problématiques nationales, Pierre apporte un soutien juridique aux ultras partout en France sans faire de distinction.
« Il n’a aucun problème à défendre des supporters marseillais. Il s’est vraiment inspiré de la culture ultra, au sens solidaire et mature du terme. Il est là pour la cause », insiste Gerby, membre du bureau de l’ANS. « On les défend dans la mesure de ce qu’ils ont fait, de nos convictions », ajoute Cyril.
Porté par une passion du ballon rond supérieure à tout l’affection qu’il porte pour le PSG, il défend tous ceux qui ont besoin de ses services. « C’est quelqu’un d’assez humble qui sait faire la part des choses », relève Gerby. En une décennie environ, il a appris à connaître à la fois le monde du foot, des tribunes et l’organisation des groupes ultras.
Travailleur invétéré, Pierre est apprécié de tous, de même que son travail est salué. Souvent disponible, il ne compte pas ses heures selon Gerby. Les deux hommes se connaissent depuis la création de l’ANS. Il est décrit comme une personne compétente qui a fait ses preuves grâce à son travail. « Je n’ai pas le souvenir d’une intégration compliquée. Il a été légitime tout de suite », analyse-t-il. Preuve de son abnégation, il est aujourd’hui considéré comme un élément incontournable à l’ANS.
Source : https://www.mondroitmeslibertes.fr/