Borini : la reconversion payante ?

Formé à Bologna et parti dès ses dix-huit ans à Chelsea, Fabio Borini ne fait pas partie de ces joueurs qui vous font rêver.  En effet sa carrière partagée épisodiquement entre l’Italie et l’Angleterre n’a rien de transcendante, avouons-le. Un premier échec de l’autre côté de la manche et c’est déjà le retour dans son pays natal deux ans après. À l’AS Roma, il montre de belles choses et commence à faire parler de lui : ailier droit percutant il enquille 10 buts pour sa première saison, participe à sa seule sélection avec la Nazionale puis… c’est reparti pour un tour : départ à Liverpool puis à Sunderland où il ne marquera pas les esprits et enfin nouveau retour en Italie cet été. Transfert presque passé inaperçu au milieu de noms plus ronflants, il débarque à Milanello en prêt avec obligation d’achat (6 M€) au mois de juin. Sa venue, sans enthousiasmer les foules, pose question : que peut-il apporter dans cette équipe en reconstruction et dans ce projet ambitieux ?  Le rôle de remplaçant, dans une année où il faudra également jouer l’Europa League semble finalement lui être promis. Et pourquoi ne pas relancer par la même occasion un  joueur de « seulement » 26 ans qui avait montré quelques promesses ?

Le couteau suisse de Montella

En tirant le bilan de ce début de saison il est flagrant qu’avec pas moins de 14 apparitions Borini semble déjà avoir l’entière confiance de Montella. En profitant d’un temps de préparation plus long pour les autres recrues il fait ses débuts très rapidement sous le maillot milanais et démontre qu’il est immédiatement disponible pour l’équipe. Il peut évoluer comme ailier droit ou ailier gauche et, par ses prestations, il s’attire les faveurs du coach qui l’aligne plusieurs fois sur la ligne offensive de son 4-3-3. Cependant, avec le retour en bonne condition des autres recrues offensives recrutées à prix fort, son statut de remplaçant semble se profiler à nouveau. C’était sans compter quelques faits et décisions qui vont tourner en sa faveur par leur addition : 1. Le choix tactique de Montella de jouer en 3-5-2, changement pourtant néfaste pour lui à première vue puisque son poste disparaît. 2. La blessure longue durée d’Andrea Conti destiné à être le latéral droit titulaire. 3. Les mauvaises prestations d’Abate dans ce couloir. Résultat de cette opération, Montella teste Borini milieu latéral gauche dans son nouveau schéma lors du match contre Rijeka puis à droite face à la Roma début octobre. Depuis, il a été reconduit 3 fois dans cette position dont le derby où sa bonne performance fût soulignée (à l’origine du deuxième but milanais). Si ses statistiques ne sont pas remarquables pour l’instant (3 passes décisives) il convient de souligner sa bonne adaptation dans un rôle qui lui demande plus de replis défensifs qu’auparavant. La concurrence s’annonce rude à ce poste avec Abate, Calabria et le futur retour de Conti mais il part désormais avec une longueur d’avance et démontre les qualités nécessaires pour ce poste : gros physique, efforts collectifs et capacité à se projeter rapidement vers l’avant pour gagner des duels et centrer. Finalement, dans cette équipe en manque de confiance le « couteau suisse » de Montella se fait une place et ceux qui l’ont raillé à son arrivée constatent aujourd’hui que sa reconversion va peut-être lui faire passer un cap. À confirmer…

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