Quand Buffon remet les pendules à l’heure

Par Gilbert Simonutti publié le 22 Oct 2016

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Buffon Juve

Dino Zoff est sans aucun doute le seul gardien italien qui peut tenir la comparaison avec Gianluigi Buffon. Et ces jours ci, le natif de Mariano del Friuli a très certainement dû avoir une petite pensée pour le portier de la Juve et de la Nazionale. Tout comme son successeur, Zoff a essuyé les critiques à son encontre après la défaite contre les Pays-Bas qui a coûté une place une finale à l’Italie lors du Mundial 78 en Argentine. Deux tirs de loin, deux erreurs et le bon Dino devait, selon ses détracteurs, prendre sa retraite. Tout le monde connait la suite. Quatre ans plus tard il devient le plus vieux capitaine champion du Monde de l’histoire en Espagne. L’Espagne, voici le point de départ de 10 jours parmi les plus difficiles de la carrière de Buffon. Une sortie complètement ratée devant Nolito qui permet à la Roja de prendre l’avantage dans un match déjà décisif dans la course à la Coupe du Monde 2018 avant l’égalisation des Azzurri en fin de rencontre. Une erreur, celle de Gigi, tellement grossière qu’elle semble irréelle venant de lui. Les images font le tour de la planète, les notes des quotidiens sont implacables et les premiers doutes surgissent. Buffon serait-il fini ? A 38 ans le rapprochement est vite fait. Ses coéquipiers, aussi bien en équipe d’Italie qu’à la Juve lui apportent tout de suite leur soutien. Les tifosi en font de même. Une banderole disant que « Superman aussi n’était parfois que Clark Kent » est exposée pendant le Juventus-Udinese de samedi dernier. Mais, lors de ce match contre les Frioulans, Gianluigi Buffon récidive. Le gardien bianconero se laisse surprendre par une frappe non irrésistible de Jankto. Même si Dybala renverse la vapeur, Buffon est à nouveau montré du doigt. Deux fautes en moins de 10 jours et le portier champion du monde 2006 est au cœur de tous les débats. Les quotidiens italiens y vont tous de leur article sur l’après Buffon, les critiques pleuvent et certains bons pensants lui demandent de prendre sa retraite. 20 ans de carrière oubliés en quelques instants. Ainsi va le foot.

Une victoire signée Buffon

Quoi de mieux donc qu’un match de Champions League pour redonner le sourire à Buffon. Cette coupe aux grandes oreilles qui se refuse au meilleur gardien italien (et du monde ?) de l’histoire lui donne des ailes. Attendu au tournant au parc OL, Buffon remet son costume de Superman. Il hypnotise tout d’abord Lacazette sur un penalty qui aurait changé la face du match à 0-0 avant d’écœurer coup sur coup Nabil Fekir d’un arrêt stratosphérique puis Corentin Tolisso d’un réflexe des grands jours. Réduite à 10, la Vecchia Signora s’impose finalement 1-0 et une bonne part du mérite en revient à son gardien. Le portier de la Juve n’a pas esquissé le moindre geste d’exultation après ces trois parades et si certains parlent de miracles, ils oublient que ces arrêts sont le pain quotidien d’un champion. Normale administrazione dirait-on dans la Botte. Mais, ce match n’était pas un match comme les autres. Buffon s’est senti blessé par certaines critiques et il s’est autorisé le droit de répondre à ses détracteurs après la rencontre. Super Gigi parle de manque de respect, de bêtises racontées par certains et même de funérailles : « Ils ont voulu célébrer mon enterrement mais ils ne trouveront personne. » a-t-il dit. Quoi de plus normal au fond, tout le monde sait que les super-héros ne meurent jamais.