Alors, ça donne quoi ce Milan AC version Gattuso ?

Par Max Miotto publié le 19 Déc 2017

Crédits

La lourde défaite encaissée par le Milan AC ce week-end sur la pelouse du Hellas (3-0) est venue enfoncer encore un peu plus le club dans une crise dont il ne semble pas parvenir à s’extirper. Actuelle 8ème au classement alors que l’on approche de la mi-championnat, l’équipe ne semble désormais pouvoir viser mieux qu’une place qualificative en Europa League, à l’instar des trois dernières années. A peine un mois après son arrivé, Gattuso tente malgré tout d’imposer ses convictions. Des changements visibles sur le terrain mais qui ne se traduisent pas (encore) par les résultats escomptés.

Des premiers résultats en dents de scie

En Italie, un peu plus encore que dans les autres championnats, la victoire prime sur tout le reste. Dès lors, il est difficile de dire que les débuts de Gattuso soient une réussite. Depuis son arrivée, le Milan a disputé 5 rencontres toutes compétitions confondues pour un bilan de 2 victoires, 1 nul et 2 défaites. A y regarder les équipes affrontées (Benevento, Rijeka, Bologna, Hellas x2) le constat est encore plus amer. Ajouter à cela que Milan est la seule formation à ne pas avoir su prendre les 3 points face à Benevento cette saison et vous obtenez une équipe en totale crise de confiance. Un nul aux allures de défaite donc, qui a particulièrement compliqué la tâche du Mister pour sa première sur le banc rossonero. En destituant Montella de son poste d’entraîneur, Fassone et Mirabelli espéraient fortement créer un électrochoc auprès des joueurs. Au lieu de ça, ils ont eu le droit à une égalisation à la dernière seconde d’un gardien de but et une non moins humiliante défaite face à une équipe qui a marqué 3 buts sur ses 4 tirs cadrés. Quand ça ne veut pas…

Une amélioration dans le jeu

« Je souhaite que mon équipe se projette vite vers l’avant ». Dès sa première conférence de presse, Gattuso a été très clair sur son approche du jeu qui contraste fortement avec celle de son prédécesseur. Exit les interminables phases de conservation du ballon qui ne débouchaient que très rarement sur des occasions franches et place désormais à un jeu offensif plus direct et assumé. Pour se faire, le neo-Mister a décidé d’abandonner un 3-4-3 qui n’a jamais véritablement fonctionné au profit d’un 4-3-3 plus traditionnel. Une première décision qui s’est traduite par deux premières victoires face à Bologna et l’Hellas en coupe mais surtout par une évolution du jeu de l’équipe. En effet, lors des trois dernières rencontres elle a montré de belles choses dans l’animation offensive ; les joueurs avancent ensemble, cherchent à combiner, à créer des décalages pour se mettre le plus rapidement possible en situation de but. Et ce ne sont pas les 25 tirs tentés face au Hellas qui diront le contraire. Reste désormais à être plus précis, plus cynique (8 tirs cadrés seulement) afin de se mettre rapidement à l’abri des contres-attaque adverses. Autre problème de taille : la défense. En recrutant Bonucci l’été dernier, Milan pensait faire la grosse affaire du mercato. Aujourd’hui, la réalité est tout autre et elle est difficile à croire : chaque week-end, Leonardo semble un peu plus dépassé et ce, peu importe l’adversaire.

Pour ses débuts sur un banc de Serie A, Gattuso pouvait difficilement imaginer pire situation. Entre les mauvais résultats du club, la situation économique qui inquiète en interne et le mal être des uns et des autres à gérer, il aura fort à faire pour sortir son Milan de cette galère. A lui de montrer qu’il en est capable sinon le club pourrait avoir abimé une autre légende du club après Inzaghi et Seedorf… pour ensuite rappeler un Montella encore sous contrat ? Ce serait un comble.