Cagliari: île… était une fois Claudio Ranieri

Par Sébastien Madau publié le 23 Juin 2018
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5 juin 1988, pour le dernier match de Serie C (groupe B), l’équipe de Cagliari est battue sur le terrain de Francavilla (1-2). Une ultime rencontre à l’image d’une saison terminée dans le ventre mou du championnat (11e). Décidément, bien de l’eau a passé sous les ponts depuis ces nostalgiques années 1970 au cours desquelles l’équipe sarde, portée par des attaquants tels Gigi Riva, Pierpaolo Virdis ou Gigi Piras, jouait le haut du tableau en Serie A. Les supporters ne vivent alors plus qu’avec des souvenirs et le club s’est sauvé de la 4e division pour un point. En espérant mieux.

Première expérience à 36 ans

Avant le début de la saison 1988-1989, le club est racheté par la famille d’entrepreneurs sardes Orrù. La société fait alors confiance à un jeune entraîneur inconnu du monde professionnel : Claudio Ranieri. L’homme arrive des bancs inter-régionaux après une carrière de joueurs en Serie B, notamment sous les couleurs de Catanzaro. La mission qui lui est confiée est aussi difficile que claire: faire retrouver à Cagliari, champion d’Italie en 1970, une place dans l’élite du football italien. C’est le début de trois saisons qui resteront à jamais gravées dans la mémoire -et les coeurs- des tifosi rossoblù. Dès la première saison, en effet, l’équipe réalise un doublé : Coupe d’Italie de Serie C et montée en Serie B devant plus de 25.000 personnes pour le sacre. Dans ses rangs, elle compte alors les jeunes Mario Ielpo, Gianluca Festa, Massimiliano Cappioli, Ivo Pulga qui iront plus tard s’illustrer dans des grands clubs de Serie A. La saison suivante, au printemps 1990, c’est la consécration, Cagliari est de retour en Serie A après avoir terminé 3e. Près de 40.000 spectateurs assistent au dernier match de la saison à domicile contre la Triestina (1-1) dans un stade Sant’Elia refait à neuf pour les besoins du Mondial 1990.

Le début d’un cycle

Pour son retour en Serie A, Cagliari recrutera des joueurs destinés à pérenniser le club dans l’élite. Parmi eux, Enzo Francescoli et Daniel Fonseca en attaque. Le maintien est acquis grâce à une 14e place. C’est à ce moment que Claudio Ranieri décidera de quitter la Sardaigne. Pour aller vers des clubs aux plus grandes ambitions en Italie (Napoli, Fiorentina, AS Roma, Juventus, Inter) ou à l’étranger (Valence, Monaco, Leicester, Nantes). C’est d’ailleurs en dehors de l’Italie qu’il étoffera surtout son palmarès. Le bilan de ses trois saisons à Cagliari a marqué l’histoire du club des Quatre Maures. Elles lanceront un beau cycle qui portera Cagliari jusqu’à la qualification en Coupe de l’UEFA en 1993 après une 6e place (avec Carletto Mazzone sur le banc) et la demi-finale de la compétition européenne en 1994 (avec Bruno Giorgi comme coach), seulement battu par l’Inter de Ruben Sosa, futur vainqueur de l’épreuve. A plusieurs reprises, à chaque fois en fait que Cagliari s’est retrouvé en difficulté, le nom de Claudio Ranieri est cité parmi les retours
possibles. Ce fut encore le cas au printemps dernier lorsqu’il quitta précipitamment le FC Nantes et que les Sardes était à la recherche d’un nouvel entraîneur pour la saison 2018-2019. Encore une occasion ratée. Ou peut être pas. Car rares sont les retours gagnants sur un banc. Surtout pour ceux qui semblent avoir tout donné dès le premier rendez-vous. Cela valait bien, au Mister Ranieri une place de choix dans le Hall of Fame de Cagliari. Per sempre.




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Sébastien Madau



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