Quand le Calcio s’exporte à l’étranger
Une Supercoppa citoyenne du monde
C’est officiel depuis vendredi, la « Supercoppa Italiana » revient au Qatar deux ans après la finale (hivernale elle aussi) entre la Juve et le Napoli. C’est ce qu’a annoncé Maurizio Beretta, le président de la Lega Serie A, qui se félicite d’un tel partenariat : « On est fiers de notre partenaire qui a la capacité, la passion et l’hospitalité pour organiser l’un des matchs les plus importants du football italien« . Le trophée sera donc remis à l’étranger pour la neuvième fois. Alors sortez vos cahiers d’histoire, petit récapitulatif. Première exportation de l’événement en 1993, à Washington. Quelque chose d’assez exceptionnel, il faut bien le souligner, pour un trophée qui oppose le vainqueur de la Serie A à celui de la Coppa Italia depuis 1988. Il aura d’ailleurs fallu attendre près de 10 ans pour que deux équipes quittent la péninsule une nouvelle fois. C’était en 2002, à Tripoli. L’année suivante la Juventus et le Milan AC (encore eux) se sont affrontés à New York dans le Giant Stadium. Les bianconeri en profitent pour glaner leur 4ème Supercoppa et rattrapent ainsi le club de Silvio Belusconi. Puis vient Pékin pour trois années (2009, 2011 et 2012), Shanghai l’année passée et enfin Doha, qui accueille cette année le Milan et la Juve mais qui avait déjà organisé l’événement il y a deux ans. Le président de la Qatar Football Association est d’ailleurs bien content d’organiser un tel match : « Le lien qui unit notre pays et le Calcio est proportionnel à notre implication pour organiser un évènement qui se veut mondial. On avait très envie d’accueillir la Juventus et le Milan AC, deux des clubs les plus importants au monde, et les voir chez nous s’affronter pour remporter cette supercoupe Tout cela devant des milliers de supporters venus des quatre coins du monde« . Normal, on parle là des deux clubs ayant remporté ce trophée le plus de fois (7 pour les bianconeri, 6 pour les rossoneri). Si les intérêts ne sont pas difficiles à comprendre (Money, Money, Money chantait ABBA), il faut dire que la péninsule risque de voir de moins en moins se dérouler cette confrontation sur son territoire.
Un mal pour un bien ?
Question sans relief pour un problème qui n’a aucune solution heureuse. D’un côté, l’export du football italien reflète tant bien que mal un intérêt international. Ce qui est loin d’être mauvais. De plus, nos clubs doivent bien se plier aux nouvelles exigences du football moderne : investisseurs étrangers, pouvoir des sponsors, confrontations aux quatre coins du monde. Une mode qui s’est aujourd’hui normalisé lors de la pause estivale et qui voit nos principaux clubs préparer leur saison lors de tournois 5 étoiles en Asie, en Océanie ou aux États-Unis. Et, si les clubs se laissent de plus en plus tenter par les investisseurs étrangers (les exemples récents de l’Inter et du Milan sont criants), il ne faut pas oublier que le football est aujourd’hui devenu une grande chasse au trésor et les clubs de grandes multinationales. On va donc chercher l’argent où il y en a. Point. Car rester compétitifs est devenu une nécessité, l’absence d’appeal entraînant automatiquement une chute des rentrées d’argent. Le Calcio se plie de plus en plus sur un modèle à la mode et c’est loin d’être une mauvaise chose. Cela promeut le football italien dans le monde, ouvre de nouveaux secteurs marketing etc. Sauf que l’exportation d’une Supercoppa est, plus que par les clubs, gérée par la fédération italienne. Une institution qui a, comme toutes les autres, besoin d’argent pour vivre. On prie donc les têtes pensantes de la FIGC de bien réfléchir à comment redistribuer cet argent. Car le football italien a des carences énormes qu’il s’agirait d’estomper : des stades vétustes, une gestion des supporters bancale mais, surtout, une formation qui fonctionne au ralenti. Des dossiers ouverts depuis des années et, pour l’instant oubliés. Alors bon. Se vendre, pourquoi pas. Mais s’oublier, non. Pas question.
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