Calciostory : 1999-2000, l’année biancoceleste

Par Pierrick Dujardin publié le 18 Août 2017
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Une ambition sans faille

Au terme de cette saison 1998-1999, Sergio Cragnotti, entrepreneur à succès et président du club romain depuis 1992, comprend avec amertume que son objectif vient de lui passer sous le nez ;  celui de devenir champion de Serie A. Et pourtant, la Lazio était proche de réussir ce que beaucoup pensait impossible il y encore quelques années ! Auteurs d’une saison remarquable, les Biancocelesti ont pourtant flanché avant de voir le Milan AC revenir en tête du podium lors de l’avant-dernière journée de championnat. Cette fois, les dirigeants laziale savent que cette nouvelle saison sera la leur. Pour cela, ils n’hésitent pas à se séparer de Christian Vieri pour environ 46 millions d’euros afin de consolider un effectif déjà remarquable. Durant le mercato d’été, la Lazio va encore une fois accueillir des joueurs de classe mondiale : Fabrizio Ravanelli, Nestor Sensini, Juan Sébastian Veron, Diego Simeone et Simone Inzaghi s’ajoutent à une équipe composée de futurs champions tels que Pavel Nedved, Alessandro Nesta ou encore Dejan Stankovic. Entraineur du club depuis 1997, le Suédois Sven-Goran Eriksson sait qu’il a entre les mains une équipe capable d’atteindre les sommets. Ce dernier opte pour un 4-4-2 type composé de Luca Marchegiani au but ; Giuseppe Pancaro, Sinisa Mihajlovic, Alessandro Nesta et Paolo Negro en défense ; Pavel Nedved, Matias Almeyda, Juan Sebastian Veron et Dejan Stankovic au milieu ; Marcelo Salas et Simone Inzaghi devant. Une telle équipe, dans laquelle chaque poste est doublé par des joueurs qu’on ne présente plus, semble être l’aboutissement de ces années d’efforts et de succès dont le dernier en date n’est autre que la Coppa de 1998. À quelques jours de la reprise du championnat, les tifosi de « la prima squadra della capitale » ont conscience que cette saison peut être celle de tout les exploits.

Une saison mémorable

Cette saison débute sur les chapeaux de roues pour la Lazio : vainqueur de la Supercoupe d’Europe grâce à sa victoire face à Manchester United (1-0), le ton est donné. Absolument inarrêtable, l’équipe menée par un Inzaghino de feu (21 buts toutes compétitions confondues) prend rapidement la tête du championna. Pourtant, la Juventus de Carlo Ancelotti reste à l’affût. Le club turinois va prendre peu à peu la tête du championnat et détenir pas moins de 9 points d’avance sur l’ennemi laziale en Mars. Malgré le pessimisme ambiant, le coach Eriksson croit dur comme faire à un retour de son club. En parallèle, la Lazio se qualifie pour les 1/4 de finale de la Champions League en battant Chelsea (2-1) à Stamford Bridge et s’apprête à obtenir son billet pour la finale de Coppa face à l’Inter. Devant faire face à un calendrier très chargé, la Lazio revient dans la course au Scudetto en s’imposant face à l’AS Roma (2-1) et surtout la Juventus (1-0) grâce à une tête désormais culte de Diego Simeone. Néanmoins, difficile d’assumer ces 4 matchs en 8 jours imposés par le calendrier UEFA ! Les Biancocelesti n’arrivent pas à se qualifier face à Valence, futur finaliste de la coupe aux grandes oreilles. À l’approche de l’avant-dernière journée de championnat début mai, 5 points seulement séparent la Lazio du leader turinois. Si le titre est encore envisageable, le dénouement qui va suivre échappe à toute préméditation.

Un final d’anthologie

Deux semaines avant la fin du championnat, la tension est à son comble du côté de la Lazio ; les tifosi ne pouvant s’empêcher de ressasser le souvenir de ce fameux titre perdu l’année dernière au même stade de la compétition. Facile vainqueur de Bologne (3-2), les Biancocelesti vont littéralement se déchaîner lorsque Massimo De Santis annule injustement le but de Fabio Cannavaro qui aurait permis à la Juventus d’encaisser un match nul face à Parma. Il n’en fallait pas plus pour déchaîner un public aussi fervent que celui de la Lazio : ce dernier ira jusqu’à manifester dans les rues de Rome pour crier à l’injustice. Mais l’heure n’est déjà plus à la contestation. Le 14 mai a lieu les deux matchs cruciaux de cette fin de saison : Lazio-Reggina et Perugia-Juventus. Si de son côté le club romain gagne 3-0, tous les yeux sont tournés vers la la Vieille Dame qui doit quand à elle jouer dans des conditions climatiques calamiteuses. À la 50ème minute de jeu, l’impensable se produit : le désormais célèbre Alessandro Calori marque et crucifie les espoirs du peuple turinois. Le coup de sifflet final retentit à peine que les Biancocelesti exultent ; la Lazio vient de remporter le 2ème Scudetto de son histoire avec 72 points et une meilleure différence de buts. Au comble de la joie, les tifosi laziale pensent rêver lorsque leur club remporte la Coppa face à l’Inter (selon le système du match aller-retour) et réussi un doublé aussi grandiose qu’inespéré. Autrefois habitué à la Serie B, la Lazio s’est offerte une place dans la légende du Calcio. Cette dream-team, considérée par Sir Alex Ferguson comme « l’équipe la plus forte qu’il ait jamais affrontée », a marqué définitivement l’Histoire du club romain. Et dire que beaucoup de spécialistes voyaient cette Lazio remporter la Champions League…

 




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