Calciostory : 2006, le succès de tous les Italiens du monde
Une bataille en amène souvent une autre. L’Italie vient de se défaire de l’ogre allemand, dans un match dantesque, et elle se dirige vers une finale qui sera tout aussi mémorable. La demi-finale a laissé des traces, les corps sont fatigués mais le mental est au beau fixe. Le match est sur le point de commencer, le onze de départ est le même que face à l’Allemagne, l’immortel Buffon au but, suppléé par ses 4 défenseurs Zambrotta, Cannavaro, Materazzi et celui qui fut le héros auparavant, Fabio Grosso. Au milieu de terrain, Camoranesi et Perrotta auront pour devoir d’animer les ailes. Gattuso va quadriller l’axe du milieu avec sa hargne légendaire tandis que Pirlo sera à la relance. En attaque, Totti sera en soutien de la tour de contrôle Toni pour amener le danger devant le but. La partie peut commencer, et comme face à l’Allemagne, le début de match est intense. Dès les premières minutes, les deux équipes veulent installer leur rythme et prendre le jeu à leur compte. 7ème minute de jeu, Malouda tente une incursion dans la surface italienne, Materazzi le déséquilibre, l’arbitre n’hésite pas et siffle pénalty. L’ancien turinois Zidane se charge de le tirer, et tente une insolente mais non moins splendide panenka qui touche la transversale de Buffon avant de rentrer. La France mène 1-0. L’affaire semble mal embarquée pour l’Italie mais elle a de la ressource. Les Italiens se jettent à l’abordage du but français, mais Perrotta et Toni se cassent les dents devant Barthez. Puis vient la 19 ème minute. A la suite d’une nouvelle incursion de Camonaresi, l’Italie obtient un corner. Pirlo est à la baguette. Le centre est splendide, et Materazzi saute plus haut que tout le monde et vient crucifier le gardien français. Comme un symbole, il rattrape son erreur qui a coûté l’ouverture du score. Tout est relancé, les deux équipes repartent de l’avant mais l’avantage psychologique est en faveur des italiens.
A chacun sa mi-temps
Après l’égalisation, on sent l’Italie plus entreprenante et précise dans ses attaques. Et c’est sur corner qu’elle est dangereuse. Avec Pirlo à la manœuvre, Materazzi n’est pas loin de doubler la mise. Quelques secondes plus tard, à nouveau sur corner, l’Italie va avoir la dernière réelle occasion de cette première période, Luca Toni expédiant sa tête sur la transversale. Les deux équipes ayant jeté beaucoup de forces dans la bataille, le rythme baisse jusqu’à la mi-temps. 15 minutes de repos ne seront pas de trop, et visiblement les Français ont mieux récupéré que les Italiens. Car la deuxième mi-temps est à l’avantage de la France. Les Azzurri sont asphyxiés et n’arrivent plus à approcher le but de Barthez. Les hommes de Domenech se procurent même plusieurs occasions, mais butent à chaque fois sur Buffon. Côté italien, on se contente de deux occasions, dont une énorme fausse joie. Sur un coup franc de Pirlo, Toni pense donner l’avantage à son équipe, mais l’arbitre siffle hors-jeu. Limite mais juste. Sur coup franc, Pirlo (encore !) tente sa chance à 25 mètres mais ça passe juste à côté. La fin de deuxième mi-temps ressemble à la première, les équipes semblent résignées à en découdre en prolongations.
Une légende s’en va, un héros réapparait
Cette prolongation va avoir un goût particulier, amer même. Tout d’abord, sur un centre de Sagnol, Zidane se retrouve seul aux 6 mètres, et catapulte une tête surpuissante. C’était sans compter sur Buffon, qui réalise sûrement l’arrêt de sa vie. Puis vient le tournant du match. Zidane craque, ses nerfs lâchent. Son dernier match avec la France sera gâché, il quitte ses partenaires la tête basse, tel un héros déchu. Le héros est vêtu de bleu ce soir. Le monde entier est sonné, le match devient brouillon et les deux équipes n’attendent plus que les tirs aux buts. Ah cette cruelle séance, celle qui a trop souvent porté défaut à l’Italie. Va-t-elle une nouvelle fois lui tourner le dos ? Pirlo est le premier à s’élancer, plein de sang-froid, il marque. Côté français, Gallas marque également. A Materazzi de tirer, il ne se pose pas de questions et réussit son tir. C’est au tour de Trezeguet. A aucun moment il ne croise le regard de son coéquipier turinois. Il s’élance et son tir se fracasse sur la barre. L’attaquant n’en revient pas, va-t-il donner cette coupe du monde aux Italiens ? De Rossi a la balle de break au bout du pied. Et sans aucune pression il fusille Barthez. L’Italie à l’avantage. Abidal, Del Piero et Sagnol réussissent également leurs tirs aux buts. Il ne reste plus qu’à conclure pour les hommes de Lippi, et qui d’autre que Fabio Grosso pour s’acquitter de cette lourde tâche ? Il pose le ballon, prend une grande inspiration, et envoie L’Italie sur le toit du monde. 24 ans après, l’Italie est à nouveau championne du monde. Cette victoire elle ne l’a doit qu’à elle-même, et elle peut maintenant communier avec ses supporters, et profiter de sa victoire, ils le méritent, ils ont offert une joie inimaginable à tous les frères italiens du monde.
https://youtu.be/lCFZOeKviqY
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