Calciostory: Baggio & Signori, deux légendes au goût amer !

Par Nadhem Korbi publié le 18 Fév 2018

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Le 31 mai 1992. L’Italie affronte le Portugal dans l’US Cup, un tournoi amical organisé aux Etats-Unis. Rien de spectaculaire jusque là mais dans l’effectif de la Nazionale un nouveau visage arrive : Giuseppe Signori. L’attaquant de la Lazio est appelé pour la 1ère fois en équipe nationale par Arrigo Sacchi. Il vient renforcer une ligne d’attaque dont la star n’est autre que le grand Roberto Baggio, un des meilleurs joueurs du monde à l’époque. Il va falloir attendre encore un peu pour voir les 2 joueurs refouler ensemble le terrain. 6 jours plus tard, toujours dans le même tournoi, l’Italie affronte les Etats-Unis. La Nazionale évolue en 4-3-3 avec un trio d’attaque composé de Casiraghi, Baggio et Signori. C’est le début d’une longue histoire sous le maillot de l’Italie.

L’événement marquant : la Coupe du Monde 1994

Fort de ses 2 titres successifs de meilleur buteur du championnat italien (92-93 et 93-94), c’est en toute logique que Beppe Signori est convoqué pour participer à la Coupe du Monde 1994 aux Etats-Unis. Il est considéré par tous les médias comme le partenaire idéal de Roberto Baggio, ballon d’or en 1993 et porteur des espoirs italiens dans cette compétition. Le tournoi commence mal. La Nazionale perd son 1er match contre l’Irlande 0-1 avec un duo d’attaque composé de Baggio et Signori. Au 2ème match, Sacchi décide de faire descendre Signori d’un cran. Il joue donc ailier gauche. L’Italie s’en sort de justesse 1-0 mais l’attaquant de la Lazio exprime son souhait d’évoluer dorénavant plus haut dans son poste de prédilection. Le coach n’apprécie pas ses déclarations. Le torchon brûle donc entre Sacchi et Signori. A partir des 1/4 de finale, ce dernier perd son statut de titulaire pendant que Baggio enfile les buts et porte toute l’équipe sur ses épaules. La finale contre le Brésil est malheureuse pour les 2 joueurs. Si Signori s’est contenté de regarder le match depuis le banc des remplaçants, la blessure est encore plus profonde pour Baggio qui rate le tir au but décisif et offre le titre aux Sud-Américains.

La suite de l’histoire n’est pas agréable pour les 2 joueurs. Arrigo Sacchi semble lassé de leur caractère fort et n’apprécie pas leurs déclarations publiques concernant l’equipe nationale. La reponse du coach est fatale : pas d’EURO 1996 pour les 2 attaquants. Malgré 2 scudetti gagnés par Baggio en 94/95 et 95/96 (avec la Juventus et le Milan AC) et un titre du meilleur buteur du championnat de Signori en 95/96 (avec la Lazio), les 2 joueurs ne sont pas convoqués dans la liste qui va jouer le championnat d’Europe. Un evenement majeur dans la carrière internationale des 2 stars. Si Baggio va tout faire pour esperer réintegrer la Nazionale, Signori, quant à lui n’y mettra plus les pieds.

Seconde jeunesse avec des clubs de 2ème rang

A l’été 1997, Baggio quitte le Milan AC pour Bologna afin de jouer régulièrement dans l’espoir d’être appelé pour la Coupe du Monde 1998. En même temps, Signori quitte la Lazio pour la Sampdoria suite à des problemes avec le coach laziale Sven-Goran Eriksson. Ses paroles lors de son transfert sont inoubliables: « On m’a poussé à quitter le club. Pour moi, j’aurais voulu être à la Lazio pour toujours ». Les 2 joueurs ne connaissent alors pas le même succès. 22 buts en 30 matchs pour Baggio ont suffit pour permettre au joueur d’obtenir son ticket pour le mondial français. Néanmoins, la saison de Signori tourne au cauchemar. 3 buts en 17 rencontres et l’attaquant décide de trouver un nouveau club pour se relancer. Ironie du sort, Bologna obtient la signature de Signori pour diriger sa ligne d’attaque et remplacer….Roberto Baggio parti à l’Inter. Les tifosi passent à 2 doigts de voir ces 2 légendes évoluer ensemble en club. Un souhait qui ne se réalisera plus jamais. Malgré tout Signori retrouve son niveau des années laziale et redevient une machine à buts. Baggio lui aussi, après avoir quitté l’Inter, a fait des miracles avec Brescia en inscrivant 45 buts en 98 matchs et en qualifiant même le club pour l’Europe alors que le maintien est toujours l’objectif principal. Les 2 légendes quittent les terrains italiens en 2004 ( Signori a joué 2 ans de plus en Grèce et en Hongrie) en laissant un gout amer chez tous les tifosi qui les ont adoré. Avec leur potentiel et leur bagage technique, ils pouvaient réaliser encore plus de distinctions. Mais c’est comme ça. La vie est parfois injuste.