Calciostory : Buffon et la Nazionale, les débuts d’une grande histoire

Par Gilbert Simonutti publié le 29 Oct 2017

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Incapable de gagner en Géorgie puis de battre l’Angleterre (0-0) lors du match décisif pour la première place du groupe B des qualifications à la Coupe du Monde, l’Italie de Cesare Maldini termine derrière les Trois Lions et doit passer par la case barrage pour voir la France au mois de juin suivant. Le tirage au sort propose à Vieri et compagnie la toujours coriace Russie en match aller retour. Première manche à Moscou le 29 octobre, retour à Naples deux semaines plus tard. Cesare Maldini sélectionne trois gardiens pour ce déplacement périlleux dans la capitale russe, le titulaire Angelo Peruzzi, son remplaçant habituel Gianluca Pagliuca et Gianluigi Buffon comme numéro 3. Juste avant le départ pour Moscou, le gardien de la Juve, Peruzzi, déclare forfait. Le sélectionneur italien ne rappelle personne et fait confiance à son duo Pagliuca-Buffon. L’expérimenté portier de l’Inter en a vu d’autres alors que Buffon, 19 ans, découvre avec plaisir ce nouveau monde. Pas de surprise au moment des choix, Pagliuca garde la cage de la Nazionale pour cette rencontre délicate qui se dispute dans des conditions météorologiques extrêmement compliquées. Le froid, la neige et une énigmatique équipe de Russie ont tout d’un traquenard.

En short malgré le froid polaire

Buffon prend place sur le banc au coté de son coéquipier en club Enrico Chiesa qui a l’esprit un peu absent puisque son épouse à mis au monde un petit Federico quelques jours plus tôt. Les conditions du terrain rendent la partie crispante et peu enthousiasmante jusqu’au tournant de la 32eme minute. Choc entre Gianluca Pagliuca et le milieu russe de la Fiorentina Kanchelskis. Le portier de la Nazionale grimace et se tient le genou. Impossible pour lui de continuer. Cesare Maldini cherche Gigi Buffon du regard. Pas besoin de lui demander s’il se sent prêt. Le gardien de Parma se lève, s’échauffe un peu et prend place dans la cage, en short malgré un froid polaire. Pas le temps de penser aux émotions pour le natif de Carrara. Comme tous ses coéquipiers, le plus dur est de tenir face aux conditions extrêmes infligées par la météo moscovite. Apres une première sortie aérienne impeccable, Buffon doit sortir le grand jeu sur une frappe d’Alenichev. « Je n’ai pas vu le ballon partir, j’y suis allé à l’instinct, » dira le jeune insouciant à la fin du match.

Cesare Maldini avait vu juste

En début de seconde période, alors que le terrain est de plus en plus abimé, Bobo Vieri ouvre le score. Un but précieux mais une avance que l’Italie ne gardera que quelques minutes. Trois exactement, avant que Fabio Cannavaro en duel avec Juran ne trompe Buffon. A ce moment la, aucun des deux compères parmesans n’auraient imaginé soulever ensemble la coupe du Monde 9 ans plus tard. C’est pourtant bien ce qui arrivera. La fin de la rencontre ressemble plus à du patinage qu’a du football et la Nazionale sortira du stade du Dinamo avec un bon résultat nul avant de se qualifier deux semaines plus tard au San Paolo grâce à un succès 1-0. De son coté, Gianluigi Buffon recevra les félicitations de tous ses coéquipiers et d’un Cesare Maldini ému qui dira en conférence de presse, « que les cages de la Nazionale seront tres bien gardées pour de longues années. » 20 après, la prophétie de Cesarone est toujours aussi vraie.