Calciostory : La Juventus, sur le toit de l’Europe 11 ans après le Heysel
Rome, 22 mai 1996. Un mercredi printanier comme on les aime, avec, pour ne pas changer, un club italien en finale de la Champions League, la 5ème de suite pour un représentant du Calcio. Cette année, c’est au tour de la Juventus. La Vieille Dame a retrouvé de sa superbe depuis l’arrivée aux commandes de l’entraineur Marcello Lippi deux ans plus tôt. La saison précédente elle a renoué avec le scudetto, ce qui la propulse dans l’élite du football européen. Pour parvenir en finale, la Juve est sortie d’un groupe composé du Borussia Dortmund, du Steaua et des Rangers. Le printemps venu, les Italiens ont dû batailler en quarts contre le légendaire Real Madrid puis faire face à de valeureux nantais en demies. En finale, les Bianconeri sont opposés à l’ogre européen du moment, l’Ajax Amsterdam. Louis van Gaal et sa jeunesse triomphante, champions d’Europe en titre, rêvent d’accrocher d’autres italiens à leur tableau de chasse un an après avoir battu le grand Milan AC de Capello.
Le choc de deux cultures
L’arrêt Bosman, qui va révolutionner le foot, vient d’être rendu mais ne sera applicable que la saison suivante. Lippi se repose donc sur un bloc italien. On dénombre neuf Italiens au coup d’envoi : Peruzzi, Torricelli, Ferrara, Vierchowod, Pessotto, Conte, Ravanelli, Vialli et Del Piero ! Pour les accompagner, le Portugais Paulo Sousa et Didier Deschamps. Rigueur tactique et pressing haut caractérisent cette équipe.
En face, Louis van Gaal espère réaliser le doublé et succéder ainsi au Milan de Sacchi, titré en 1989 puis 1990. Le Batave organise son onze à partir d’une ossature logiquement néerlandaise : Van der Sar, Silooy, Blind, Bogarde, F. de Boer, R. de Boer, Davids et Musampa. Ils sont aidés des Nigérians Finidi et Kanu. L’ensemble est guidé par la star du moment, le Finlandais Jari Litmanen.
67 000 spectateurs assistent au match, dirigé par l’arbitre espagnol Manuel Dias Vega.
La Juventus ne parvient pas à gagner
Les Italiens ouvrent les hostilités. Torricelli décroche une lourde frappe, que Van der Sar ne peut que repousser. Ravanelli profite de la tergiversation de la défense adverse pour reprendre mais son tir frôle la lucarne. Le tempo est donné ! Les Bianconeri, vêtus d’un magnifique maillot bleu, accélèrent. Sur un ballon aérien à l’entrée de la surface néerlandaise, Frank de Boer négocie mal le cuir et communique mal avec son gardien, sorti de son but pour l’aider. Ravanelli, tel un renard (argenté) profite de la mésentente entre les deux joueurs, chippe la balle et parvient à redresser sa trajectoire alors qu’il se trouve dans un angle impossible. Le ballon file doucement vers le but vide. Le temps semble interminable ! 1-0 pour la Juve dès la 12ème minute.
L’entame ne peut être meilleure. Puis le match change de physionomie. On sent que l’Ajax peut égaliser, va égaliser. Plusieurs alertes de Musampa puis Blind font passer un frisson. Pourtant c’est l’équipe bianconera qui peut doubler la mise par Deschamps, bien servi par Del Piero, mais le dernier rempart néerlandais se couche bien. Le champion d’Europe égalise finalement à la 41ème minute par Litmanen, qui trompe Peruzzi dans la surface, profitant d’un ballon confus et mal négocié par le portier italien sur un coup franc de Frank de Boer. Les deux équipes rejoignent les vestiaires sur un score de parité. La deuxième période est dominée par la Juve, qui a plusieurs vaines occasions de prendre l’avantage. D’abord par Vialli qui reprend mollement et en pivot une sublime action de Ravanelli. Puis par Del Piero, à la conclusion d’une passe chirurgicale de Jugovic subtilement relayée par Vialli, dont la frappe est stoppée par Van der Sar. Mais la plus grosse action est pour l’ancien attaquant de la Sampdoria, qui tire dans le petit filet après avoir fait le plus dur et dribblé la gardien de l’Ajax… Quelle souffrance pour tous les tifosi, qui ont droit à 30 minutes de prolongations.
Le sans faute des tirs aux buts, la Vielle Dame au paradis !
La première période ne donne rien. Il reste 15 minutes. Les joueurs de la Juve se déchainent et se procurent plusieurs occasions durant cette fin de rencontre. Pinturicchio a la balle de match. Il doit conclure sur cette énorme percée de Jugovic mais sa frappe finit dans les bras de Van der Sar. La Vieille Dame mérite de gagner mais n’arrive pas à conclure. Tout doit se jouer aux tirs aux buts. Le premier tir de Davids est repoussé par Peruzzi. Ferrara transforme le sien en force. Litmanen et Scholten réussissent les deux essais hollandais suivants. Idem pour Pessotto et Padovano côté italien. Silooy se présente face au portier bianconero et voit sa frappe stoppée par le génialissime Peruzzi. Jugovic, exemplaire ce soir, ne tremble pas et délivre tout un peuple ! C’est fait, la Juve est championne d’Europe ! La joie de Vialli est communicative. On ne le sait pas encore mais cette équipe deviendra une redoutable machine de guerre qui dominera l’Europe durant deux saisons encore, n’échouant qu’en finale. 20 ans après, aucune équipe n’a réussi pareille performance de disputer trois finales de C1 consécutives. Voici la vidéo du match, à savourer pour tout tifoso bianconero amoureux de sa Vieille Dame.
https://www.youtube.com/watch?v=PcgxKbQwMOY
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