Calciostory : Quand l’Italie prend sa revanche sur la France en 2006

Par Cesco publié le 09 Juil 2016
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France Italie 2006« Andiamo a Berlino !« . Caressa s’enflamme, l’Italie triomphe de l’Allemagne en demi-finale de Coupe du Monde 2006 (2-0) et n’a plus qu’un obstacle à franchir avant de pouvoir broder la 4ème étoile sur son maillot.

Prêts pour la revanche

Pleine de doute en phase de poules, l’équipe de France menée par Domenech se présente en finale avec une confiance gonflée par ses victoires dans le tableau final. Espagne, Brésil, Portugal, trois favoris tombés sous les coups de boutoirs français et la forme étincelante du numéro 10, Zinedine Zidane. Face à l’Italie, c’est en favoris que les bleus se présentent. Un sondage réalisé par le Parisien donne d’ailleurs la France gagnante à 86%.

Si la France est aussi confiante, c’est aussi qu’elle sait qu’elle bénéficie d’un jour de récupération en plus et que l’Italie a dû disputer un match de haute voltige face à l’Allemagne au tour précédent pendant 120 minutes. En effet les Azzurri sortent d’un parcours éprouvant. Vainqueurs difficiles de l’Australie en 8ème et aux forceps d’une Allemagne en demi-finale, les joueurs de Lippi semblent usés par un tournoi éreintant. Qu’importe, 2000 est encore dans toutes les têtes, le but de Trezeguet également.

20 minutes qui donnent le ton d’un match fou

D’entrée de jeu, les 4-2-3-1 des deux équipes font des étincelles. Cannavaro heurte violemment Henry et l’attaquant d’Arsenal reste au sol. Le Français est sonné, tout comme l’Italie qui concède un penalty à la 7ème minute suite à une faute de Materazzi sur Malouda. Monsieur Horacio Elizondo, l’arbitre désormais célèbre de la rencontre ne tremble pas, tout comme Zidane qui réalise l’affront ultime, passer une panenka barre rentrante face à un Buffon qui mord à l’hameçon. Le capitaine bleu rentre un peu plus dans la légende et l’histoire semble alors toute tracée. C’était sans compter l’orgueil et la fierté italienne.

A la 19ème minute, l’Italie obtient un corner, tiré par Pirlo. Le maître à jouer le tire sortant et trouve la tête d’un Materazzi bien décidé à se racheter de sa faute. But et égalisation rageuse de l’interiste, qui lève les mains vers le ciel. Après une expulsion stupide mais aussi très sévère contre l’Australie et un penalty concédé contre la France, cette égalisation sonne comme une libération pour le défenseur, alors sauveur d’une nation qui sans lui aurait pu couler d’entrée de jeu. Ce but sonne alors la révolte et sur un nouveau corner, Luca Toni trouve la barre transversale d’un Barthez une nouvelle fois battu. La première mi-temps s’achève sur ce temps fort italien, 1-1, avec la sensation que les Français en ont encore sous le coude, alors que les Azzurri semblent à fond.

Irrespirable soirée

En seconde mi-temps, les Français poussent fort par l’intermédiaire de Malouda et Henry. Les Français pensent même obtenir un deuxième penalty suite à une intervention litigieuse de Zambrotta sur Malouda, que nenni. L’Italie fait le dos rond et s’en sort grâce à sa hargne et sa solidarité défensive. Sur coup de pied arrêté cependant, Pirlo reste dangereux et dépose une offrande sur la tête de Toni. Cette fois le ballon va au fond mais le but est refusé à cause d’un léger hors jeu remarqué par les assistants d’Elizondo. Les prolongations semblent inévitables et Zidane, heurté dans les airs semble touché à l’épaule. Les supporters français craignent le pire mais leur capitaine reprend le jeu, au courage. La première mi-temps des prolongations est totalement en faveur des français, qui remontés prennent les choses en main avec Ribery, qui voit sa frappe mourir près du poteau d’un Buffon battu et avec un Zidane qui reprend de la tête un centre de Sagnol à la 108ème. Cette fois Gigi n’est pas battu, mieux, il sort l’arrêt du tournoi en délogeant la balle de sous sa barre.

Le tournant du match

Usé, blessé, frustré, Zidane craque alors en donnant un violant coup de tête à Materazzi à la 107ème. L’arbitre a l’information de l’événement par son quatrième arbitre, fait mine d’aller voir son assistant, lui glisse quelques mots : « il reste 10 minutes, restons concentrés« . Il revient au centre du terrain et met un rouge au capitaine bleu qui repart aux vestiaires tournant le dos au trophée qu’il aurait tant aimé soulever une deuxième et dernière fois. Le match finit sans réelle occasion et la séance de tirs aux buts devra déterminer qui soulèvera la coupe.

Malgré le niveau incroyable des deux gardiens de buts présents, les tireurs ne tremblent pas. Pirlo, Materazzi, De Rossi, Del Piero placent bien les leurs tandis que Wiltord, Abidal et Sagnol convertissent leurs essais. La sensation viendra de David Trezeguet. Alors qu’il connait une Coupe du Monde délicate sur le banc, il se présente devant son coéquipier en club, Buffon. Les images de l’Euro 2000 repassent dans sa tête, sa volée sous la barre de Toldo et sa joie incommensurable. Avec l’envie de bien faire, de trop bien faire, il s’élance place un ballon hors de portée d’un Buffon pris à contre pied. Malheureusement pour lui, le ballon ne passe pas sous la transversale comme en 2000 mais l’heurte de plein fouet. Le penalty est loupé. Malgré la réussite de ses coéquipiers par la suite, c’est Fabio Grosso, déjà buteur sauveur face à l’Allemagne à la Paolo Rossi qui, comme un symbole, fracasse la lucarne d’un Barthez impuissant. Le titre est à l’Italie, une 4ème étoile sur le maillot et une haine française de l’Italie du foot qui se développe à une vitesse folle.

Tout ça c’était il y a 10 ans déjà avec des joueurs qui descendaient en Serie B l’année d’après. Cannavaro sera élu ballon d’or par la suite, Totti disparaîtra de la sélection, mais la fierté de la réalisation de l’exploit elle, sera toujours là.

 

 




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Cesco

Rédacteur en Chef



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