Calciostory : Mancini traumatise Gerland !

Par Boris Abbate publié le 09 Mar 2017
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Parfois, au cours de notre vie, certains moments ou certaines actions prennent une place indélébile dans notre mémoire et nous marquent à jamais. Et c’est peut être ce qu’il s’est passé un soir de mars 2007 au sud de Lyon. Une nouvelle fois théâtre d’un grand rendez-vous européen, le stade de Gerland s’est mis sur son 31 et s’apprête à vibrer pour soutenir son équipe. Il faut dire qu’après ce triste 0 à 0 du match aller, que les Lyonnais partent en grand favori dans cette rencontre. De son coté, l’AS Roma compte bien poursuivre sa belle aventure européenne, et elle peut compter sur la grosse communauté italienne présente au stade pour supporter la Louve. Pour les formations, les champions de France s’appuient sur leur trident offensif de feu avec Malouda, Govou et Fred. Au milieu le capitaine Juninho partage ses taches avec Diarra et Tiago. En défense, la ligne de 4 Réveillere-Cris-Squilaci-Abidal a pour mission de couvrir Grégory Coupet. Les Romains viennent eux aussi avec leur équipe type. Doni dans les buts, Cassetti, Méxès, Chivu, Tonetto en défense, le magnifique Pizzaro au milieu de terrain épaulé par un tout jeune Daniele De Rossi, et Taddei, Perotta, Mancini pour soutenir le capitaine Francesco Totti. Les 22 acteurs sortent du couloir et rentrent sur la terrain, la belle et envoûtante musique de la Champions League résonne et agite tout le monde à Gerland. L’arbitre siffle et donne le coup d’envoi, le combat peut commencer !

Bella Roma

Dès les premières minutes, les Gones comprennent qu’ils auront fort à faire pour venir à bout de cette courageuse équipe romaine. Les Italiens sont dans leur match, bien en place et ils mettent une intensité énorme dans toutes leurs actions. Forcément, les efforts finissent par payer et De Rossi ouvre le score sur corner. Mais le but du Capitan Futuro est refusé pour une « soit disant » poussette de Totti au départ de l’action. Un fait de jeu qui va galvaniser le numéro 10 de la Roma. 22ème minute de jeu, Chivu lance Tonetto dans le dos de la défense lyonnaise, ce dernier adresse un centre parfait pour le capitaine romain, qui d’un coup de casque rageur ouvre le score et trompe le gardien français. 1 à 0, entame parfaite pour les joueurs de la ville éternel. Les hommes de Spalletti ont fait le plus dur et ils peuvent alors évoluer sereinement, contrôler la rencontre et placer quelques contres éclairs. Les Lyonnais, quant à eux, ne se montrent dangereux que sur coup de pieds arrêtés, et les quelques fois qu’ils réussissent à mettre en danger les Italiens, Doni sort de sa grotte calme tout le monde. Arrive alors la 44ème minute, tout le monde pense rentrer au vestiaire, sauf un homme. Sur un contre rondement mené, Cassetti se mue en Pirlo et renverse le jeu d’une manière incroyable. Le ballon est parfait et arrive dans les pieds d’Alessandro Faiolhe Amantino, plus connu sous le nom de Mancini. Le Brésilien contrôle sereinement et se retrouve en un contre un face à Réveillère. La suite n’est que magie et a tout d’extraordinaire.

« Dès que je reçois le ballon je sais que je vais coller ces six passements de jambes »

« Il y avait 1-0, corner pour Lyon. On part en contre. Vous savez, nous les Brésiliens, on a le dribble dans le sang depuis qu’on est petits, alors je reçois le ballon devant Reveillère et je sais que je vais coller ces six passements de jambes. » Un passement de jambe à droite, un passement de jambe à gauche, un autre à droite, puis un autre à gauche et ainsi de suite. En à peine 3 secondes, le fantasque brésilien arrête le temps et fait valser le pauvre défenseur français, avant d’envoyer une praline qui vient se loger dans la lucarne du gardien lyonnais. Les « Mancini, Mancini, Mancini, MANCINIII ! MANCINIII ! » de Fabio Caressa à la télévision italienne ne font que poursuivre ce moment de folie et ce but mythiqueLes Italiens de Gerland exultent et les supporters des Gones n’en reviennent toujours pas. « C’était à la fois un geste travaillé et un peu d’instinct » affirmera plus tard Mancini. N’empêche qu’avec ce 2-0 juste avant la mi temps, son inspiration géniale vient de plier la rencontre. En deuxième période les hommes de Spalletti contrôlent tranquillement le match. Lyon tente de réagir mais tombe sur un Doni en état de grâce, et si les Giallorossi manquent de peu d’aggraver le score en contre attaque, l’essentiel est là. L’arbitre renvoie tout le monde à la douche et la Roma est qualifiée pour les quarts ! Aujourd’hui, 10 années sont passées, et les passements de jambes de ce diable de Mancini hantent toujours la ville et les esprits lyonnais. Et afin de fêter dignement cet « anniversaire », Spalletti est de retour dans la ville des lumières, toujours avec sa Roma, pour un autre huitième de finale européen. L’occasion d’écrire une nouvelle fois l’histoire ?




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Boris Abbate

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