Calciostory: En 2013, quand Cavani terminait capocannoniere

Par Julien Picard publié le 24 Oct 2018
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26 buts en 2010-2011. 23 en 2011-2012. Et finalement, 29 en 2012-2013. Patient, Edinson Cavani l’a été au Paris Saint Germain, dans l’ombre de Zlatan. Mais de patience, il n’en a usé que très peu au Napoli, où il s’impose de suite comme le serial buteur maison. Une première année pour se mettre en jambes avec une seconde place au classement des buteurs. Puis, vient celle de la confirmation, où il est un grand artisan du 1er titre remporté depuis 25 ans, la Coupe d’Italie, contre la Juventus (2-0). Mais, le meilleur reste alors à venir. En 2012-2013, el Matador fait exploser les compteurs : 43 buts toutes compétitions confondues et un titre de meilleur buteur à la clé. Il emmène son équipe vers une 2e place finale, soit son meilleur classement depuis le retour en Serie A en 2007-2008. A l’été 2013, son départ semble inéluctable et son départ au Paris Saint Germain laisse un goût amer aux tifosi. C’est la fin d’une idylle intense et passionnelle. Si caractéristique du San Paolo. Si caractéristique d’Edinson Cavani.

Un départ en trombe, une fin d’exercice en fanfare

Edinson Cavani, c’est le gendre idéal. Le genre de joueur qui ne rechignera jamais à partir au front, à participer aux tâches défensives, à faire une course de 30 mètres pour sauver une touche. Un joueur collectif mais aussi, et surtout, un finisseur hors pair. Avec sa force de frappe surpuissante, ses coups de casque imparable, ses appels incessants dans le dos, et son positionnement de renard à en faire pâlir plus d’un: il y en a pour tous les goûts. Le genre de joueurs que milieux, défenseurs ou entraîneurs adorent. Un joueur qui fait gagner, et qui a fait gagner le Napoli en 2012-2013.

Les ambitions affichées sont claires pour cette nouvelle saison : se battre pour le titre. Un objectif confirmé par un excellent début de championnat auquel Cavani n’est pas étranger avec ses buts en pagaille, à l’image de son triplé lors de la réception de la Lazio qui marque les esprits. Il faut attendre le choc contre le leader turinois pour que les napolitains subissent leur première défaite (2-0), choc dans lequel il reste muet. Au terme de la phase aller, les partenopei sont deuxièmes, une place qu’ils ne lâcheront plus.

Cependant, ils connaissent deux trous d’air dans la saison : au cœur de l’automne puis en février avec une série de 4 nuls et une défaite. Des périodes durant lesquelles Cavani ne trouve pas (ou peu) le chemin des filets : 4 matchs d’affilée en octobre, 6 de rang au printemps, la faute à une blessure et des problèmes personnels. On questionne sa régularité ? Mais c’est que Cavani, plus que tout autre, marche à la confiance. Pourtant, de régularité il en a été plutôt question cette année-là. Il commence fort la saison, et la finit fort également, marque contre tous et tout le temps : 16 buts en phase aller, 13 en phase retour. On interroge sa capacité à sublimer son équipe dans les matchs couperets ? Il répond par un triplé contre l’AS Roma (4-1) au retour de la trêve hivernale, un but égalisateur contre la Viola (1-1), outsider déclaré, et un but victorieux en fin de match à Parme (2-1). Enfin, son mémorable triplé contre l’Inter lors de la 35e journée scelle la place de dauphin de son équipe ainsi que son titre de capocannoniere.

Avec le San Paolo, une relation passionnée et passionnelle

Il n’est pas usurpé que d’affirmer que Cavani fut un artisan majeur du retour au premier plan du Napoli. C’est tout un stade, tout un peuple qui a adulé Edinson au rythme de ses buts et de sa soif de vaincre : un joueur de sa trempe ne pouvait que nouer une relation spéciale avec le San Paolo avec qui la rupture fut, comme souvent de tels cas, douloureuse. Dire que ce départ pour des motifs jugés financiers plus que sportifs, n’a pas été digéré relève de l’euphémisme. L’enfant chéri s’est vu affublé du surnom de traître sur les réseaux sociaux. Il aurait préféré les sirènes économiques des Qataris plutôt que les valeurs napolitaines. Les tifosi se sont sentis trompés, floutés. Trahis.  Une rancœur qui a atteint son paroxysme l’été suivant, en 2014, lors d’un banal match amical opposant les deux formations, au cœur du mois d’août. Une rencontre initialement prévue la saison précédente mais reporté pour éviter d’éventuels débordements suite au transfert de Cavani. Pourtant, la date n’y change rien : tandis que Lavezzi parti un an plus tôt y est ovationné, l’uruguayen lui, est sifflé à chacune de ses prises de balle. Drôles de remerciements.

Pourtant dans le même temps, les rumeurs faisant état d’un éventuel retour en terre napolitaine n’ont jamais cessé. L’été 2018 l’a confirmé : l’on a même vu des supporters se rendre à l’aéroport attendre leur idole. En vain. La page n’est donc toujours pas tournée mais le torchon ne semble plus brûler non plus. Le respect et la nostalgie prédominent aujourd’hui, tandis que l’espoir d’un hypothétique retour n’a toujours pas déserté les esprits.

Celui qui est depuis 6 ans un des chouchous du Parc pourra bénéficier ce soir d’un soutien indéfectible venant des tribunes. Mais qu’en sera-t-il dans deux semaines au San Paolo ? Un accueil en guise d’hommage ou à l’inverse le buteur sera-t-il chahuté? Il sera intéressant de guetter la réaction du public même s’il semble que, par ses performances passées et sa personnalité, Cavani fasse de nouveau l’unanimité.




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Julien Picard



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