Calciostory : Roberto Baggio brise les ailes des Super Eagles et sauve la patrie !

Par Jérome Perrin publié le 18 Fév 2017
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Mardi 5 juillet 1994, banlieue de Boston, Italie-Nigeria. La World Cup bat son plein. La compétition est grandiose et le spectacle est à l’image du pays organisateur. Défaite évidemment interdite pour la Nazionale d’Arrigo Sacchi. Les Italiens sont sortis décevants 3ème de leur groupe composé de l’Eire, de la Norvège et du Mexique. L’équipe du mage de Fusignano n’est pas sereine. Son capitaine, Baresi, est blessé, son gardien titulaire est suspendu et son attaque déçoit (2 buts seulement lors du 1er tour, 1 par un attaquant…). Si les autres sélections peuvent compter sur leur leader technique, ce n’est pas le cas pour l’Italie tant Roberto Baggio est hors du coup.

Une ossature championne d’Europe

Pour venir à bout des vainqueurs de la CAN, le sélectionneur se repose sur une ossature composée de joueurs du Milan AC, tout frais champion d’Europe. Ainsi, Costacurta, Maldini, Albertini, Donadoni et Massaro sont titulaires. Les buts sont gardés par Marchegiani. En défense, Benarrivo et Mussi accompagnent les Rossoneri. Les autres joueurs choisis par le Mister sont Berti, Signori et Roberto Baggio, qui conserve la confiance de Sacchi. Les adversaires sont méconnus du grand public. Néanmoins la façon dont le Nigeria est sorti 1er d’un groupe composé de l’Argentine, de la Bulgarie et de la Grèce incite à la plus grande prudence. Le respect est de mise. La rencontre, arbitrée par le Mexicain Brizio Carter, se dispute au Foxboro Stadium.

Les Italiens n’y sont pas et tous les évènements sont contraires

Les Azzurri  sont les premiers à être dangereux avec ce bon débordement de Signori sur l’aile gauche qui centre parfaitement, mais la reprise dans la surface sans contrôle de Baggio est contrée par un défenseur. Puis, sur un coup franc excentré du Laziale, Maldini, trop court, ne peut couper la trajectoire et Rufai bloque. L’inimaginable se produit à la 25ème minute lorsque Finidi botte un corner. Le malheureux Paolo loupe son dégagement et remet involontairement sur Amunike qui trompe Marchegiani, au milieu d’une défense passive. 1-0 pour le Nigeria, stupéfaction ! Les Super Eagles ne s’arrêtent pas pour autant de jouer. Le Nigeria va trop vite pour une Italie timorée. Les blancs d’un jour ont pourtant deux occasions de revenir avant la pause. Mais l’arbitre ne siffle pas faute sur l’attaquant de la Juventus, pourtant bousculé en pleine surface alors qu’il s’apprête à reprendre une remise de Massaro. Puis Maldini, capitaine courage, qui arrive lancé, ne cadre pas sa reprise de la tête sur un ballon déposé par Signori. Sensation à la pause et inquiétude grandissante chez les Italiens. Entré à la reprise, Dino Baggio touche du bois mais les hommes de Sacchi ne parviennent plus à inquiéter de valeureux Africains. L’ancien entraineur du Milan fait alors appel à Zola. Nouveau coup de théâtre quand le nouvel entrant prend un carton rouge direct quelques minutes après son entrée alors qu’il lutte de façon régulière avec Eguavoen ! Décision incompréhensible de l’arbitre. Rien ne va dans cette rencontre maudite ! Monsieur Brizio Carter « se rattrape » en n’excluant pas le capitaine azzurro qui retient par le bras, en position de dernier défenseur, Yekini qui file au but…

Le miracle se produit

Il reste deux minutes à jouer. Un retour prématuré et humiliant au pays se dessine. Plus grand monde ne se fait d’illusions dans les rangs transalpins… quand Mussi déborde côté droit, rentre dans la surface nigériane, bénéficie d’un contre favorable et met en retrait pour Roberto Baggio. Sa reprise de l’intérieur du pied droit file se loger dans le coin droit du but de Rufai, battu. La joie du N° 10 est libératrice. L’Italie renait quand plus personne ne l’attend, sa marque de fabrique ! Il faut en passer par les prolongations. Yekini a une balle de 2-1 mais le gardien de la Lazio gagne son duel. Puis Dino Baggio prend les choses et remonte le ballon. Il écarte sur Benarrivo, à l’entrée de la surface adverse. Le latéral laisse la balle à LA star de la Juve. Son but salvateur l’a mis en confiance et il ressert d’une subtile louche son arrière gauche, en direction du but. Emporté par son élan, ce pauvre Eguavoen commet l’irréparablePenalty ! Le Ballon d’Or prend les choses en mains et transforme. Nouveau moment d’allégresse. Cette première mi-temps des prolongations se termine par une frayeur pour tous les tifosi. L’autre Baggio, le « laborieux », dégage sur sa ligne de but devant Yekini, dont le contrôle manqué en pleine surface avait trompé Marchegiani. Plus rien ne se passe dans le second acte. C’est fini. Le soulagement est à la hauteur de l’anxiété ressentie durant 88 minutes. Les klaxons retentissent dans toute la Botte. L’Italie est en vie et elle le doit à Roby. Il Divin Codino vient de démarrer « sa » coupe du monde. La suite sera un récital du natif de Caldogno, qui portera son équipe à bout de bras jusqu’en finale et ce tir au but maudit contre le Brésil. Le dicton veut que les grands joueurs fassent la différence dans les grands rendez-vous. Roberto ne pouvait choisir meilleur moment ! N’est pas le meilleur joueur italien de l’histoire qui veut…Voici la vidéo d’un match légendaire, à l’image de son principal protagoniste.

https://www.youtube.com/watch?v=MycqXq473uk




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Jérome Perrin

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