Carpi pique sa crise

Par Gilbert Simonutti publié le 10 Nov 2015

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Atteindre un objectif inespéré peut parfois faire tourner les têtes et c’est un peu ce qui se passe à Carpi en cette première partie de saison. Une montée en A avec un groupe de joueurs historiques et un coach, Fabrizio Castori, plus habitué à la Lega Pro et à la Serie B qu’au faste de l’élite. Deux possibilités se présentaient au président Stefano Bonacini l’été dernier. Continuer l’aventure avec les hommes de la promotion ou s’adjoindre l’expérience de personnes (dirigeants et joueurs) rompus à la Serie A. Bonacini choisit un mix entre les deux. L’ancien directeur sportif de l’Hellas, Sean Sogliano, fut nommé à la place de Giuntoli parti à Naples et dans son sillage, plusieurs joueurs sont arrivés, quasiment tous en quête de rachat ou d’une mise en valeur pour un meilleur contrat dans l’avenir. Un projet à très court terme en conflit avec ce qui avait été mis en place les années précédentes. Les débuts sont difficiles, les premières divergences apparaissent dans le groupe entre anciens et nouveaux et le 28 septembre Fabrizio Castori est débarqué après le 1-5 subi sur le terrain de l’AS Roma. Sannino, proche de Sogliano, prend le relai mais les résultats ne sont pas meilleurs malgré la première victoire le 3 octobre dernier contre le Torino.

Dernier au classement, Carpi semble courir tout droit vers un retour en Serie B et c’est pourquoi le president Bonacini a décidé de reprendre personnellement les choses en main la semaine dernière en limogeant Sannino, Sogliano et ses collaborateurs et en rappelant Fabrizio Castori. Un revirement de situation explicable par plusieurs éléments. Tout d’abord, les tifosi n’ont jamais compris ce changement d’entraineur jugé hâtif et l’estime portée à Castori est telle que 300 d’entre eux étaient présents à son premier entrainement bis mercredi dernier. Par ailleurs, Sannino s’était très vite mis à dos les historiques de la montée (Gagliolo, Lollo, Mbakogu,..) en privilégiant les joueurs arrivés par le biais de Sogliano. Une opposition entre deux clans qui mine l’équipe de l’intérieur. Mister Gaudi a donc tranché dans le vif en redonnant les clés de la baraque au groupe de la montée alors qu’un nouveau directeur sportif en phase avec Castori (Romairone ? Pompilio ?) arrivera pour le mercato de janvier. Reste maintenant à savoir si tout cela laissera des traces, si les Borriello et autre G. Silva continueront d’être impliqués dans le projet maintien et si Castori est bien l’homme de la situation. Beaucoup de questions pour un club classé dernier et qui compte déjà six points de retard sur le premier non relégable. Pour les réponses, il faudra repasser dans quelques semaines.