Ce Napoli peut-il encore progresser ?

Par Rémi Falvo publié le 28 Fév 2017
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La beauté avant tout

D’après Sacchi, ce Napoli serait « l‘équipe qui pratique le plus beau football actuellement en Europe« . Même si cette affirmation est très certainement éxagérée, elle est un certain indicateur de ce qui se passe au San Paolo, et plus généralement sur tous les terrains où les Partenopei évoluent. Avec ses prestations remplies de contres rapides, de dédoublements dans des petits périmètres et de passes dans le dos de la défense, il n’est finalement pas étonnant que les Napolitains aient un peu conquis le coeur de tous les amateurs de football. Pour ce qui est de la marge de progression, nul doute qu’elle est très faible dans ce domaine. Les Napolitains jouent bien au ballon, à tel point que cela peut parfois leur jouer des tours. Et oui, à force d’entendre sans arrêt à quel point on est beau, on peut finir par passer plus de temps à se regarder dans la glace qu’à faire son boulot. Et c’est parfois le problème du Napoli (face à l’Atalanta ?)

Insigne, Mertens, Hamsik. Quand ces 3 là sont en forme…

Le facteur expérience manque au Napoli. Certains joueurs comme Zielinski, Hysaj, Allan, sans parler de Diawara, ont disputé cette année leur premier match de Champions League. A part pour ce dernier, il est évident de constater que cette statistique a pesé à Madrid. C’est à coup sur la raison pour laquelle le navire azzurro a pris l’eau. Le gain d’expérience est donc la marge de progression la plus naturellement accessible à ce Napoli-là. Encore faut-il que De Laurentiis pavienne à retenir ses meilleurs éléments. Comme Diawara par exemple, qui pourrait bien devenir un fuoriclasse par son assurance, son calme, et sa déconcertente maturité qu’il dégage, à seulement 19 ans. Il a d’ailleurs été très bon à Madrid. En revanche autour de lui, il aurait fallu des joueurs d’expérience européenne. Mais c’était très loin d’être le cas, et cela témoigne de la haute marche à franchir par ce club pour entrer dans la cour des grands, et des progrès qu’il faudra faire pour devenir un concurrent crédible au titre.

A peine l’age d’avoir le permis, Diawara a déjà les clés du milieu de terrain napolitain.

En effet, cette année encore, à moins d’un miracle, Napoli ne gagnera pas le titre qui semble promis à la Juventus. Et quand on regarde les bancs des deux équipes, on comprend tout de suite pourquoi. Enrichi par Milik, remplaçant de circonstance, le banc napolitain reste un des points faibles de cette équipe. Il n’y a personne qui puisse reprendre le flambeau d’un absent sans amoindrir le niveau de l’équipe. Une nette différence de niveau est constatable entre les titulaires et les remplaçants, ce qui n’est pas le cas dans les grands clubs. Même problème au milieu. Et si Sarri veut faire souffler Hamsik ou Diawara, Allan ou Jorginho ne semblent pas capable d’assurer. De même pour Pavoletti qui n’arrive pas à s’imposer. Toutes ces choses assemblées montrent le chemin qui reste à parcourir. Côté défense, ce n’est pas mieux. Koulibaly est indéboulonnable certes, mais sur le banc, on trouve le vétéran Maggio comme latéral, et ensuite Albiol, Tonelli et Maksimovic pour se disputer la place à coté du Sénégalais. Autant le dire tout de suite, aucun des trois n’apporte satisfaction.

C’est parfois ce qu’on ressent en regardant le banc Napolitain…

Après, il n’est pas insensé de parler du coach Maurizio Sarri. En ce moment, il a le vent en poupe. Il a réussi à gagner le respect des plus grands entraineurs grace au beau jeu pratiqué par son équipe. Du moins d’après la presse. Mais à l’image de son équipe, Sarri manque globalement d’expérience. Et il n’est pas scandaleux d’affirmer que là où les Napolitains doivent le plus progresser, c’est au niveau tactique. Cela ne saute pas aux yeux face à une équipe moyenne de Serie A, mais quand l’équipe qu’elle affronte hausse son niveau de jeu, Napoli ne semble plus rien maitriser. L’exemple du coup franc tiré par Ghoulam à Madrid alors que le Napoli possède de bons tireurs. Ceci témoigne d’un manque criant de sens tactique aussi bien de la part des joueurs que de l’entraineur qui aurait du mettre ces choses au point bien avant le coup d’envoi. En l’occurrence, l’exemple choisi est criant de naïveté, mais d’autres phénomènes du même acabit se sont produits plus d’une fois durant les matchs du Napoli, cela nous faisant dire que oui, ce Napoli a une grande marge de progression au niveau de son sens tactique.

https://www.youtube.com/watch?v=LAuJAv2MCF8

Résumé de la défaite 3-1 face au Real, match symbolisant la haute marche à franchir pour les hommes de Sarri.

Au final, une impression globale se dégage de toute cette analyse: la Napoli a beaucoup de points à travailler, notemment la tactique, tandis que l’expérience doit s’accumuler. La politique sportive du club est également un élément à améliorer, dans le sens où le banc n’offre pas les garanties qu’il devrait. Il faut rester positif cependant malgré l’exigence d’en vouloir plus car rappelons que le club n’est en Serie A que depuis 10 ans.




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Rémi Falvo

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