Le chassé-croisé romain

Par Anthony Maiorano publié le 28 Nov 2017
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Fin octobre, Karsdorp enregistrait son retour aux affaires face à Crotone. Sous les yeux curieux du public, le jouvenceau néerlandais n’aura eu que 82 minutes à se mettre sous la dent avant de se rendre à l’évidence. Hélas, ce qui était dans un premier temps paru comme de la simple fatigue s’apparentera finalement à une rupture des ligaments croisés du genou. Un diagnostic bien connu du côté de la capitale. Depuis 2013, 12 éléments ont été touchés (pour un total de 14 opérations) tant redoutée par les acteurs de la planète foot. Si le discours du surplus de rencontres est à bannir du débat, le dénominateur commun de tous ces coups d’arrêt est quant à lui à relever. En effet, toutes ces lésions du genou se sont abattues sur des joueurs affichant moins de 25 ans sur leurs papiers d’identité. Comme si les articulations encore en phase de développement n’étaient pas à en mesure de supporter la croissance musculaire effectuée dans le cadre d’une préparation physique soutenue. Un mystère suscitant mille et une inquiétudes et sur lequel de nombreux spécialistes se sont focalisés sans pour autant trouver la faille.

Un staff placé sur le banc des accusés

La liste est longue. Strootman (2x), Rüdiger, Mario Rui, Florenzi (2x), Emerson Palmieri, Luca Pellegrini, Karsdorp, Capradossi, Nura, Ganea et récemment Tumminello. Tant d’individus obligés à hisser drapeau blanc face aux aléas du ballon rond. Et comme souvent, l’obligation de dénicher un fautif de cette situation est de rigueur. Darcy Norman et Ed Lippie, respectivement préparateur physique et coach mental débarqués dans la capitale en 2015 sous l’ère Rudi Garcia, sont les préposés à assumer ce statut ingrat. Réputé loin à la ronde pour ses compétences, Norman a fortement été réclamé par le président Pallotta. Or, la presse transalpine notamment dénonçait des méthodes erronées. Charges de travail inadaptées ? Mauvais suivi des blessés et précipitations lors de la récupération de ceux-ci ? Les questions se posent d’elle-même. Ecartant le facteur de la fatalité, le coach Di Francesco a toutefois pris la défense de son staff tout en affirmant qu’il cherchait des solutions et non des responsables. Cela tombe bien, nous aussi

Quelles solutions d’avenir ?

Mario Brozzi, ancien médecin de la maison et actuel coordinateur du staff médical du Milan AC déclarait fin septembre : « Quand j’ai débuté mon activité en 2001, je pensais qu’il fallait construire autour des athlètes un système télémétrique (une sorte de détecteurs) comme en formule 1 et qu’il fallait faire un énorme travail de prévention. » En ce sens, le Milan AC justement avait flairé le bon coup en mettant sur pied en 2002 son propre centre médical (idée suivie par d’autres clubs italiens) baptisé Milan Lab mais cependant proclamé comme un échec une décennie plus tard après un enchaînement d’incidents musculaires. Et le spécialiste d’ajouter : « Il faut que des caméras suivent et scrutent chaque mouvement des joueurs et que ces différents appareils télémétriques soient mis sur pied et veillent à l’intégrité physique de l’athlète en analysant ses moindres faits et gestes durant l’effort. De fait, nous pourrons maximiser nos chances de voir le geste décisif qui engendre ce type de blessure. Pour l’instant, mis à part augmenter cette attention et optimiser la communication entre les membres du staff, il n’y a pas d’autres solutions. Si ce n’est la prière. » Des propos peu rassurants mais qui permettront déjà à l’entourage romain de faire un premier pas : allumer un cierge chaque soir avant d’aller se coucher.




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Anthony Maiorano

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