Chiellini, le coeur dans les crampons

Par Matteo Pogliani publié le 26 Sep 2016
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Chiellini le rugueux, Chiellini le rusé, Chiellini le fautif, ou encore Chiellini le mauvais joueur, bref, autant de qualificatifs qu’on entend bien volontiers au sujet de Giorgio. Mais Chiellini, c’est avant tout l’amour du maillot qu’il porte.

Storia di un grande amore

Des débuts en Serie A sous les couleurs de Livorno avec Colomba, une pige ensuite avec la Fiorentina sous les ordres de Prandelli, le tout avant de rejoindre la Juve qu’il n’a plus quittée depuis la saison 2005-2006. Pas une saison anodine pour la Vieille Dame, celle de la descente en Serie B suite au scandale Calciopoli. Un amour qui est né tout de suite, même si le natif de Pise a eu des débuts en demi-teinte. Le passage dans la division inférieure a été un réel déclic : Giorgio restera l’un des rescapés, l’un de ceux qui sont restés dans les moments difficiles. Alors, certes, il n’est peut-être pas le joueur le plus convoité lors des différentes sessions de mercato, mais il n’a jamais caché son amour inconditionnel pour le maillot turinois, un maillot « qui lui colle à la peau » et qu’il espère être « le dernier maillot qu’il portera ». Sa détermination et son implication n’ont jamais été remises en question du côté de Turin, que ce soit par ses coachs successifs que par les tifosi.

Un amour tout aussi important qu’il porte pour le maillot de la Nazionale. Rares sont les joueurs d’ailleurs à avoir fait toutes leurs gammes dans les équipes jeunes de la Nazionale et d’avoir en plus joué pas moins de 90 matchs avec les A. Beaucoup se perdent en chemin, notamment au moment de passer le cap après l’Under 21. Mais le maillot de la Nazionale semble aussi lui coller à la peau, plus que tout. Il suffit de voir avec quelle passion il entonne l’inno di Mameli pour comprendre. Malheureusement pour lui, il n’a pas pris part à la victoire de la Coupe du Monde 2006. Dommage.

32 ans ça commence à être lourd ?

Gianluigi, Andrea, Leonardo, Giorgio, la B-BBC, marque de fabrique de la Juve et de la Nazionale. Vous savez le vin, il se bonifie avec le temps, ces quatre-là c’est pareil. Et Chiellini a même beaucoup évolué dans sa manière de jouer. On se souvient d’un joueur un peu trop rugueux sur l’homme, d’un joueur tout en muscles, qui devient le pire ennemi de l’attaquant adverse. Le natif de Pise n’a pas modifié sa manière de jouer et sa force physique reste son atout numéro 1. La différence, c’est qu’avec ce dispositif en 3-5-2, cette caractéristique, fortement complémentaire avec la façon de jouer de Barzagli et Bonucci, est mise à profit de ce schéma tactique. Des progrès ont été fait dans la lecture et la mise en place du jeu. Reste que techniquement, Chiellini éprouve toujours d’énormes difficultés, la réalisation ne suivant pas toujours ses bonnes intentions.

Mais l’âge commence aussi à se faire sentir. Ce schéma à trois derrière semble parfait pour tenter de retarder la fin de carrière de certains. Tel n’est pas forcément le cas de Chiellini qui, a 32 ans, peut encore espérer deux-trois saisons à haut niveau. Mais les bévues, notamment techniques, deviennent de plus en plus difficiles à compenser. Le profil d’attaquant ou d’ailier rapide, fort techniquement, dérange un Giorgio toujours en grande difficulté lorsqu’il s’agit de courir en direction de la cage gardée par son ami Gigi. Et ce début de saison met en évidence ces quelques carences dans son jeu. Les rencontres disputées avec la Nazionale ont laissé un mauvais souvenir aux tifosi. Avec la Juve, si quelques rencontres ont été très intéressantes, d’autres ont laissé planer un doute. De là à remettre en place sa place de titulaire, pas forcément.

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Mais toujours aussi indispensable pour le moment

Et pourtant, Giorgio n’est pas près de laisser sa place à quelqu’un d’autre. Certes, à la Juve, Max Allegri commence à envisager la vie après le 3-5-2, mais il n’est pas sur qu’une défense à 4 se mette en place sans Chiellini. On sait que Bonucci n’est pas forcément à l’aise en cas de changement, mais force est de constater que le fait que Giorgio soit le seul défenseur gaucher peut jouer en sa faveur. Benatia et Rugani seraient ainsi voués à patienter encore sur le banc. Le premier, très bon sur ses premières sorties doit mériter sa confirmation et Allegri ne prendra pas le risque de créer une équipe autour d’un joueur qui pourrait retourner au Bayern l’été prochain. Pour le second, l’attente est grande, lui qui s’est révélé à Empoli il y a deux saisons quémande toujours plus de temps de jeu, fort de prestations convaincantes. Mais bon, pour le moment, Chiellini semble toujours tenir la corde.

Avec la Nazionale, la question se pose aussi de savoir qui pourrait prendre sa position. Dans un schéma tactique toujours en 3-5-2 un central gaucher pour jouer dans les trois de derrière n’est pas près de le détrôner bien que ses deux dernières sorties avec la Squadra Azzurra ont été inquiétantes. Astori ou encore Ogbonna ne paraissent pas être au niveau. Oui, le temps semble rattraper Chiellini, mais sans pour autant venir contredire certaines hiérarchies. Et si les glissades, les mauvais contrôles, ou les courses en retard derrière l’attaquant adverse coupent à chaque fois le souffle des tifosi, le message envoyé par Chiellini est lui toujours le même, que ce soit avec la Juve ou avec la Nazionale : « je joue avec le coeur ». Et finalement, cela suffit amplement !

 




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Matteo Pogliani

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