Coach VS Joueurs : Et si un tournant était franchi ?

Par Jérémie Panizzoli publié le 04 Nov 2016
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calciomioEn l’espace d’un mois, une nouvelle vague est (ré)apparue sur les terrains en Italie. Fini les conférences d’après match, place à la réaction à chaud et forcément disproportionnée. Soyons clair dès le départ, les disputes ou conflits entre les joueurs et les entraîneurs ont toujours plus ou moins existé. Ce qui change c’est le procédé d’exécution et par conséquent le retentissement provoqué sur la scène médiatique.

Insigne

Gros match Juventus-Napoli . Remplacé à l’heure de jeu, le meneur de jeu napolitain ne comprenait pas les raisons de sa sortie. Furieux, il tapait sèchement dans la main de Giaccherini, et allait directement exprimer le fond de sa pensée à son coach. Il lui faudra plusieurs dizaines de secondes pour se calmer et prendre place sur le banc. Si son agent a tenté de calmer le jeu publiquement, tout le monde sait que ce dernier se frotte les mains de cette sortie car il va avoir de quoi mettre la pression sur les dirigeants. Si Insigne avait fait son show, Sarri le poursuivait en conférence avec un mythique « Insigne deve stare zitto » ! Insigne doit se la fermer pour être précis. Ambiance…

https://www.youtube.com/watch?v=UDQQHIFeoc8

Verratti

Hors des frontières de la Serie A, un autre italien s’est fait remarquer de manière similaire ces derniers jours, Marco Verratti. Auteur d’une prestation assez terne lors du Classico face à l’OM, le petit prodige du PSG s’en prenait ouvertement à son coach lors de sa substitution. Avec en toile de fond, un agent qui n’a pas une attitude apaisante et saine car il cherche par tous les moyens à faire le buzz en évoquant l’injustice du cas Verratti, les relations sont tendues désormais entre le coach et son joueur. Heureusement, ce dernier a tenu à calmer les tensions en précisant qu’il était à la disposition de son coach dans tous les cas de figure. Comment sauver les apparences…

https://www.youtube.com/watch?v=m1a_ZaKE_AM

Pellè

Etre titulaire pour un match de la Nazionale aussi important que celui face à l’Espagne était une belle preuve de confiance de la part de Ventura vis à vis de Graziano Pellè. En refusant de taper dans la main du nouvel entrant et en insultant de manière très peu discrète son sélectionneur, l’attaquant s’est mis hors jeu tout seul. Si cela pouvait lui arriver sur le terrain, sic, il n’avait jamais été connu comme un élément avec un caractère difficile. Logiquement exclu de la Nazionale dans la foulée, son agent avait tenté de minimiser la portée du geste en précisant que cela était plus un mouvement d’humeur qu’un véritable manque de respect. Il est actuellement hors des radars de la sélection.

Qu’ont en commun les attitudes des 3 joueurs

Une volonté affichée de se mettre en opposition avec l’ordre établi. En effet, en refusant de se plier aux choix du coach, ils montrent leur désaccord de manière frontale, quitte à se retrouver en marge du groupe. Autre facette commune, la place de l’agent dans ces dérapages. Poussant la plupart du temps leurs poulains dans des bras de fer pour prolonger ou revaloriser le fameux statut du joueur, ils n’ont pas une attitude bénéfique pour le développement du joueur à court et long terme. Avec le concours de certains médias, ils se permettent également de propager des rumeurs ou de faire passer des messages. Sans en faire les uniques responsables de ces dérapages, ils en sont au moins les instigateurs. Davantage intéressés par la forme plus que par le fond, les médias n’hésitent plus à gonfler ces polémiques en épingle. Le moindre mauvais regard ou une poignée de mains trop molle et c’est parti pour des Hashtag endiablés et des débats insupportables.

Stop ou encore ?

Avec l’importance qu’a pris Internet et la multiplication des réseaux sociaux, la situation risque d’empirer. Désormais, un remplacement précoce, une mise sur le banc de plus de 3 matchs d’affilée justifient les écarts entrevus avec ces trois joueurs. Au delà de la frustration née d’un remplacement, la retranscription médiatique de ce genre de clash est aussi horripilante. Quelques secondes après ces échanges musclés, les télés repassent en boucle les images, lancent des « procès » improbables et surtout, ils entretiennent ce climat de défiance coach vs joueurs.

Une certaine mentalité individuelle a conquis une bonne partie des joueurs. Faire le buzz, penser au prochain contrat à signer, enchaîner les récompenses pour faire grimper sa cote, le collectif passe après. En sortant de cette manière, ces joueurs ont aussi démontré un manque de respect vis à vis de leurs coéquipiers. Car si on pousse le raisonnement à bout, un joueur qui peste autant après son remplacement pense qu’il ferait mieux que le nouvel entrant. Beau symbole d’équipe surtout lorsqu’on imagine les entraînements et la vie de groupe les jours suivants.

Sans des discours et des actes forts de la part des dirigeants de clubs ou sélections, le problème risque de gagner encore du terrain.  Si des sanctions économiques sont prises quelques minutes après ces scènes pour les intéressés, il y a fort à parier que le phénomène risque de s’essouffler. Cependant, la ligne présidentielle de ce genre de conflit est généralement connue : Un joueur est un actif du club avec une valeur financière fluctuante, il n’y a donc aucun intérêt à le sanctionner en interne car tout simplement il risque de perdre de la valeur. Le problème, c’est surtout que le football est en train de perdre une partie des siennes et que personne ne semble préoccupé par cette tendance négative galopante…




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Jérémie Panizzoli

Rédacteur référent pôle events & live



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