Cristante, tel le phoenix !

Par Cesco publié le 27 Nov 2017

Crédits

Jeudi dernier, face à Everton, l’Atalanta bénéficiait d’une belle exposition médiatique, une fois n’est pas coutume, qu’elle n’a pas laissé passer. Une victoire 5-1 acquise grâce à des hommes survoltés. Parmi eux, Bryan Cristante, auteur d’un doublé plein d’autorité sur les deux premiers buts de son équipe. Une soirée unique que le principal intéressé qualifiera devant les médias de « plus belle soirée de [sa] vie » Retour sur un regain de forme à l’italienne que personne n’avait vu venir il y a encore 2 ans.

Un espoir au futur doré

C’est à 16 ans que le jeune Cristante crève l’écran en s’offrant les joies d’un match de Champions League avec le Milan AC, son club formateur, face au Viktoria Plzen. Un affichage médiatique tel, que les caméras italiennes ruées sur lui iront de tous les qualificatifs possibles pour ériger un futur merveilleux à cette jeune pousse du football italien. Il faut dire qu’en 2011, le foot italien fait la tronche. La Coupe du Monde 2010 a été un cuisant échec avec un Lippi qui n’a pas été à la hauteur en rappelant ses sénateurs de 2006. Se pose alors la question d’un renouvellement générationnel qui peine à arriver. C’est la fameuse période des « nouveaux Bidule » qui s’instaure et devient une hype dans le paysage médiatique de la botte. Cristante devient ainsi le nouveau Pirlo rossonero. Une nomination importante qui pèsera pendant 3 longues années sur ses frêles épaules. On est en 2017 et aujourd’hui il n’existe toujours pas de « nouveau Pirlo ». Le Maestro est un joueur inimitable et unique tandis que le façonnage réalisé par le Milan AC sur Cristante sera un échec. Au final, entre 2011 et 2014, Bryan ne sera utilisé que 3 fois par les milanais avec un but au compteur qui sera malheureusement occulté par le doublé de Kaka qui atteindra le même jour les 100 buts en rossonero. La poisse commence alors tandis que le joueur brille dans les équipes de jeunes de la Nazionale, comptabilisant 4 buts en 9 matchs avec les U19. C’est donc, une première jeunesse de gâchée pour un joueur qui n’aura au final jamais vraiment eu sa chance au sein du club aux 7 Champions League. Une situation qui reste d’actualité pour d’autres même aujourd’hui.

Un passage à vide. Where is Bryan ?

Passer de nouveau Pirlo a futur Aquilani n’est pas simple quand on a même pas 20 ans. Et pourtant Cristante subira de plein fouet cette pression et et échec milanais. Un transfert raté au Benfica puis quelques prêts à Pescara ou à Palermo ne feront qu’accentuer le problème latent du joueur. Son étiquette d’espoir le suit, la pression ne diminue pas et Bryan en oublie l’essentiel, jouer au foot. Dans ces clubs, il totalise un nombre famélique de présence et devient petit à petit un oublié du football en descendant dans la hiérarchie des clubs fréquentés. Une situation loin d’être simple avant la délivrance en janvier 2017.

Gasperini/Cristante : duo gagnant

Lors du mercato hivernal de l’année dernière, la Dea cède Gagliardini a l’Inter et cherche un remplaçant au milieu de terrain. Pour un prêt avec une option fixée à 4 millions d’euros, Gasperini s’offre pour son 3-5-2 un Bryan Cristante en bout de souffle à seulement 22 ans. S’il termine la saison en jouant légèrement en retrait dans la tactique du maître à jouer italien, il s’intègre petit à petit au collectif bergamasque et semble se libérer d’un poids qui devenait beaucoup trop lourd à porter. Dans un effectif où d’autres attirent les regards : Caldara, Petagna, Spinazzola ou encore Conti (avant son départ au Milan AC), Cristante travaille tactiquement et s’en remet à des fondamentaux qu’il n’assimilait plus. Technique malgré sa grande taille, il apporte fluidité et équilibre à l’entre-jeu de l’Atalanta. Cette saison, un pas en avant est franchi avec un repositionnement plus près du but. Un ajustement payant puisque Cristante en est désormais à 7 buts en 16 matchs toutes compétitions confondues, soit une réalisation toute les 168 minutes. Pas mal pour un milieu. A 22 ans, Cristante attire une nouvelle fois tous les regards. Mais cette fois il est prêt.