Darmian, ça cale
Révélation italienne du Mondial 2014 s’il en fut, quasi-seule satisfaction dans un océan de déceptions, le latéral formé au Milan AC était annoncé partout et par tous comme un futur crack. Deux ans plus tard, nous voici de nouveau au coeur d’une grande compétition internationale : du chemin a été parcouru, mais peut-être pas autant que l’on en espérait. Changement de standing avec un transfert du vénérable Torino vers la machine à cash (et régulièrement à titres) Manchester United, une marque internationale tout autant qu’une équipe, dont l’univers ultra marketé contraste avec celui du club granata. Passé cette première année dans le nord de l’Angleterre, force est de constater que Darmian, dont les performances auront été somme toute plus qu’honorables, n’a pas encore su se tailler la part du lion sur le côté de la défense mancunienne, et ce alors que la formation coachée jusque tout récemment par la Néerlandais Van Gaal n’a plus rien à voir en terme de concurrence avec les glorieuses années de l’ère Ferguson. À voir ce qu’il en sera l’an prochain avec le nouveau maître d’Old Trafford, à savoir José Mourinho. Ou pas.
Un début d’Euro relativement terne
Le bleu de la sélection l’inspirerait-il plus ? C’était tout l’enjeu le concernant lors de cette phase de poule, où Antonio Conte l’a aligné à gauche de son milieu à cinq (soit le même dispositif tactique que lors de ses années turinoises) lors du grand test d’ouverture face à la Belgique. Résultat pour le moins mitigé, puisque le joueur formé au Milan AC a clairement souffert la comparaison avec son homologue du côté droit Antonio Candreva, plutôt en vue. On pourrait éventuellement relativiser en évoquant une condition physique pas vraiment optimum, ou en se disant que Candreva bénéficiait lui sur son côté de l’appui de son partenaire en club, Marco Parolo. Le patron de la Nazionale n’a lui pas vraiment relativisé, en lui préférant Mattia De Sciglio (pourtant pas dans la forme de sa vie) au coup d’envoi du match face à la Suède. Pas non plus chaud pour le faire évoluer en défense, Conte a même pris le risque d’aligner un cadre sous la menace d’une suspension pour le huitième de finale lors du troisième match face à l’Eire, à savoir Leonardo Bonucci. Retour sur la pelouse en fin de match, côté droit cette fois : une rentrée qui ne restera pas dans les annales de la Nazionale, comme l’ensemble de cette rencontre d’ailleurs. À quelques jours d’un match capital face aux Espagnols, la situation est donc la suivante : malgré un changement radical d’univers en club, l’explosion tant attendue de tout son talent n’a pas encore réellement eu lieu. Rien de foncièrement déshonorant à cela, et le natif de Legnano en Lombardie a encore du temps devant lui pour y parvenir. Du temps, en revanche, Antonio Conte en a beaucoup moins, lui qui espère compter sur des joueurs au maximum de leurs capacités dans un tableau final qui s’annonce infernal. Tout est souvent une question de timing, dans le foot comme dans la vie. Méditez bien là-dessus.
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