De Sciglio, et si c’était son moment ?

Même dans le football moderne il y a une place pour l’amour sincère. Celui entre Max Allegri et Mattia De Sciglio en est un, évidemment platonique. Mais il est le résultat d’une relation basée sur le respect et la confiance entre un technicien et son protégé. Car oui effectivement, le coach italien n’a jamais caché son attachement pour le latéral droit de 25 ans et inversement. C’était déjà le cas lorsqu’ils étaient tous deux au Milan AC, et même après qu’Allegri soit arrivé à Turin leur entente a perduré, preuve en est le nombre de fois où il a demandé l’arrivée du défenseur italien à la Juve. Et si son désir a été assouvi cet été, son intégration ne s’est clairement pas passée dans les meilleurs conditions. Préparation compliquée, longue blessure, il lui a fallu batailler pour trouver sa place.

Chi va piano va sano*

Dani Alves parti au PSG, il était primordial de recruter un latéral droit pour épauler Lichtsteiner, surtout que le 4-2-3-1 semblait cet été totalement installé dans la stratégie turinoise. L’arrivée de De Sciglio n’est donc en soi nullement une surprise. La seule inconnue reste la non-convocation du Suisse pour la Champions League, étant donné qu’il représente la seule alternative en cas de blessure de De Sciglio. Et justement, ce qui devait arriver arriva. Face au FC Barcelone, après un début de match plutôt intéressant, « MDS » sort sur blessure. La seule option qui se présente est de replacer Sturaro en arrière droit. Une solution de fortune qui va durer plusieurs semaines, forçant même le coach à un retour épisodique du 3-5-2 avec un Cuadrado opérant sur l’aile droite. Mais malgré ça, De Sciglio prend le temps de se soigner, de revenir dans les meilleurs conditions, et prouver la confiance que lui voue Allegri depuis toutes ces années. C’est d’abord en C1 qu’il fait son retour, dans une rencontre capitale face au Sporting Portugal, qui se soldera sur un résultat nul (1-1). Pour lui c’est un match de reprise, et l’on sent son manque de rythme, mais son implication laisse entrevoir de bonnes choses. Et c’est lors de la 12ème journée qu’il a fait son retour sur les prés, dans un match qui semblait facile mais qui a failli tourner au drame face au promu Benevento. Il va dès lors prendre part au traditionnel turn-over turinois et se relayer avec le Suisse jusqu’à la blessure de celui-ci fin novembre. Désormais, l’italien est le seul opérationnel à ce poste, et il se doit d’être au niveau. Et comme un symbole, il y a eu son but.

*Qui va doucement va longtemps

« Je ne savais pas comment le célébrer« 

La déclaration peut paraître étrange, mais dans les faits elle prend tout son sens. En 6 ans de carrière, il n’avait jamais trouvé le chemin du but, sauf peut-être à l’entrainement. Et ce 26 Novembre, il a mis fin à sa malédiction, et de fort belle manière qui plus est, d’une volée limpide aux 20 mètres. En plus de son but, il a montré de belles choses défensivement. On pourra néanmoins lui reprocher son manque de risque offensivement, offrant moins de solutions que Lichtsteiner en attaque. C’est malgré tout rempli de belles promesses qu’il va finir l’année, et s’il a encore énormément à prouver, il semble prêt à affronter la longue saison qui attend la Juve, rendre la politesse à son mentor et protecteur, et au passage faire définitivement taire ses nombreux détracteurs.

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