Les équipes B, la solution au problème de formation ?

Par Louis De Brondeau publié le 21 Oct 2016

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Le système actuel

Actuellement, les 42 clubs (répartis géographiquement) qui participent aux championnats de Serie A et B, doivent obligatoirement inscrire une équipe en championnat Primavera. Mais, et c’est là la première étape de la réforme, la FIGC a décidé qu’à partir de cette saison, les clubs seraient regroupés en fonction de leur classement sur les 5 dernières années, pour équilibrer les groupes et les rendre plus compétitifs. Ce championnat se dispute en deux phases, une phase de poule classique d’abord. Au terme de cette phase de poules, les deux premiers de chaque poule sont directement qualifiés pour les quarts de finale. Les troisièmes et les quatrièmes de chaque poule ainsi que les deux meilleurs cinquièmes (soit 8 équipes) s’affrontent lors de deux tours de barrages. Les deux équipes issues des barrages retrouvent ensuite les équipes directement qualifiés en quarts.

Mais voila, ce système est dépassé, car il est bipolarisé entre les Primavera des grands clubs de Serie A, qui possèdent la plupart des jeunes talents et celles des autres clubs qui rament et prennent des valises toute la saison. De plus le manque d’opposition pour les gros clubs est pénalisant, les jeunes préférant s’exiler pour progresser. Par exemple, Gianluca Scamacca, jeune espoir de l’AS Roma, a quitté le club pour le PSV en dénonçant ce système. Très médiatisée, son histoire a fait réagir… jusqu’à la ligue.

La réforme : vers un championnat plus compétitif

Le 21 Juin 2016, la Ligue a ratifié la réforme du championnat Primavera. L’année prochaine, il y aura 2 niveaux. La Primavera 1 constitué d’une unique poule de 16 équipes (les 4 premiers de chaque poule de cette saison et les 4 meilleures équipes d’un classement basé sur les résultats des 5 dernières années). La Primavera 2 sera constituée du reste des équipes, réparties dans 2 groupes de 13. Pour les promotions, les 3 premiers montent, les 3 derniers descendent. La phase finale réservée aux équipes de Primavera 1 se disputera avec 6 équipes (deux qualifiées et quatre barragistes) sous la forme d’un tournoi à élimination directe. L’objectif ? Plus d’homogénéité et de compétitivité.

Le problème de la post-formation : des équipes B en Italie ?

Un deuxième problème subsiste cependant : le gouffre entre la Primavera et les équipes professionnelles. En effet, ce championnat est réservé aux plus de 15 ans et moins de 19 au début du championnat (3 puis 4 joueurs de 21 ans ou plus peuvent être ajoutés). Après 19 ans, ça se complique. De nombreux joueurs extrêmement talentueux se sont perdus dans cette phase de transition. Pour trouver du temps de jeu, ces jeunes passent en prêt dans les divisions inférieures en attendant mieux (et parfois longtemps). On peut citer comme exemple Sebastian Giovinco, pépite en Primavera turinoise, qui n’a jamais pu s’imposer dans son club formateur. Face à ce problème le système des équipes B apparaît comme une solution évidente pour assurer une transition pour le moment délaissée.

Ce système existe déjà dans la plupart des championnats européens et a déjà prouvé son efficacité. Si l’on prend l’exemple du FC Barcelone, on comprend vite l’apport du système d’équipes réserves. Ce qui fait la force des joueurs de la Masia, c’est d’avoir pu évoluer dans les divisions inférieures avec la B. Une expérience qui leur permet de s’intégrer à l’équipe première avec une facilité impressionnante. En Italie, cette initiative est portée par Gabriele Gravina, président de la Lega Pro, qui a proposé que les équipes B des clubs de Serie A évoluent au sein de la 3ème division sans possibilité de promotion ou de relégation à partir de l’année prochaine. Ce projet est toujours en débat, mais il a reçu de nombreux soutiens de poids, notamment celui de Carlo Tavecchio, président de la FIGC, qui a cependant déclaré : « rien n’est définitif ». En effet ce projet fait aussi face à l’opposition dont fait partie Claudio Lotito. On cherche encore à savoir pourquoi…