DOSSIER : Domenech, mais pourquoi est-il si méchant ? Euro Espoir 94 (1/3)

Par Christophe Mazzier publié le 27 Fév 2021
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Nous avons essayé de comprendre pourquoi Raymond Domenech est aussi hargneux envers la Squadra Azzurra. En nous penchant sur ses débuts en tant que sélectionneur, sur le banc des Espoirs, déjà, on peut comprendre son aigreur. Avec en perspective le prochain Euro Espoir qui va se dérouler en mars, nous allons revenir sur les trois premières compétitions de l’ancien sélectionneur des bleuets qui ont peut-être été le déclencheur. Premier acte : l’Euro Espoir 1994.

Contextualisation

Domenech prend les rênes de la sélection française en 1993 à la suite de Marc Bourrier. Le natif de Lyon a eu une excellente carrière en tant que joueur au sein de l’élite. Défenseur latéral, dur sur l’homme et rigoureux, il cumulera plus de 536 matchs en D1, comptera 8 sélections en équipe de France, et connaitra ses heures de gloires avec Lyon. En tant qu’entraineur, il s’assiéra sur le banc de Mulhouse en D2, puis de Lyon dont il assurera la montée en D1 lors de sa première saison. Puis sa relation avec Aulas se délitera jusqu’à son licenciement.

C’est donc auréolé d’un palmarès de Champion de France de D2 qu’il reprend la sélection Espoirs en 1993. Et a postiori ce n’était pas n’importe quelle sélection. En son sein figuraient plusieurs joueurs qui composeront la génération des futurs champions du monde 1998, les Dugarry, Thuram, Zidane et Claude Makelele, et les futurs internationaux A, Dehu, Pedros, Ouedec et Micoud. Le parcours des français pendant cet euro 1994 est très correct. Ils rencontrent l’Italie en demi-finale, ce 15 avril 1994, après avoir battu les russes 3-0.

Des azzurrini favoris de l’Euro Espoir

Les italiens sont favoris lors de cette compétition. La sélection est la championne en titre, après avoir conquis l’Euro Espoir 92, et ils ont la faveur des pronostics comme le Portugal d’ailleurs, qu’ils rencontreront en finale. Mais revenons à cette Italie dont Cesare Maldini a su tirer le meilleur. En plus d’avoir dans ses rangs une attaque de feu, Vieri, Pippo Inzaghi (sur le banc pour ce match), Muzzi et le petit Carbone, un mur en défense, Toldo, Cannavaro, Colonnese, Galante et Panucci (mué en libéro par Maldini), il a su insuffler un bloc difficile à bouger.

Pas de chance pour Domenech. Même si la sélection française possédait en son sein l’un des plus grands champions de tous les temps (qui l’eut cru à l’époque !), son équipe n’a pas réussi à bousculer une équipe hermétique en face de lui. La rencontre est devenue bataille après l’expulsion du défenseur Delli Carri, et Muzzi a dû se sacrifier pour devenir arrière gauche. Réduite à 10 pendant 50 minutes, la Squadra de Toldo, Cannavaro and Co a su repousser tous les assauts de l’équipe du pays hôte jusqu’à la séance des tirs au but. Makelele rata son penalty. Il sera le seul. Les Azzurrini, au terme d’un match éprouvant, atteignent la finale.

Un Domenech hautain

La veille du match Domenech avait éructé sa désormais légendaire diatribe anti-italienne, lorsqu’en conférence de presse on lui posa une question sur le sélectionneur italien, il osa : « Cesare Maldini produit un jeu dépassé, qui remonte aux années 70. C’est un entraineur, lui ? C’est simplement un grand Monsieur assis sur un banc. » Auquel répondit le père de Paolo : « Nous sommes ici pour apprendre ».

La « bande à Maldini », après s’être débarrassée des français, allait gagner son deuxième Euro Espoir de suite, face aux portugais. L’escouade lusitanienne était emmenée par les futurs stars, Figo, Rui Costa et Joao Pinto. Au terme d’un match équilibré, l’équipe italienne va profiter d’une nouvelle mesure mise en place par les instances pour la première fois lors de cette compétition, le but en or. Orlandini sera le bourreau en marquant dans le temps supplémentaire le fameux Golden Goal.

Ce match sera le premier d’une longue série pour Domenech face à une équipe d’Italie qui sera sa bête noire. Peut-être est-ce pour cela que le désormais ex-commentateur, ex-sélectionneur, est toujours aussi aigre et amer, quand le sujet tourne autour du football italien.

A lire aussi dans le dossier consacré à Domenech et l’Italie :

Partie 1 : Euro Espoir 1994, la première
Partie 2 : Euro Espoir 1996, bis repetita
Partie 3 : Euro 2000, ça commence à faire beaucoup




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Christophe Mazzier



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