Domenech, une défaite difficile à avaler – Barrage Euro Espoirs 2000 (3/3)

Par Christophe Mazzier publié le 13 Mar 2021
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Depuis l’Euro Espoirs 1996, et le dernier France-Italie, gagné par les Azzurrini, de l’eau a coulé sous les ponts. Cesare Maldini, le chef d’orchestre d’une génération dorée, triple championne européenne (92-94-96) a pris place sur le banc des « grands ». Domenech, lui, est toujours là, encore défait par les Italiens. Et cette fois-ci, la pilule n’est vraiment, mais vraiment, pas passée. Ça commence à faire beaucoup pour le sélectionneur des Bleuets. Cette fois-ci, les deux équipes se rencontrent en barrage qualificatif pour la phase finale.

Qualification Euro Espoirs 2000 – 3ème acte sous l’ère Domenech

Le match aller est équilibré et les deux équipes se sont séparées sur un score paritaire (1-1). A Maoulida a répondu Ventola. Pour l’anecdote, à l’issue de la rencontre Gattuso a failli arracher le doigt d’un Bassila accusateur avec… la bouche faisant mine de le mordre.

Nous nous situons, pour le match retour, ce 21 novembre 1999 dans les Pouilles, à Taranto, dans un stade plein à craquer.

D’un côté, le gardien Landreau, Brechet, Gallas, Silvestre et Cristanval forment une base arrière solide. Bassila, Luccin, Dabo sont chargés d’approvisionner Sagnol, Henry et Kanouté devant. Du beau monde entre les mains de Raymond Domenech.

De l’autre côté, Tardelli, le nouveau sélectionneur, compose avec une belle équipe, également, structurée autour de l’ossature du futur Milan AC champion d’Europe : Abbiati, Gattuso, Ambrosini, Zambrotta et un Pirlo aux avants postes. L’enjeu lors de cette confrontation est de taille car se qualifier permet d’espérer disputer les JO à Sidney en 2000, le rêve de tout sélectionneur des Espoirs.

Retour vers le futur, août 2007

Pour bien cerner la problématique du match, il faut avancer dans le temps et faire un arrêt sur image. En août 2007, soit 9 ans après ce match, alors que la France et l’Italie vont se rencontrer pour le compte des éliminatoires de l’Euro 2008, dans un entretien au Parisien, le sélectionneur français revient sur le match de 1999.

Il loue le jeu italien, dit qu’il adore San Siro. Il affirme que son équipe peut rivaliser techniquement, qu’il aime ces confrontations avec l’Italie mais que le seul problème quand il les rencontre est l’arbitre mais que « ce n’est pas moi qui ai inventé des histoires d’arbitrage en Italie. Il y a eu des matchs achetés. Moi, j’ai connu un France – Italie Espoirs, qualificatif pour les JO de Sydney, avec un arbitre acheté. Je me suis rarement fait autant arnaquer. Quand on s’est fait avoir une fois, il existe toujours un doute. Il y a des arrangements dans le football italien. »

Domenech suspendu, « guerre » ouverte à l’Italie

Stupeur à la FFF, tollé à la FIGC, le président Escalettes prend ses distances. Platini à la tête de l’UEFA répond : « On va envoyer une lettre à la Fédération française pour que monsieur Domenech nous donne des preuves de ce qu’il avance, et s’il n’y a pas de preuves on le sanctionnera« . Cette fois-ci l’attaque du sélectionneur français est grave car il parle de corruption de l’arbitre Batista.
Et voici la réponse quand on l’interroge sur sa sortie sur l’arbitrage lors d’une conférence de presse alors que l’enquête est en cours : « Qu’est ce que j’ai dit sur l’Italie ? »

https://www.dailymotion.com/video/x14be3t  

Suite à ces accusations, Domenech affirme qu’il va fournir un dossier à l’UEFA, qu’il a même acheté une cravate pour le présenter. En définitive, aucune preuve ne sera fournie, Il écopera de 6 000 € d’amende et d’une suspension d’un match pour « discrédit au football ». Il affirmera qu’il avait lancé ces mots pour motiver ses joueurs. En Italie, ça ne passe vraiment pas. Traumatisés par Calciopoli, certains députés veulent porter l’affaire devant le Parlement.

Les Azzurrini gagnent leur 4ème titre Espoirs

Pour revenir au match retour qui oppose la France à l’Italie tout démarre très mal pour les Azzurrini qui concèdent un but d’Henry dès la 1ère minute de jeu. Coup de froid dans le stade rempli par 21 mille spectateurs. Le pivot du match – et de l’amertume de Domenech – se fait à la 11ème minute quand Bassila est expulsé suite à une faute sur Baronio.

Le match est âpre. Comandini égalise mais il faut attendre les prolongations pour que Pirlo sur un coup franc magistral qualifie son équipe. Le légendaire numéro 21 finira meilleur buteur et meilleur joueur de la compétition.

A lire aussi dans le dossier consacré à Domenech et l’Italie :

Partie 1 : Euro Espoir 1994, la première
Partie 2 : Euro Espoir 1996, bis repetita
Partie 3 : Euro 2000, ça commence à faire beaucoup




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Christophe Mazzier



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