Donnarumma : que se passe-t-il réellement ?

Par Nawel Saïdat publié le 16 Déc 2017

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Il n’aura fallu que quelques heures pour propager la rumeur. En début de semaine, les journaux italiens affirmaient que Gianluigi Donnarumma souhaitait rompre son contrat durement négocié avec le Milan AC. La cause ? Le jeune gardien aurait subi une trop grosse « pression psychologique » lors de la signature de son contrat. Le principal intéressé et son agent n’avaient pas pris la peine de démentir les rumeurs jusqu’à ce jour. Il n’en fallait pas plus pour faire ressurgir la colère des tifosi, fatigués a l’idée de revivre une autre trahison de celui qui affirmait autrefois vouloir devenir une bandiera et un symbole pour le club. Sans attendre plus longtemps un quelconque démenti, les tifosi de la Curva Sud ont invité Donnarumma à quitter le club avec des banderoles telles que : « Violence morale 6 millions d’euros par an et l’embauche de ton frère parasite ? Va-t’en, la patience est terminée ». Des banderoles accompagnées de chants insultants et de sifflements à chaque prise de balle du gardien. Il faut bien avouer que les supporters n’y sont pas allés de main morte, au point de faire craquer Gigio à la fin du match, et poussant même les dirigeants du club lombard à s’exprimer pour apaiser les tensions.

Raiola, seul responsable de cette mascarade?

Difficile de réellement démêler le vrai du faux dans une telle affaire, mais pour les tifosi et autres médias, il est clair que le principal responsable n’est d’autre que Raiola, l’agent du joueur. Souvent pointé du doigt pour ses méthodes de négociations peu conventionnelles, Raiola n’est pas le bienvenu au Milan AC. Rappelons le, l’agent du joueur avait dans un premier temps affirmé que son joueur n’allait pas prolonger son contrat au sein de son club formateur, accusant le Milan AC de ne pas leur avoir laissé assez de temps pour les négociations, avant de faire marche arrière. Une méthode de négociation propre à Raiola, que l’on retrouve d’ailleurs aujourd’hui si les rumeurs sur la rupture de contrat s’avèrent être vraies. Mirabelli s’est d’ailleurs exprimé mercredi soir sur cette affaire, en pointant clairement du doigt l’agent de Gigio : « Nous allons protéger le club d’une personne qui tente de détruire son image. J’espère qu’un jour Donnarumma saura où se trouve le bien et le mal. » Une phrase qui pourrait parfaitement résumer les tensions entre le club et l’agent. Pourquoi s’en prendre donc à Donnarumma ? La réponse est simple : le silence de Gigio agace, et ses liens avec son agent aussi.

Donnarumma au PSG en janvier ? Pas si sûr.

Beaucoup voient déjà la pépite italienne quitter le Milan AC pour le Paris Saint-Germain dès janvier. Même si les rapports entre Raiola et le PSG sont étroits, il serait peu probable de voir le gardien quitter le Milan AC lors du mercato hivernal puisqu’il semblerait qu’il n’y ait pas de clause libératoire. On pensait pourtant que la clause de Donnarumma était de 40 millions d’euros (70 millions d’euros en cas de qualification en Champions League). Le Milan est donc libre de vendre le joueur à n’importe quel prix. Il faut dire qu’il n’y a pour l’instant pas de gardien au club en mesure de lui succéder. Seul Plizzari, actuellement en prêt en Serie B, pourrait prétendre à une place de titulaire dans le futur. Le transfert de Donnarumma au PSG pourrait bien ne jamais avoir lieu, tout simplement car le club parisien serait dans l’optique de recruter Jan Oblak lors du prochain mercato. De plus, Mirabelli a été clair. Le directeur sportif du Milan AC refusera toute proposition de la part d’autres clubs : « Gigio n’a jamais demandé à partir, et nous ne comptons pas le vendre. Il devra nous supplier pour partir, et c’est seulement à cet instant que nous prendrons une décision. » avant d’ajouter « Quitter le club en janvier ? Absolument pas. » Difficile donc avec une telle détermination d’imaginer Donnarumma quitter les couleurs rossonere en janvier.

Gattuso à la rescousse

Après un match compliqué, Gigio a pu bénéficier du soutien de Gattuso. L’entraineur milanais a emmené fièrement le gardien sous la Curva Sud, puis a pris sa défense devant les micros de la presse italienne : « Je ferais tout pour protéger Donnarumma. Je respecte les fans mais nous devons protéger un garçon qui est en grande difficulté. Il voulait jouer contre Rijeka l’autre jour et n’a jamais manqué un seul entrainement ou un match. Je vois un gars qui s’entraine avec beaucoup de professionnalisme et d’envie. Je parle d’un gars à qui je serre la main tous les jours et ne nous a jamais dit qu’il souhaitait partir. Nous parlons de Donnarumma comme d’un monstre mais il ne mérite pas ça. Il a des valeurs incroyables ».Un soutien de taille donc pour le gardien qui a également reçu du soutien de la part du capitaine de l’équipe Bonucci avant et après le match.

Reconquérir le cœur des supporters

Tout laisse à penser que Donnarumma restera jusqu’à la fin de la saison, mais il n’est pas impossible de le voir partir si les tensions entre le joueur et les supporters ne s’apaisent pas. Gigio n’a plus d’autre choix que de reconquérir le cœur des rossoneri, pour retrouver cet amour perdu depuis juin dernier. Sur les réseaux sociaux, les messages et hashtags se multiplient comme « #Gigiomollalo » (littéralement : Gigio abandonne) demandant au jeune gardien de choisir entre son agent et le club. Une chose est sûre, le numéro 99 va devoir finir par faire un choix avec les tensions présentes entre le club et son agent. La pépite milanaise a tout de même tenu à rassurer ses supporters en écrivant un court message sur Instagram : « J’ai passé une mauvaise soirée et je ne m’y attendais pas. Je n’ai jamais dit que j’avais subi des violences morales. Malgré tout je vais de l’avant et Forza Milan ». Pas sûr que ce message soit suffisant pour apaiser les tifosi. Reste à savoir si celui-ci finira par se confier réellement devant les caméras sur cette affaire, et surtout, s’il fera les bons choix pour retrouver cette popularité perdue, car mine de rien, il est aujourd’hui le gardien le mieux payé de Serie A et à 18 ans, on est censé être majeur, vaciné et … responsable de ses paroles mais aussi de ses actes.