DOSSIER (2/4) : Histoire du Ranking UEFA des équipes italiennes (1975-1984)

Par Christophe Mazzier publié le 31 Août 2020
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Dans ce dossier, nous allons plonger dans l’évolution des résultats des équipes italiennes dans les coupes européennes, et ceci sous le joug du prisme dictatorial et implacable du coefficient UEFA. L’Italie occupe aujourd’hui la 3ème voire la 4ème position au classement UEFA. Elle est au coude avec l’Allemagne, mais se situe derrière des anglais et surtout des espagnols. Le cycle de domination de nos voisins ibériques semble prendre fin. Toutefois le Big Four européen est bien ancré depuis deux décennies. Et si l’Italie est à la traîne depuis la dernière, la roue à l’air de tourner. A travers ce dossier, nous nous attachons à analyser la position du calcio qui a bien évolué dans le temps.

Etat des lieux dans les années 70

Comment l’Italie du football, pour qui le septième jour divin a été surnommé « Calcio », a-t-il pu sombrer ainsi et se retrouver derrière la RFA, l’Angleterre, la Hollande, l’Espagne, la Belgique, la France, la RDA, la Yougoslavie, l’URSS, la Tchécoslovaquie et la Suisse… (Ouf!) pour se situer à une improbable 12ème position en 1982 dont les moins de 40 ans ne peuvent pas avoir conscience ? Pendant six années de pain noir, le coefficient UEFA de l’Italie oscille entre la 6ème place (1977), 8ème (1978), 9ème (1978, 1981), 10ème (1982), 11ème (1983) et cette fameuse 12ème position.

Pourtant lors de cette parenthèse, et de manière paradoxale, la Squadra Azzurra se comporte assez bien en Coupe du Monde. Une finale mythique en 1974 face au Brésil, une élimination sans rougir au 2ème tour en 1978 face aux grandissimes favoris, les Pays-Bas, puis l’état de grâce en 1982. Mais on ne peut pas dire qu’entre 1974 et 1982, l’Italie soit une grande nation du football, au niveau des clubs tout du moins.

Un vent nouveau souffle sur l’Europe

Pour tenter de comprendre, il faut se remettre dans le contexte des années 70. Un grand coup de froid s’abat sur toute l’Europe. Le football total et la défense en zone venus des Oranje de l’Ajax va imposer sa patte, et être un véritable rouleau compresseur. Ce football, léché et envoûtant, est concurrencé par le cynisme et la rigueur allemande. Pendant cette période, le Borussia M’Gladbach et la RFA, le football belge, les équipes anglaises et Barcelone dominent.

De son côté, le football italien vit sur les décombres héritées du Catenaccio et sont incapables de s’adapter au football moderne. Le vent du Nord balaie les dernières certitudes, le calcio coule. Ainsi, la fatalité qui veut que « ce sont toujours les Allemands qui gagnent à la fin » est respectée à la lettre. BSG Sachsenring Zwickau, Borussia M’Gladbach, Magdeburgo, Carl Zeiss Jena et les équipes belges du Standard, d’Anderlecht et du Cercle de Bruges sont des tyrans intraitables qui tour à tour éliminent des équipes transalpines dominées, fatiguées, à l’instar de leurs stars déclinantes.

La coupe du monde 1982 comme pivot

Alors que cette période est désastreuse, les années 70 auront au moins permis à des joueurs d’éclore. Cette nouvelle génération constituera le terreau d’un cercle victorieux. Car pendant ce laps de temps, alors que la Juventus est sacrée sept fois en 10 saisons de Serie A. Émergent devant le grand Zoff, des jeunes loups tels que Scirea, Gentile et Tardelli qui aiguisent leurs compétences footballistiques au côté des Bettega, Capello et autre Boninsegna. Et c’est la Vieille Dame, composée d’un onze 100% italien, qui confirmera la règle de l’époque et qui fera mentir les pronostics en s’emparant de sa première coupe continentale en 1977 en soulevant la Coppa Uefa face à l’Athletic Bilbao.

Il faudra attendre la défaite de la Juventus face à Hambourg lors de la finale de la Coppa dei Campioni en 1983 pour éveiller les appétits des Platini, Boniek et autres Rossi qui apposeront, par la suite, leur sceau sur l’Europe. Puis en 1984, l’AS Roma connaîtra également les joies (et malheurs) d’une finale qu’elle perdra aux tirs aux buts lors d’un match dantesque pendant lequel les coéquipiers de Conti, Falcao et Cerezo y auront cru jusqu’au bout. La même année, la Juventus remportera la Coppa delle Coppe face à Porto. Cette victoire sonnera la volte-face définitive du calcio sur la scène européenne, et lancera une parenthèse enchantée qui érigera le football italien comme référence absolue pendant deux décennies.

A venir aussi dans le dossier « Histoire du Ranking UEFA des équipes italiennes » :

1. Avant 1974, le Calcio est un des meilleurs championnats (1955-1974) (1/4)
2. Période sombre du football italien (1975-1984) (2/4)
3. La parenthèse enchantée (1985-2003) (3/4)
4. Depuis 2000, le déclin puis la stagnation (2000-2020) (4/4)




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Christophe Mazzier



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