DOSSIER : Balotelli, l’histoire de l’enfant terrible du football italien. Et maintenant ? (4/4)
Que ce soit à l’Inter, City où il gagne quelques titres, au Milan AC ou à Nice, clubs dans lesquels il marquera quelques pions (plus que quelques même), Mario Balotelli aura séduit (sauf à Liverpool, la fameuse exception), créé la polémique, attiré les critiques et pourtant l’affection des tifosi et des observateurs. Un joueur que tous voudraient détester, mais que personne ne peut vraiment. Comme cette ex-copine que l’on suit toujours sur les réseaux sociaux et avec qui on se dit « ça aurait pu marcher, dommage« . Une pointe de nostalgie, une pointe d’affection, une pointe d’agacement. Les trois ingrédients d’une relation passionnelle, affectueuse et dévouée pour un joueur qui n’aura épargné personne et que personne n’aura épargné. A l’aube d’une nouvelle aventure à l’Olympique de Marseille, la question se pose vraiment. Peut-on attendre plus et mieux de la part de Super Mario ?
Un nouveau challenge pour un nouveau départ
D’espoir concernant Mario Balotelli, il y en a eu à chaque nouveau départ. Désormais à l’âge de maturation, plus rien ne lui est pardonné, surtout depuis que Mancini lui a tendu les bras d’une Nazionale en manque cruel d’attaquant. Comme d’habitude, il a bien commencé avant de finir en eau de boudin, en surpoids, hors de forme lors d’un été 2018 qui l’aura vu faire des pieds et des mains pour trouver un nouveau club, sans succès, sans s’entrainer. Une situation qui sonne comme l’excès de trop pour un joueur à qui la rédemption a été accordée à de trop nombreuses reprises.
Pourtant à l’aube d’une nouvelle aventure, toujours dans le sud de la France, mais du côté de Marseille cette fois, tout le monde espère le retour d’un Balotelli en grande pompe. Suffisant pour durer et enfin rentrer dans des plans plus sérieux ? Pas sur. Faire des saisons de 6 mois n’a jamais apporté quoi que ce soit de bon à un footballeur professionnel. Et Balotelli ne fera pas exception à cette règle. Sa deuxième partie de saison sera une nouvelle pente à franchir à un moment où l’Italie débute ses éliminatoires pour l’Euro. Deux mois, c’est tout ce que Mario a pour faire oublier une première partie d’exercice à oublier, d’un point de vue sportif et professionnel.
Et si on tournait la page ?
Mario Balotelli et le football italien, ce n’est pas une histoire d’amour, mais un désamour constant ponctué de zestes d’adultère. L’Italie et et ses valeurs, la fidélité et la loyauté. Le respect et le professionnalisme. Des étiquettes collées à l’image du football italien par des Maldini, Zanetti ou encore des Di Natale, des Del Piero, des Buffon (ne pas mettre un Totti souvent loin d’être exemplaire sur le terrain est volontaire) qui ne semblent plus vouloir s’enlever. Balotelli n’incarne pas tout ça et pourtant on se dirait que ça pourrait être bien de l’avoir. Comme l’envie d’explorer autre chose, un frisson de nouveauté, un profil inhabituel, talentueux sans aucun doute dans un environnement où il en manque cruellement en Italie. L’attaque est stérile et l’attrait pour Super Mario n’a pas de limites, jusqu’à sa nouvelle trahison ? Jusqu’à sa nouvelle erreur ? Celle de trop, celle dont on se dit qu’elle sera la dernière, et pourtant on y retournera.
Impossible de tourner la page d’un enfant terrible de la même façon que personne n’a réellement envie de croire que c’est terminé pour lui. Une dualité et un paradoxe qui nous suivra, qui le suivra jusqu’à la fin de sa carrière, avant qu’il ne devienne consultant pour Sky, qu’il monte sur une table en criant « Forza Milan » et en lâchant des feux d’artifices en plein direct devant un Caressa, un Pirlo et un Di Marzio aux abois. Mario c’est ça, l’imprévisibilité, l’audace, l’impertinence, l’amour du ballon et c’est pour ça qu’on l’aime, qu’on ne tournera pas la page, non pas qu’on ne veuille pas le faire, mais qu’on ne peut pas, parce qu’un joueur comme ça, quoi qu’on en dise, c’est un sacré vent de fraicheur dans un Calcio parfois trop aseptisé. « Le groupe vit bien« , « l’important c’est les trois points« , « I recup the ball, I shoot, I score« . Des déclarations fades, tellement banales alors qu’un « Why always me? » et cette attitude tellement désinvolte font souffler un vent de liberté que beaucoup accusent, mais que tous au fond, envient à coup sur.
A lire ou à relire : le dossier Balotelli : l’enfant terrible du football italien :
2. L’Inter-Barcelone de la discorde
3. Why Always Him ? L’Euro 2012 du sommet
4. Et maintenant ?
Fin.
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