Dossier : Cagliari, 100 ans de passion. Les stades mythiques (7/9)

Par Sébastien Madau publié le 05 Mar 2020
Crédits

La saison 2019-2020 revêt une importance particulière pour le Cagliari Calcio. Il s’agit en effet de la saison du Cinquantenaire du Scudetto de 1970 emmené par le buteur Gigi Riva, mais également du Centenaire de la naissance du club, actée le 30 mai 1920 à l’initiative de passionnés de football. Tout au long de la saison, Calciomio vous fera revivre chaque mois les grandes étapes de ce siècle d’histoire et de passion en Sardaigne, et au-delà. Septième épisode sur les stades ayant contribué à la légende du club.

A la fondation du club en 1920, si l’amour du foot est réel, tout n’est pas rose au niveau des infrastructures. Cagliari débute au Stallagio Meloni, via Trieste. Il y jouera jusqu’en 1923 et un déménagement Via Pola pour ce qui reste le premier stade pour lequel les tifosi s’identifieront. Les Rossoblù y joueront 30 ans et accéderont en Serie B. Aujourd’hui, l’enceinte n’existe plus.
C’est alors que le club s’installe dans un stade historique de la ville : L’Amsicora, du nom d’un héros de la mythologie sarde. Cagliari y joue de 1952 à 1970 avec la première accession en Serie A en 1964.

L’Amsicora, le stade du Scudetto

L’Amsicora est le stade le plus populaire de l’histoire du club. Les performances sportives ont fortement nourri l’histoire d’amour. C’est là que se jouera le Cagliari-Bari du 15 avril 1970 avec une victoire des Sardes (2-0) qui officialisera le titre de champion. L’Amsicora est le stade du Scudetto, même si ce triomphe signera sa fin. Aujourd’hui, le stade existe toujours. Personne ne s’est hasardé à en demander la démolition. La page se tourne dans l’émotion. On espère pérenniser le club aux sommets, dans un stade flambant neuf : le Sant’Elia, dans le quartier du même nom. Le stade accueille jusqu’à 65.000 personnes en Coupe des Champions (1970-1971). Mais le costume deviendra très vite trop grand. Le club dégringole (jusqu’en Serie C dans les années 1980) et le stade sonne creux. Heureusement, il bénéficie en 1990 d’un lifting à l’occasion du Mondiale. Durant les travaux, le club réalise sa double promotion (de la C à la A) en retournant à L’Amsicora. De retour en Serie A après des années de sevrage, les tifosi se réemparent de leurs gradins et savourent l’épopée européenne de la saison 1993-1994.

Le Sant’Elia, dernier stade digne de ce nom

Mais petit à petit, le Sant’Elia se délabre. Il vieillit mal. L’enceinte devient un des stades les moins sécurisés d’Italie: piste d’athlétisme, tribunes, éclairage. La fin approche. Mais au-delà des constats, la volonté politique et administrative ne suit pas. Tout le monde veut…mais compte sur l’autre.

Devant la paralysie du dossier « Saint’Elia » le président de Cagliari d’alors, Massimo Cellino, décide de prendre le problème à bras le corps en construisant son propre stade. Ce sera Is Arenas (2012-2013), en périphérie de Cagliari, un stade à taille humaine mais ultra-moderne. Le temps de sa construction, le club y joue dans une version provisoire mais se rend aussi « à domicile » sur le continent (Trieste) ou ailleurs sur l’île (Tempio). Mais Is Arenas version finale ne verra jamais le jour. Le chantier s’enlise, les relations entre le club et les politiques s’entremêlent. Jusqu’à l’abus. L’affaire emporte Massimo Cellino derrière les barreaux. L’affaire est toujours en cours. Cellino a appris la leçon. Il fait une croix sur le nouveau stade et vend le club à Tommaso Giulini.
Ce dernier récupère donc le club… et le dossier « stade ». L’industriel développe un plan en deux temps : boucler l’abandon du Sant’Elia et construire une alternative provisoire : la Sardegna Arena et ses 16.000 places, aux tribunes proches du terrain et sans filets. Le stade « échafaudage » est construit en quelques mois sur le parking du Sant’Elia.

Aujourd’hui, donc deux stades cohabitent, témoins de la précarité ambiante. La Sardegna Arena, montée de toutes pièces, mais qui a réussi à se gagner une identité. Et le Sant’Elia, à l’abandon et gagné par les herbes folles. Une fois l’un détruit et l’autre démonté, le quartier verra s’ériger le nouveau stade. D’une capacité d’environ 30.000 places il sera aux normes pour les compétitions internationales. Outre le stade, il accueillera commerces, musée, parkings, piscine, etc. Le dossier est acté mais -Italie oblige- c’est au niveau administratif que cela traîne encore entre club, mairie et autorités. On espère voir les premiers matchs en 2023. Un peu prématuré mais qui sait. Il restera ensuite à ceux qui porteront la tunique rossoblù de lui faire gagner ses lettres de noblesses.

A lire aussi :

Episode 1 : la fondation du club en 1920 (1/9)

Episode 2 : la première accession en Serie A en 1964 (2/9)

Episode 3 : Gigi Riva, la légende (3/9)

Episode 4 : Manlio Scopigno, l’entraîneur du Scudetto (4/9)

Episode 5 : La sage des grands présidents (5/9)

Episode 6 : 1990, le retour en Serie A, l’arrivée de Francescoli (6/9)

Episode 7: Les stades mythiques

Episode 8: Le Scudetto 1970 (à suivre)




🔥 Les sujets chauds du jour :

« Il a tout pour être un joueur de CLASSE mondiale » Guendouzi encense son coéquipier ITALIEN

En manque de joueurs ITALIENS, le MILAN pourrait recruter le nouveau métronome de la NAZIONALE

Le MILAN pressé de retrouver GABBIA

Le PSG suit de très PRÈS un jeune espoir ITALIEN du Torino

Les U21 ITALIENS en rodage avant l’EURO 2025

Sébastien Madau



Derniers articles