Dossier Droits TV : ce que vaut la Serie A en Italie et à l’international

Par Grégory Canale publié le 11 Fév 2021

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Alors que les premières offres pour empocher la diffusion de la Serie A de 2021 à 2024 ont été transmises, Calciomio se penche sur l’épineuse question des droits TV en Italie. Focus dans ce deuxième numéro sur le montant des contrats actuels, courant de 2018 à 2021. Des chiffres vraisemblablement revus à la baisse pour la nouvelle tranche qui débute cette année.

Droits 2018-2021 : Sky principal diffuseur, DAZN nouvel acteur

Après le fiasco Mediapro, la Lega Serie A a dû entamer de nouvelles négociations en urgence pour l’attribution des droits TV 2018-2021, à quelques semaines seulement de la reprise du championnat. Le 13 juin 2018, un accord est finalement trouvé pour un montant de 973 M€ par saison. Le tant espéré milliard d’euros de droits domestiques ne sera donc pas encore franchi. Les deux heureux diffuseurs sont Sky, partenaire historique, et le nouveau venu Perform. Derrière l’entreprise anglaise, une plateforme de diffusion en streaming nommée DAZN, déjà présente en Allemagne, Autriche, Japon et au Canada.

Avec 780 M€ annuel mis sur la table, Sky empoche les deux lots principaux. Celui de trois matches par journée (samedi 18h, dimanche 15h et 20h30), à 452 M€. Et puis celui à 408 M€, pour quatre rencontres (samedi à 15h, dimanche à 15h et 18h et le lundi soir). De l’autre côté, DAZN remporte le troisième lot, pour diffuser les oppositions du samedi à 20h30, dimanche à 12h30 et 15h. Le géant des événements sportifs en live à la demande investit 240 millions d’euros par saison pour ce faire.

À ces 973 M€ générés par an en Italie, il faut ajouter également 340 M€ de droits internationaux acquis par l’agence américaine IMG. Ce qui veut dire que sur la tranche 2018-2021, la Serie A valait 1,31 milliard d’euros par saison. L’Italie est derrière l’Allemagne donc et bien en retard aussi par rapport aux concurrents anglais et espagnol. Des montants que les diffuseurs ont de surcroît souhaité renégocier à la baisse, avec le déclenchement de la crise sanitaire.

Droits 2021-2024 : DAZN devant Sky

C’est pour cette raison d’ailleurs que les contrats pour 2021-2024 seront moins juteux que sur la période précédente. Pour la retransmission des matches à l’international, le premier appel d’offres a accouché de 49 candidats. Dans le détail, 35 sont diffuseurs et 14 des intermédiaires. Les fonds Aser, Infront et IMG (détenteur actuel), Disney pour la diffusion nord-américaine ou encore plus surprenant, Mediapro, font partie des acteurs qui se sont avancés. Mais les propositions les plus hautes avoisinent les 180 M€ par saison, soit beaucoup moins que les sommes engagées précédemment.

En ce qui concerne les droits domestiques de la Serie A, l’assemblée des clubs de la Lega doit officialiser ce jeudi 11 février les attributions pour 2021-2024. Et d’après les indiscrétions de la presse transalpine, les cartes seraient rebattues. Pour les trois prochaines saisons, DAZN grillerait la priorité à Sky. La plateforme a proposé 840 M€ annuel pour la diffusion de sept matches en exclusivité et de trois en commun avec Sky. Ce dernier diffuseur payerait 70 M€ de son côté pour la diffusion des trois rencontres en co-exclusivité. Soit 910 M€ au total de droits TV par saison en Italie. En baisse par rapport aux 973 M€ de la dernière tranche, mais la somme satisfait largement les dirigeants de la Lega, au vu du contexte économique.

Tim dans la partie ?

Avec l’avènement de DAZN, c’est donc la diffusion de matches en streaming sur plateforme qui sera désormais la norme en Italie, face à la retransmission par satellite de Sky. Certains présidents de clubs italiens ont d’ailleurs exprimé des réserves sur le sujet. Les infrastructures internet italiennes vont-elles pouvoir suivre ? C’est pourquoi Tim, leader italien des télécoms, pourrait devenir partenaire de DAZN dans l’affaire, afin de garantir une bande passante stable.

Pour la période 2021-2024, la Serie A a mené les négociations directement avec DAZN et Sky, sans intermédiaire. Ce qui pourrait être une dernière. La Lega envisage à l’avenir de confier la gestion de ses droits TV à une société dédiée, contrôlée à 10% par des fonds privés. La suite au prochain épisode.