DOSSIER : Euro 1972 – Roberto Boninsegna, un attaquant moderne (15/23)

Par Christophe Mazzier publié le 26 Avr 2021
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Chaque semaine jusqu’au début de l’Euro, Calciomio vous narre l’histoire de 23 joueurs qui, à leur manière, ont marqué les campagnes européennes de la Nazionale. Aujourd’hui, nous allons mettre la lumière sur l’un des plus grands attaquants italiens de tous les temps : Roberto Boninsegna. En trame de fonds, nous allons étirer la toile de l’Euro 1972.

Une équipe d’Italie favorite

L’Euro 1972 est organisé autour de huit poules de 4 équipes. Ces qualifications « à l’italienne » feront ressortir 8 équipes qui se rencontreront à partir des quarts de finale lors de matchs aller-retour. Cet Euro érigera au rang de superstar les joueurs de la Mannschaft, Beckenbauer, Muller et Netzer. La France ne passera pas les qualifications éliminées par la Bulgarie tout comme une décevante équipe des Pays-Bas.

L’Italie arrive, lors de cet Euro, comme grandissime favorite. Victorieuse de la précédente édition en 1968, vice-championne du monde au Mexique deux années plus tôt après avoir été l’un des acteurs d’une des plus belles coupes du monde de tous les temps en 1970, la Squadra Azzurra est dans le groupe 6 qui comprend également l’Autriche, la Suède et l’Irlande. Sur le banc de la Nazionale, le sélectionneur Ferruccio Valcareggi tient toujours les rênes depuis 1966, l’été qui a suivi la débâcle italienne face à la Corée du Nord lors des mondiaux organisés en Angleterre.

Bras de fer avec Valcareggi

Grand supporteur de l’Inter, Roberto Boninsegna va y faire toutes ses classes, avant de véritablement exploser à Cagliari. A l’ombre de Riva, et utilisé en complément, il montrera au grand public son caractère bien trempé, et son appétence pour le but. Un des premiers « bomber » Made in Italy moderne, sa puissance l’accompagne pour marquer dans toutes les positions, des buts tout aussi incroyables les uns que les autres.

De retour à l’Inter en 1969, il va devenir le buteur indispensable, cynique, et le joueur de renommé international que l’on connait aujourd’hui. Toutefois en sélection, on ne peut pas dire que la relation entre le sélectionneur italien et Boninsegna a démarré sous les meilleurs hospices. Valcareggi le fera pourtant débuter en 1967 face à la Suisse lors d’un match comptant pour l’Euro, un an après avoir pris la succession de Fabbri, pour l’oublier jusqu’à la Coupe du Monde au Mexique.

A l’ombre des Riva, Rivera, Mazzola, Anastasi

Et cette compétition mettra en valeur le 3ème meilleur buteur intériste de tous les temps, qui sera élu deuxième meilleur attaquant du mondial, derrière Gerd Muller. Et Boninsegna n’aurait même pas dû être du voyage. Alors qu’il pensait regarder la match sur son sofa, Anastasi est hospitalisé, et Bonimba (du sobriquet inventé par le grand journaliste Brera) doit le remplacer au pied levé. Boninsegna est dans son éco système car il croise dans le vestiaire une forte proportion de joueurs intéristes.

Mazzola, notamment, mais aussi Bertini, Burgnich, Facchetti, qui composent l’ossature de la Squadra Azzurra. Rivera aussi, le Rossonero, dont les manœuvres politiques du groupe Nerazzurro, dit-on dans les coulisses, auraient eu le scalp du Golden Boy lors de la Coupe du Monde. Mais passons au qualification de l’Euro 72. L’Italie se sort de la meilleure des manières. Encore une fois Boninsegna ne joue pas les deux premiers matchs, il n’est pas un titulaire indiscutable pour Valcareggi mais il est vrai que le sélectionneur peut compter sur une multitude d’attaquants de qualité, avec Anastasi, Chinaglia, Riva, Domenghini, Mazzola et Rivera.

Eliminée par le pays organisateur

Donc les qualifications se passent sans encombre. A chaque fois que Valcerragi le titularise, Bonimba est efficace. Il marquera contre l’Irlande par deux fois, et contre la Suède. La Squadra Azzurra finit première de son groupe et atteint les quarts de finale, tranquillement. Toutefois, Un gros morceau l’attend, avec l’organisateur de la compétition, la Belgique, des redoutables Van Himst, Lambert et Semmeling. Au match aller, le score est nul et vierge. Bonimba prend place aux avants postes au match retour mais la Squadra Azzurra perd 2 à 1, malgré un but de Riva, sur penalty, en toute fin de match.

Les joueurs de Goethals se feront sortir par la RFA au tour suivant qui remportera le trophée face à une équipe d’URSS, arrivée en fin de cycle, en finale.

À lire ou à relire : DOSSIER – Les joueurs de la Nazionale qui ont marqué l’Euro

  1. Euro 2000 – Toldo, le chef-d’œuvre contre les Pays-Bas
  2. Euro 2016 – Pellè, l’illustre inconnu en Italie devenu protagoniste le temps d’un été
  3. Euro 2008 – Gianluigi Buffon, le sauveur de la nation contre la Roumanie
  4. Euro 2012 : l’apogée de Super Mario face à la Mannschaft
  5. Euro 2012 : Cassano, le revenant
  6. Euro 2012 – La masterclass d’Andrea Pirlo
  7. Euro 1968 – Gigi Riva, le retour gagnant
  8. Euro 2016 – Giaccherini, la cheville ouvrière de Conte
  9. Euro 1996 – Zola, le maitre à jouer de Sacchi
  10. Euro 1964 – Alberto Orlando, un quadruplé historique
  11. Euro 1968-Giacinto Facchetti, un capitaine victorieux mais chanceux
  12. Euro 1968 – Pietro Anastasi, l’éclosion de “Pietruzzu ‘u turcu”
  13. Euro 1988 – Gianluca Vialli, le bomber d’une jeune et talentueuse Nazionale👩‍💻
  14. Euro 1968, Dino Zoff, un leader né



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Christophe Mazzier



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