DOSSIER : Euro 2000 – Marco Delvecchio, le buteur malheureux (19/23)
Chaque semaine avant le début de l’Euro, Calciomio vous narre l’histoire de 23 joueurs qui, à leur manière, ont marqué les campagnes européennes de la Nazionale. Aujourd’hui, c’est au tour de Marco Delvecchio de voir son histoire racontée. Joueur au petit passé avec la Nazionale, Super Marco allait marquer un but mythique à sa façon, et devenir ce soir de 2 juillet 2000 la connotation d’un rêve brisé, d’un but inutile pour toute une nation.
Une convocation surprenante
Les histoires les plus folles commencent toujours par quelque chose de complètement inattendu. Auteur d’une très bonne saison avec l’AS Roma où il était le buteur titulaire et accessoirement couronné du titre de bourreau de la Lazio, Marco Delvecchio n’était pourtant pas le premier choix pour être sélectionné à l’Euro. Un certain Christian Vieri était effectivement censé être convoqué pour compléter cette liste italienne dont les noms ronflants ne manquent pas. Cependant, blessé, l’Interiste ne pourra pas prendre part à ce grand rendez-vous. Derrière les Inzaghi, Totti, Montella ou encore Del Piero, on retrouve alors Delvecchio qui va devoir faire son trou devant toutes ces stars confirmées. Epreuve difficile d’autant plus que le buteur romain ne s’était auparavant jamais imposé en Nazionale. Sa première et dernière sélection jusqu’ici remontait à fin 1998, après la Coupe du Monde pour un match amical qui aura peu laissé de trace.
La révélation au bout du tournoi
Comme attendu, Marco Delvecchio ne sera pas le titulaire à la pointe de l’attaque comme il a pu l’être chez les Giallorossi durant toute la saison écoulée. Ce sera Super Pippo, assisté de Totti, qui assurera le rôle de buteur, et avec brio puisque le goleador bianconero marquera deux buts sur ses trois premiers matchs, dont un crucial contre la Turquie. Il faudra attendre alors la demi-finale contre les Pays-Bas pour voir le natif de Milan à l’œuvre. Lors de cette rencontre, Inzaghi ne trouve pas le chemin des filets et Dino Zoff tente le coup Delvecchio. Malgré un score nul et vierge, ce dernier est parvenu à se créer des occasions durant la rencontre et il faut alors très peu de temps pour le champion du monde 82 de prendre sa décision : Delvecchio sera le buteur titulaire pour la finale.
Paradoxalement le but de sa carrière
Vingt ans plus tard, on refait l’histoire et on aurait pu se demander si la titularisation d’un autre attaquant aurait pu faire tourner les choses autrement. Mais à première vue, Marco Delvecchio semblait alors écrire une page du grand livre de l’Histoire du Calcio. Dans un match hyper fermé où la première mi-temps était quasi vierge d’occasions, la cinquante-deuxième minute débloque toute la situation. D’une talonnade côté droit, Totti trouve Pessotto offrant un centre rasant à Delvecchio qui, échappé du marquage français, pousse le ballon du pied gauche dans les filets. Le Romanista ouvre alors la voie à toute une nation vers un titre qui lui échappe depuis 32 ans. Malheureusement Wiltord puis Trezeguet en auront décidé autrement. Les têtes étaient encore à la série de tirs au but contre le pays hôte et la deuxième sommation du Monégasque était attendue de la part de la Squadra Azzurra : « Une fois que Wiltord a égalisé, on n’avait plus rien dans les jambes et on attendait le coup de grâce » avoua quinze ans plus tard Delvecchio à So Foot. Paradoxalement, ce but lui aura permis de laisser une trace indélébile dans l’Histoire de la Nazionale. Grand buteur de la fin des années 90, cet Euro 2000 aura permis de mettre un coup de projecteur sur un joueur qui avait marqué la dernière saison de Serie A. Et si cette aventure s’est conclue sans le moindre trophée à la fin, il en sera ensuite tout autre la saison suivante avec les Giallorossi, avec qui il vivra une épopée exceptionnelle.
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